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Le ridicule tue…la dignité

Publié le 12 octobre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Le ridicule tue…la dignité

Hier RER, assise dans un coin 4 places, la tête un peu dans le cul, je lis.

Pas vraiment de mauvaise humeur, mais pas d’une humeur joviale non plus, je suis un peu amorphe.

De mon ouvrage, 3 feuilles dépassent. Il y a là, deux feuilles données par ma diététicienne avec des indications. Une autre remplie pour le travail. Je me fais quand même la réflexion qu’après 2 semaines dans ce livre, il serait temps que je range ces fichues feuilles là où elles devraient.

Plus tard, me dis-je, plus tard.

Je lis donc, quand un petit coup de frein me fait bouger. Les feuilles, en profitent, pour se faire la malle. L’une tombe délicatement et presque de manière poétique à mes pieds (m’enfin poétique dans la mesure où on pourrait faire abstraction de la grisaille, de l’odeur et du sol noir de la rame). Je la récupère. Puis, je cherche l’autre. A mes pieds, sous mon siège, un peu plus loin, je ne vois rien. C’est bizarre. Je l’ai pourtant vu se barrer dans les airs, elle n’a pas du se faufiler bien loin me dis-je.

Je suis tentée de regarder sous les deux sièges en face. Quand même que je me dis, cette chagasse de feuille, elle va pas faire tout ce chemin pour se glisser sous les sièges juste en dessous des barres métalliques. J’ai un doute. Je m’agenouille un peu et là surprise, elle est là, coincée sous les barres métalliques. Je tends mes petits doigts, il me manque un tout petit bout d’espace pour l’atteindre. Je me penche une nouvelle fois, tente de l’attraper, mais non j’y arrive pas. Je me rassois. J’essaie de me persuader que non, j’en ai plus besoin de cette feuille. Mais je ne peux pas, c’est psychologique, je ne peux pas la laisser ici. Alors je me baisse une nouvelle fois, je pose un genou par terre, la tête au ras du sol, mais qui ne le touche SURTOUT PAS. J’essaie de garder mon autre jambe pliée un petit peu en l’air, histoire de faire contrepoids. Et là je tends mon bras à fond les ballons. Mes petits doigts touchent presque au but.

Je pensais que le plan se déroulerait sans accroc. C’était sans compter le nouveau freinage brusque et impromptu du RER. Boom ! je tombe comme une merde la tête (enfin plutôt devrais-je dire la joue) la première sur le sol, surprise je pousse un « HAAAAA! » ridicule, hystérique et fifille au possible. Dans ma chute, j’essaie tout de même d’amortir tout ça par une tentative désespérée de levage de ma seconde jambe pour rééquilibrer mon corps et ne pas m’étaler encore plus. Loupé ! bien droite elle ne m’équilibre pas du tout bien au contraire et je m’affale complètement sur le sol. Et puis, suite à ce mouvement très gracieux de jambe tendue, j’entends très distinctement le « craaaaaaaac « de mon jean qui vient de se trouer au niveau de la cuisse. Je récupère enfin la feuille, mais un nouveau coup de frein m’achève, je retombe. J’essaie de me relever rapidement et c’est là que par réflexe, je m’agrippe désespérément à la première prise venue.

C’est à dire le mollet du mec qui était assis juste à côté de moi.

Hum.

Oh que oui, il me regarde bizarrement. C’est qu’il vient de me voir me gauffrer lamentablement à ses pieds, tout en craquant mon pantalon, tout en finissant par m’accrocher à SON mollet.

Je me sens tellement mal à l’aise. Je me relève, le regarde et lui adresse embarrassée un « je suis désolée ». Il me regarde bizarrement, mais ne dis rien. Je frotte avec délicatesse mes genoux, mes coudes, mes cheveux ainsi que ma joue, histoire d’enlever la saleté que je viens d’accumuler. Ma petite voix retors me précise que nettoyer un peu mes affaires, ne fera pas revenir ma dignité qui a du aller voir ailleurs si je n’y étais surtout pas.
Je me rassois et surprend le regard désolé et atterré d’un autre monsieur se trouvant assis sur des sièges de l’autre côté. Là je me dis qu’il n’a pas du perdre une miette de ma chute.

Et du craquage de mon jean à la cuisse.

Fuck.

Ensuite, je range bien ma feuille si durement récupérée, je reprends mon livre comme si de rien n’était et je reprends ma lecture. Mais je me sens encore toute déconfite de ce qui vient de se passer me persuadant qu’une partie du wagon a bien vu la scène et qu’il y en a dans mon dos qui doivent bien se foutre de ma gueule. Puis ma station arrive et je me dis que de toute façon je ne reverrais pas ces gens donc bon, je tente de relativiser.

Plus tard dans la journée, je le raconte à une amie et je m’aperçois que si ma dignité n’est plus, au moins mon humour, lui ne s’est pas barré et c’est une bonne chose.

Ps : oui c’est bien moi sur cette photo, c’était l’an dernier pour une soirée déguisée avec pour thème l’adolescence à différentes époques, je crois. Je m’étais habillée telle une ado fluokids. Alors oui, j’ai l’air un peu con prise à ce moment là en train de chanter cette chanson de Whitney Houston. Mais je l’aime bien cette photo, j’ai un petit côté ridicule soit, mais il y a aussi un petit côté mignon à côté de la plaque et ça me plaît. Voi-là:-).


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