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La lutte des classes est une réalité

Publié le 11 octobre 2012 par Jplegrand

La lutte des classes en France va se poursuivre et s'intensifier

"Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner." a déclaré Warren Buffet, milliardaire américain, 1ère fortune des Etats-Unis. Quelle lucidité ! Mais pas si sûr qu'elle soit gagnée par les riches cette guerre, car la lutte est répandue sur toute la planète et ce qui vient de se passer au Venezuela devrait alerter plus d'un capitaliste ou social-démocrate de nos "démocraties".

Je suis partisan d'une transformation révolutionnaire de la société et que je n'ai jamais épousé les thèses du libéralisme promues par Sarkozy et l'UMP, ni celles de la social-démocratie soutenues par François Hollande et son parti, thèses qui se rejoignent dans une  pratique du pouvoir aux effets similaires parce que toutes deux accompagnent le capitalisme dans une tentative vaine de regénération,  et  par ailleurs que depuis plusieurs années je me suis éloigné  d'un marxisme caricatural qui a trahi le grand  intellectuel et homme d'action que fut Karl Marx dont la pensée est toutefois plus que jamais une source vivifiante et pertinente pour l'action des hommes libres.

C'est parce qu'au sein du monde des forces s'opposent et se confrontent  que des millions d' hommes voient leur vie souvent  changer brutalement, contraints de remettre en question leur vision du monde, tels les peuples européens victimes directes du côté le plus noir du capitalisme que certains avaient cru possible de réguler, et c'est aussi dans de telles circonstances que  les hommes changent et décident d'agir aujourd'hui différemment qu'auparavant, ouvrant des voies nouvelles, encore hier insoupçonnées.

Nous vivons une situation politique qui va mener le pays vers une grave récession, une augmentation de la pauvreté, et certainement une baisse importante de l'activité économique du fait même que l'accumulation du capital et sa financiarisation ne font qu'alimenter la spirale rétrograde et destructrice du capitalisme broyant les capacités humaines, les coopérations et les solidarités, tout ce qui dans la société française représente, en quelque sorte, les germes d'une nouvelle société qui ne cesseront toutefois de se reproduire en se multipliant davantage dès qu'ils seront à chaque fois détruits et ce tant que durera le capitalisme et cela à chacune de ses crises toujours plus grave.

 

Mais si il y a accumulation du capital d'un côté, il y a accumulation de son contraire de l'autre : et son contraire est l'immense potentialité et nécessité  humaines de se libérer de sa domination, d'abolir le salariat et les rapports d'exploitation. Pour cela les citoyens doivent se débarrasser des schémas anciens de la politique et devenir les propres inventeurs des réponses aux questions qui taraudent leur vie, leurs visions du monde et de l'avenir, ils doivent devenir la force autonome de la révolution qui va se produire, un mouvement qui est en marche au sein des forces vivantes de la production des connaissances, des marchandises et des relations humaines et qui apparaît de plus en plus comme la nécessité historique pour l'Humanité de dépasser le capitalisme et de réaliser la société de l'auto-coopération créative afin de répondre aux défis planétaires.

 

A l'échelle d'une commune ou d'un territoirre, il est possible d'aller beaucoup  plus loin de ce qui est communément appelé "démocratie participative" et qui est bien souvent une tarte à la crème d'auto-justification des actes  de quelques élus qui restent seuls décideurs. La volonté des citoyens d'en finir avec ce genre de simulacre reste encore discrète mais elle est néammoins réelle et elle ne tardera pas à émerger de l'assourdissant flot des mensonges politiciens pour exiger, non sa part, mais la totalité de l'espace démocratique pour mettre en pièce le régime actuel par des actes ingénieux et démocratiques qui désaremeront progessivement les exploiteurs et manipulateurs de tout acabit.

 

En ce sens, je ne m'étonne pas de ce qui vient de se passer au Vénézuéla, a contrario de la masse des journalistes, chroniqueurs et idéologues qui nous présentent cette nation comme une dictature. La réalité c'est que ces gens ne connaissent rien à ce pays, qu'ils ne raisonnent que dans leurs cercles avec des informations très partielles et partiales et qu'ils ont comme la quasi totalité de la grande bourgeoisie une vision des faits idéologiquement orientée selon leur position de classe.

 

Idem pour les quartiers populaires en France, les caricatures se font encore plus lourdes à leur encontre avec des médias, s'appuyant sur  des actes délictueux certes totalement condamnables et devant être réprimés, qui alimentent  la thèse grossière que le terrorisme est tapi dans chacune de nos cages d'escaliers, que des  milliers  de kalachnikovs sont prêtes à être ulitisées pour massacrer nos enfants, voire à imposer un pouvoir islamiste dans notre pays. Si il ne faut jamais négliger les risques que représentent quelques fanatiques et dérangés du ciboulot, il faut que nos grand bourgeois, nos dirigeants, cessent d'imposer leur angoisse malsaine de classe décadente sur l'ensemble de la société en voyant partout des terroristes prêts au massacre.

 

Cette idéologie de la peur est une honte lorqu'elle émane de ces dirigeants alors que leur responsabilité à l'égard  de la nation devrait être de susciter l'espoir, d' éveiller l'esprit critique et l'action des citoyens pour une société juste et solidaire. Cela en dit long sur l'état de délabrement de ce que certains appellent "les élites" et qui n'ont rien à voir avec une véritable pensée critique, indépendante des intérêts financiers et s'alimentant aux sources des lumières et de l'humanisme.

 

Nous verrons certainement dans les prochains mois des colères profondes s'exprimer et qui seront réprimées durement, mais elles ne seront que la juste et irrépressible annonce d'un mouvement de masse qui s'auto-organisera car ce sera la seule voie qui  permettra d'aller vers des victoires constructives. Dans la surexploitation générée par le système, il n' y a pas que dans la souffrance, il y a aussi la conscience grandissante que le capitalisme ne doit plus nous imposer notre mode de vie et de pensée, que nous sommes responsables de notre liberté et,  de celle des autres au sein d'un système de valeurs promouvant le respect et l'empathie, d'une morale de l'action favorisant le don, que cette liberté ne peut plus jamais être déléguée parce que notre époque nous donne les moyens de la vivre chacun à travers une libération utile à tous. C'est ce trait là qui donnera le caractère à la fois universel et singulier à la révolution qui mûrit au sein même de cette vieille société capitaliste, qui héritière de la violence de l'histoire l' a généralisée et inscrite dans un tel fétichisme de la marchandise que l'humanité toute entière est devenue la marchandise elle-même par laquelle les forces dominantes alimentent leur vampirisme.

 

La poisse gluante de l'argent et des rapports marchands qui  colle trop encore à la peau de l'humanité  et sous laquelle le corps de nos sociétés ne cesse de saigner, ne pourra être dissoute que dans et par la force de la créativité, du courage de millions d'hommes prêts à se battre pour des idéaux qui dépasseront "l'avoir et le pouvoir "afin de se réaliser en toute humilité dans l'éthique de  "l' être humain d'abord et toujours !"

 

Jean-Paul Legrand
Maire-Adjoint de Creil

 


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