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Réaction aux émissions « Un jour, un destin » de France 2 sur Yves Mourousi et Mazarine Pingeot

Publié le 11 octobre 2012 par Pierda

J’ai participé à deux reprises à « Un jour, un destin » de Laurent Delahousse, qui ont été diffusés dernièrement sur France 2 : ceux consacrés à Yves Mourousi et à Mazarine Pingeot.

C’est étonnant comme j’ai pu parfois me sentir éloigné voire étranger de certains moments de chaque documentaire, comme s’il s’agissait d’une autre histoire que celle que je connaissais. Je me dis alors qu’ « Un jour un destin » devrait plutôt s’appeler « Une vie, un roman »… On laisserait alors à la réalisation de l’émission le plaisir de broder autour de la vérité, sans s’en offusquer.

Pour le premier documentaire, ma participation était évidente, ayant été à la fois le beau-frère et le collaborateur d’Yves Mourousi pendant de nombreuses années.

Pour le second, dédié à la fille de François Mitterrand, ça l’était moins… Mais j’avais accepté d’évoquer le rôle du parrain de Mazarine, François de Grossouvre, puisque j’avais été son principal collaborateur à l’Elysée pendant près de quatre ans, et qu’en plus j’étais toujours resté proche de lui et, après son décès, de plusieurs membres de sa famille.

Hier, dans l’émission consacrée donc à Mazarine Pingeot, j’ai d’abord été surpris de l’importance accordée à la mort de François de Grossouvre, mort qui n’était pas directement liée au sujet de l’émission. J’y ai vu un prétexte pour conforter à nouveau la thèse du suicide, sans argument sérieux ni vérifiable, et ne donner aucune chance à sa contradiction. Il suffisait d’entendre les élucubrations de Roland Dumas ou de Raphaëlle Bacqué, appuyées par quelques réflexions de Laurent Delahousse. Je pourrais en parler longuement puisque j’ai eu accès aux documents liés à son décès, et notamment au rapport d’autopsie… J’avais d’ailleurs écrit une longue et sévère critique du livre de Raphaëlle Bacqué sur ce sujet, « Le dernier mort de Mitterrand », paru en juin 2010.

Et dans les longues minutes dédiées à l’action de François de Grossouvre, je n’ai ni reconnu la personnalité de l’homme que j’ai côtoyé pendant quinze ans, ni sa patte dans les interventions qui lui sont prêtées.

En ce qui concerne le documentaire sur Yves Mourousi, je ne souhaite commenter que les dix dernières années de sa vie telles qu’elles y sont décrites. Elles sont résumées à une descente aux enfers, avec la mort de sa femme, ses problèmes d’argent et sa soi-disant obsession de revenir à la télévision. De 1988, année de la fin de la présentation du journal de 13h de TF1, à 1998, année de sa mort.

Or, pendant ces dix années-là, il y eut encore un an à TF1, à la direction des opérations spéciales. Puis il y a eu cinq ans à RMC, où il fut notamment numéro 2 et directeur des programmes de la station. Cela n’est pas rien. Puis une mission à la communication de l’INSEP, et deux ans comme chef de la mission du bimillénaire à la mairie de Paris. Et je peux aussi ajouter, une collaboration de plusieurs mois avec Thierry Ardisson sur France 2, une rubrique quotidienne dans France Soir pendant dix-huit mois… Et des projets plein la tête : candidat à la présidence du groupe Radio-France en 1995, il voulait se présenter à l’élection municipale de Cannes en 2001…

S’il est sûr qu’Yves Mourousi n’a pas eu une fin de vie heureuse, il n’a pas eu la fin misérable qu’ « Un jour, un destin » lui a prêtée.



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