L’église Saint-Éloi, dans le quartier de Puits-Berteau, est mise en vente au prix de 170.000 euros. Elle peut facilement s’adapter à d’autres activités. Par exemple celle de salle de prière pour les musulmans… À noter : une initiative de l’excellente Maison commune pour racheter Saint Eloi.
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La décision n’a pas été facile mais après un an de réflexion et de consultation des paroissiens, le diocèse met en vente une des cinq églises qu’il possède, sur les six de la paroisse vierzonnaise.
À vendre, 170.000 euros, bâtisse des années cinquante, bon étatIl y a une vingtaine d’années, la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, située dans une propriété privée route de Paris, avait déjà été vendue. Mais cette fois, c’est un lieu de culte, l’église Saint-Éloi, qui va bientôt être présenté dans des agences immobilières, chez des notaires et sur un site Internet où l’on trouve tout. Comme n’importe quel bien immobilier : à vendre, 170.000 euros, bâtisse des années cinquante, bon état, comportant une nef de 26 mètres de long par 11,30 m pouvant accueillir plus de deux cents personnes. Vitraux contemporains. Trois petites salles attenantes. Terrain herbeux. Possibilité parkings. Proche services.
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Saint-Éloi pourrait aussi devenir une mosquée, l’Association des Marocains s’étant manifestée. La ville disposant déjà de nombreux bâtiments communaux ne serait en revanche pas intéressée.
Lu sur Le berry.fr
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Reçu de Sébastien Durand, vicaire du curé de Vierzon
En tant que vicaire du curé de Vierzon, il m’importe d’apporter un certain nombre d’éclaircissement. Avant cela, sachez que je suis un lecteur assidu du SB et que je ne viens là simplement pour défendre ma paroisse (c’est le cas de le dire…)
Je suis arrivé avec mon curé dans cette paroisse il y a deux ans maintenant, et nous avons trouvé une situation financière catastrophique, explicable en grande partie par le milieu socio-culturel vierzonais (18-20% de la population active au chômage, une pratique religieuse de l’ordre de 1-1,5% de la population, les pratiquants étant principalement des personnes âgées, ou des familles issues de l’immigration). Il importait donc à la fois d’assainir les finances, et de relancer le souffle de l’évangélisation, qui n’est pas exclusif des certaines communautés (d’ailleurs, aucune communauté ne s’est jamais intéressé à Vierzon, à part les Fils de la Charité, qui ont dû partir dans les années 80)
La décision de se séparer de cette église n’a pas été facile, parce que bon nombre des paroissiens (ou des quelques uns qui restent) de ce quartier ont vu sa construction, parce que viendra maintenant la question de la présence de l’Église dans ce quartier, et tout simplement parce que c’est un aveu d’impuissance et de faiblesse, et que ce n’est jamais facile de le reconnaître… Cette décision est néanmoins nécessaire, dans une paroisse où 5 églises sur 6 que nous desservons ont été construites après 1905, au gré de la croissance de population de la ville…
En ce qui concerne le fait qu’elle puisse devenir une mosquée, c’est UNE possibilité parmi d’autres, d’autres associations ou particuliers se sont fait connaître… S’il y a plusieurs acquéreurs potentiels, il reviendra à notre archevêque de trancher.
Pour la question de la détruire, évoquée dans un commentaire ci-dessus, je pense que ce serait encore plus dur psychologiquement que de la céder. J’ai moi-même desservi cette église pour les messes en semaine pendant 2 ans, j’ai eu l’occasion de discuter avec les paroissiens la fréquentant.
Aujourd’hui, la question n’est pas de l’utilité, mais du réalisme. Cette église est utile et utilisée (une messe par semaine, et une messe dominicale par mois, ainsi que des obsèques)Le réalisme étant un réalisme économique : on ne peut pas entretenir quand on n’a pas d’argent, on ne peut pas avoir d’argent quand les chrétiens n’ont pas les moyens et/ou le désir de donner. C’est bien gentil de donner à des communautés (nouvelles ou non), mais ne pas donner aux paroisses revient à les faire mourir lentement, non pas uniquement par manque de vitalité, mais aussi par manque de moyens.
Ma génération de prêtres (j’ai 34 ans et 4 ans d’ordination) cherche, je le crois vraiment, à relever le défi de cette nouvelle évangélisation… Nous avons notre foi et notre courage… Nous y consacrons tout notre temps (et parfois plus que notre temps)… Mais nous avons aussi besoin de moyens et, surtout, du soutien des catholiques, de tous les catholiques !
Alors, s’il vous plaît, ne faites pas de cet événement douloureux une occasion de conflits, nous n’avons pas le temps pour cela… J’espère ne blesser personne par mes propos, si malheureusement, c’était le cas, je prie la (ou les ) personne(s) blessée(s) de bien vouloir accepter mes excuses.
En union de prière.
Abbé Sébastien Durand
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