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Un nouveau concept d’autopartage fait le buzz en Californie

Publié le 12 octobre 2012 par Greendriver

Au cours de ces derniers mois, les habitants de San Francisco n’ont cessé de s’interroger : « Mais d’où viennent toutes ces voitures à moustache rose ? »

Plusieurs voitures arborent en effet, sur leur pare-choc avant, une énorme paire de moustaches roses. Ces dernières sont le logo d’un nouveau concept d’autopartage connu sous le nom de « Lyft », qui consiste à transformer les véhicules particuliers en taxis pour quelques heures. Ceux-ci peuvent être contactés via une application disponible sur smartphone. Lyft, comme son concurrent SideCar, contribue ainsi à transformer le marché du taxi d’une manière innovante, efficace et qui plus est conforme aux exigences du maire de San Francisco, Ed Lee, qui encourage le développement d’une « économie de partage » (sharing economy).

Le seul problème, si l’on en croit les agences chargées de réguler les services de taxis en Californie, c’est que ces initiatives sont tout simplement contraires à la loi.

Selon le journal San Francisco Chronicle, la Commission des services publics de Californie (California Public Utilities Commission) a déjà émis plusieurs ordres de cessation d’activités à l’encontre de Lyft et SideCar, en faisant valoir le fait que leurs « chauffeurs » ne sont pas en possession de la licence officielle qui permet le transport de personnes.

« Le problème est en effet que si je venais à être victime d’un accident de la route mettant en cause l’une de ces voitures, la compagnie d’assurance pourrait refuser de m’indemniser, et je me retrouverais à devoir régler seul tous mes frais médicaux », explique Frank Lindh, l’avocat général de la commission au journal.

Pourtant, ces questions avaient été examinées dès le début de ces initiatives et avaient été jugées non-pertinentes. Comme l’explique Sunil Paul, le fondateur de SideCar dans une interview accordée au Huffington Post, « Il s’agit de créer une communauté de covoiturage, à laquelle les chauffeurs comme les passages participent de leur plein gré. Ce n’est pas un service commercial de taxis ou de limousines. »

Et en effet, SideCar, tout comme Lyft, fonctionne grâce à un système de don volontaire. L’application suggère un prix selon le trajet que souhaite effectuer le passager, et celui-ci règle le chauffeur grâce à un système de paiement informatisé.

Offrir un service de covoiturage apparaît comme une entreprise bien plus simple que de mettre en place une société de taxis puisque cette dernière entreprise suppose de traverser de nombreux obstacles administratifs pour accréditer chaque chauffeur (inscription sur les fichiers nationaux, suivi de cours de sécurité routière obligatoires, frais d’assurance s’élevant jusqu’à 75 000 $…).

Un autre service de covoiturage en ligne, UberCab, qui proposait des services très similaires, a également reçu un ordre de cessation d’activité provenant de la CPUC en 2010. Ils sont également menacé de devoir payer plusieurs milliers de dollars d’amendes et les fondateurs seraient même passibles de prison. Cependant, l’entreprise a pu continuer de prospérer après avoir accepté de changer son nom, en supprimant notamment le terme « Cab » (taxi).

Le cadre juridique défini pour le covoiturage dans les lois californiennes est pourtant très strict. Il n’est autorisé que pour les trajets du domicile au travail entre collègues, et ne doit pas être effectué à but lucratif. Mais la CPUC rejette la pertinence de cette définition.

Sur leur blog, les fondateurs de Lyft se défendent :

« Les lettres envoyées par la CPUC témoignent d’un effort pour situer notre initiative dans le cadre juridique préexistant. Dès le début, nous avons pourtant soigneusement conçu notre service selon le cadre de la loi. En outre, nous avons été au-delà des exigences actuelles en consacrant une somme inédite aux assurances, d’un million de dollar, afin de garantir la sécurité et la sérénité des chauffeurs et des passagers. Nous saisissons donc les ordres de la CPUC comme l’ouverture d’un dialogue, comme une invitation à expliquer notre démarche. Depuis la réception de ces lettres, nous avons d’ailleurs déjà eu plusieurs conversations constructives avec la CPUC sur la façon dont nous pourrions faire bénéficier les réseaux de transports locaux de notre nouveau système. Aussi la communauté Lyft reste ouverte à toute forme de discussion. »

Les applications d’autopartage telles que Lyft et SideCar ne sont d’ailleurs actuellement pas les seules à faire le buzz, et à s’attirer les foudres des acteurs du marché des transports. La semaine dernière, le conseil de surveillance de San Francisco présidé par David Chiu, a demandé qu’un projet de loi soit mis en place pour réguler les sites qui offrent de mettre en partage son appartement, tels que AirBnB.

A suivre…

http://techcrunch.com/2012/10/08/cpuc-ride-sharing-c-and-d/http://techcrunch.com/2012/10/08/cpuc-ride-sharing-c-and-d/



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