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Défense fragile, attaque stérile : la saison du désastre (partie 2)

Publié le 12 octobre 2012 par Passionacmilan

BoatengL’article précédent dressait un bilan de ce début de saison désastreux en soulignant les lacunes les plus graves de l’AC Milan. Malheureusement tous les secteurs sont touchés. Il est même difficile de savoir quel est problème est le plus grave et par conséquent celui à régler en priorité. Pour vous aider à vous faire une idée, analysons secteur par secteur :

Défense : Le premier défenseur n’est-il pas le gardien? Bien, parlons-en. Déjà pas parfait la saison passée, cette saison Abbiati commet de nombreuses erreurs qui coutent souvent très cher. La dernière lors du derby avec une sortie hasardeuse (même si la première erreur, de marquage, est de De Sciglio), comme ce fut déjà le cas à Udine à l’occasion du but de Ranegie. Le gardien milanais avait également commis une erreur face au Zenit où il s’était cependant racheté avec une prestation monstrueuse. Cependant ses erreurs commencent à devenir trop régulières et de plus en plus graves. Abbiati est bon sur sa ligne mais très moyen (pour être gentil) sur ses sorties aériennes et cette incertitude provoque une panique dans toute la défense qui ne se sent pas rassurée par son gardien quand des ballons traversent les 16 mètres. Les phases arrêtées sont le talon d’Achille de l’AC Milan. Si on compte la Champions League, 7 des 9 buts encaissés sont arrivés de cette manière. Ce n’est pas nouveau puisque c’était déjà le cas avec Ancelotti et Leonardo. L’excellence défensive de Thiago Silva et la monstrueuse présence physique d’Ibrahimovic (au premier poteau) avaient réglé ce problème lors des deux dernières saisons mais aujourd’hui, nous revoilà au point de départ : l’équipe d’Allegri n’a pas beaucoup de grands (en taille) joueurs ni de grands (en talent) défenseurs. Comme dans le passé, cette situation génère la panique générale à chaque phase arrêtée et accentue le problème qui entre ainsi dans un cercle vicieux. Du marquage individuel, Allegri a tenté le marquage en zone, en vain. D’une manière générale, la défense souffre d’un manque de concentration, d’attention, causes de nombreuses erreurs individuelles, qu’elles soient techniques ou tactiques. C’est un problème prioritaire à régler car dans le jeu, la défense milanaise concède habituellement peu à l’adversaire. Une des mesures à prendre est de trouver une défense fixe : en 9 matches, Allegri a aligné 9 défenses différentes. Concrètement, l’entraineur teste toutes les combinaisons possibles sans jamais trouver une défense plus sure qu’une autre. Changer de défense à chaque match n’aide pas mais c’est un processus nécessaire après avoir perdu la charnière centrale titulaire et l’avoir remplacée par deux joueurs pas (encore?) à la hauteur (Zapata et Acerbi). La saison passée, après 8 matches, Allegri avait utilisé 7 fois la charnière Nesta – Thiago Silva. Cet élément est significatif et prouve que, contrairement à la saison passée, il n’y a pas encore une hiérarchie précise en défense. L’entraineur n’est pas subitement devenu un fou furieux du turn over mais cherche tout simplement la combinaison de défenseurs qui lui garantit le plus de stabilité. Visiblement, aucune combinaison ne lui donne satisfaction : à vrai dire, de tous les matches disputés, aucune défense en particulier n’a semblé plus solide que toutes les autres : un sérieux problème. Cette rotation est nécessaire mais ne peut pas durer toute la saison : Allegri devra rapidement choisir sa défense plus ou moins fixe.

Milieu : Il manque la qualité technique indispensable pour espérer construire un jeu et distribuer des ballons aux attaquants. C’est le secteur le plus incompréhensible de l’AC Milan et probablement le problème le plus grave car si d’une part l’équipe récupère bien les ballons, il n’y a personne pour orienter le jeu, distiller et faire le lien avec l’attaque. C’est absolument incroyable que les dirigeants n’aient pas compris que le football moderne se joue avec un milieu de terrain technique : l’Espagne championne d’Europe et du Monde joue avec uniquement des milieux créateurs, même chose pour l’Italie vice championne d’Europe, tous les grands clubs européens jouent avec des milieux bons techniquement. On dit toujours « un match se gagne au milieu ». A Milan, sur 8 milieux, il y a 7 récupérateurs et le seul Montolivo avec un minimum de technique : résultat, on a un milieu de terrain nettement plus voué à la destruction qu’à la construction. Et l’attaque le ressent. Il est impossible de créer le moindre jeu et la moindre action construite avec des joueurs sans qualité, précision ni créativité. Tant que l’équipe sera composée d’une majorité de milieux récupérateurs et pas de créateurs, on peut oublier les belles passes et forcément les belles actions et le beau jeu. Et tant que Milan continuera à recruter du low cost (pire : du gratuit pour les milieux), le résultat sera le même : un jeu bancal car la qualité se paie. En deux ans, Milan a engagé Van Bommel, Aquilani, Nocerino, Muntari, Montolivo, Constant et Traoré, sans dépenser le moindre euro. Hallucinant. Et on vous passera la comparaison entre les départs et les arrivées du mercato 2012 – 2013. Ce manque de qualité technique déjà présent la saison passée était camouflé par Zlatan Ibrahimovic, qui monopolisait tous les ballons, marquait et créait les espaces et les occasions de l’équipe. Et puis il y avait Van Bommel mais surtout Thiago Silva qui jouait le rôle du playmaker. Des joueurs comme Nocerino et Boateng étaient transformés par la présence de Zlatan, ils profitaient pleinement des espaces créés par l’attaquant suédois en répondant avec de belles prestations et des buts. Sans lui, le manque de qualité du milieu devient encore plus évident et le faible niveau de joueurs comme Nocerino et Boateng cette saison pose d’énormes problèmes (que les dirigeants n’ont pas pris en compte en vendant Ibra). Avec du travail, Nocerino peut redevenir un humble travailleur mais Boateng doit totalement se remettre en question. Il est passé d’un statut « fondamental » à « inutile ». Le changement tactique lui pose problème et deux solutions se profilent : ou bien il accepte l’idée de devenir un milieu de terrain à temps plein ou bien il sera vendu, surtout si les rumeurs concernant les 25M du Bayern Munich se confirment. Les autres milieux de terrain s’en sortent à peine mieux : De Jong se limite au strict minimum, ce n’est pas un leader, il ne prend aucun risque et aucune responsabilité (que de petites passes latérales à l’équipier le plus proche…), on s’attend à plus de sa part. Ambrosini a l’age qu’il a. Flamini n’apporte toujours rien, Traoré est un flop monumental alors que le Constant actuel ne trouverait même pas d’espace à Chateauroux. On arrive au point de s’impatienter du retour de Muntari… Seul Montolivo commence à s’en sortir : après un début de saison très décevant, Montolivo a été le meilleur Rossonero lors du derby. C’est beaucoup trop peu, le milieu de terrain de l’AC Milan est un sérieux problème, trop souvent ignoré en se consacrant uniquement à analyser les problèmes en défense (trop fragile) et en attaque (stérile).

Attaque : L’attaque de l’AC Milan est stérile. Il suffit de lire les statistiques du derby pour le comprendre : 20 tirs, aucun but, le problème est sérieux. Le point positif est que l’équipe arrive maintenant à se procurer des occasions (ce n’était pas le cas il y a quelques semaines) mais ne cadre pratiquement jamais. Qui ne cadre pas ne marque pas. Et qui ne marque pas ne gagne pas. On peut au maximum faire un match nul. Il fallait pourtant s’y attendre quand Milan a remplacé le meilleur assistman (Cassano) et le meilleur buteur, Ibrahimovic (35 buts) par Bojan (7 buts), Pazzini (5 buts en 33 matches), El Shaarawy (2), Robinho (6), Pato (1) et Niang (5). Cette saison, seuls Pazzini et El Shaarawy ont réussi à marquer des buts. Et mis à part un triplé à Bologne, le Pazzo n’a plus marqué. Lors des 6 autres matches de Serie A (ainsi qu’en Champions League), Milan a dû se débrouiller avec les 4 buts d’El Shaarawy. Là aussi, c’est le départ d’Ibrahimovic qui fait le plus mal car déjà la saison passée, mis à part Zlatan, Milan comptait très peu de buts des attaquants (heureusement que les milieux marquaient beaucoup…grâce à Ibra). De manière générale, El Shaarawy n’est pas un buteur, Bojan ne l’a jamais été non plus, Robinho encore moins, Niang est là pour faire le nombre et Pazzini ne convient pas au jeu de Milan puisque c’est un buteur pur, excellent de la tête, qui a besoin de centres et de milieux techniques qui lui distribuent des caviars. En résumé, Milan marque peu car l’équipe dispose d’un buteur inadapté à son jeu, les milieux ne marquent pas (Boateng n’arriverait même pas à cadrer sans le faire exprès) et n’ont pas la qualité technique ni la créativité pour mettre les attaquants dans les conditions d’inscrire des buts. Malgré cela, l’équipe arrive tant bien que mal à se créer de occasions mais ne cadre que trop rarement : Milan manque d’un grand attaquant, précis, efficace et avec un sens du but très développé : le dernier et seul espoir s’appelle Pato, répondra-t-il présent?

Quelles solutions? Si certains problèmes peuvent être (au moins en partie) réglé, le problème principal est lié à la qualité d’un effectif mal construit. Pour s’en sortir il faut régler (ou du moins limiter) les problèmes les plus graves mais il n’y a pas de secret : si les joueurs ne sont pas à la hauteur, il n’y a rien à faire. Mis à part trouver sa défense titulaire mais plus globalement son équipe titulaire et (dans la mesure du possible) trouver des solutions pour limiter le nombre de buts encaissé sur les phases arrêtées défensives, Allegri n’a que peu de travail à accomplir (et peu de torts sur les résultats actuels…) : dans le jeu, Milan défend assez bien et concède peu à l’adversaire, les Rossoneri arrivent maintenant à se créer de nombreuses occasions mais ne marquent pas. Si dans les deux cas (en défense et en attaque), les erreurs individuelles se multiplient, c’est que le problème se situe au niveau de la qualité même des joueurs présents dans l’effectif, au delà de la tactique, de l’attitude ou de la bravoure de l’entraineur. Il faut s’y faire, c’est le niveau du Milan d’aujourd’hui.. Et il n’y a pas de miracle : Milan a absolument besoin de renforts dès le mois de janvier car le problème principal vient de la qualité de l’effectif lui-même et de sa construction « au hasard » : Milan dispose de plusieurs bons joueurs mais sans la complémentarité entre les joueurs, l’équipe ne peut être que désaccordée. En attendant, et en espérant que les dirigeants réagiront, il faudra limiter les dégâts au maximum exploitant le (peu de) potentiel présent dans l’effectif à disposition d’Allegri en visant les objectifs palier par palier : une fois le maintien acquis, on pourra penser à la première moitié de tableau, ensuite à la zone Europa League…

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