Harkis, pourquoi la responsabilité de la France, selon AJIR ?
Nous publions ci-dessous un article de l'association Ajir France qui explique son point de vue, sur la responsabilité de la France.
L’hommage que l’on veut rendre aux harkis passe complètement inaperçu que des associations de harkis souhaiteraient organiser un seul hommage national à Paris.
Qu'en pensez-vous, le débat est ouvert pour celles et ceux qui veulent s’exprimer ?
Faut-il célébrer et organiser un seul hommage national à Paris ?
Pourquoi la responsabilité de la France ?
Depuis 2001, première commémoration de la journée d’hommage national aux Harkis durant laquelle le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, reconnaissait l’essentiel de ce qu’attendait les Harkis et leurs familles sans toutefois mentionner officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon, le massacre et les conditions d’accueil des rescapés en France, les cérémonies marquant cette journée se déroulent sans qu’aucun des successeurs de Jacques Chirac n’ose reconnaître cette responsabilité tant attendue malgré les engagements "électoraux" des uns et des autres...
Comme son prédécesseur l’actuel président s’était engagé, par écrit, à reconnaître "les responsabilités...", mais la journée du 25 septembre 2012 s’est passée sans que cette attente soit satisfaite !
Le président s’est rendu, fort opportunément, à l’ONU pour y prononcer un discours sur la Syrie et le Mali. Le message adressé aux Harkis et à leurs familles par le truchement de son ministre des anciens combattants ne répond toujours pas à la revendications premières que les différentes associations, qu’il avait reçues peu de temps avant, ont toutes exigée.
Nos responsables politiques souffrent certainement d’un "autisme profond" pour ne pas entendre les doléances des survivants d’une tragédie que la France a contribué fortement à créer, à moins que d’autres intérêts plus important ne l’emportent sur la justice à rendre à quelques vieillards au crépuscule de leur vie...
Pourquoi la reconnaissance de cette responsabilité importe tant ?
Pour des raisons diverses près d’un quart de million d’hommes, dans la force de l’âge, s’était rangé auprès de la France pour s’opposer à la terreur imposée par le FLN et en souhaitant que l’Algérie évolue vers plus d’égalité, plus de droits pour tous ses habitants. Le contrat conclu avec la France fut respecté en tous points par ces hommes mais par eux seulement...
A l’heure du cessez-le-feu du 19 mars 1962, en dépit des premières exactions du FLN et de l’ALN, des ordres confidentiels furent donnés par les plus hautes autorités de la France (voir les télégrammes Joxe et Messmer) et probablement des accords secrets furent conclus avec le FLN pour lui abandonner, sur place, les Harkis et leurs familles. Et c’est ce que fit la France !
Les Harkis furent désarmés, en usant de subterfuges indignes de la patrie des "Droits de l’homme", et abandonnés à la barbarie des "vainqueurs"...
Cet abandon fut la cause d’un véritable génocide où 80 à 150 000 personnes ( y compris les femmes et les enfants) furent suppliciées et assassinées dans d’horribles souffrances.
Devant l’ampleur du massacre les responsables français autorisèrent, dans un sursaut d’honneur certe un peu tardif, l’exfiltration de quelques dizaines de milliers de personnes. La plupart ne durent leur survie qu’à quelques hommes d’honneur qui désobéirent aux ordres officiels.
Pour éviter toute publicité sur les conséquences de son comportement indigne le pouvoir a parqué, pendant de trop longues années, celles et ceux qui purent arriver en France, dans des camps à l’écart de tout.
Les enfants furent scolarisés dans ces camps, comme des pestiférés qui devaient être séparés du reste de la population. Les séquelles de cette réclusion forcée produisent encore aujourd’hui des conséquences désastreuses sur les Harkis et leurs descendants...
Voilà pourquoi la reconnaissance de sa responsabilité par l’état français est avant tout une obligation morale plus que jamais nécessaire !
Comment l’obtenir ?
Arriver à un consensus a minima avec toutes les associations pour l’atteinte de cet objectif...
Assister nombreux chaque année aux cérémonies du 25 septembre pour exiger la concrétisation des engagements en rappelant sans cesse la revendication des Harkis et de leurs familles. Obtenir cette responsabilité sera un combat de longue haleine mais l’union et la solidarité permettront d’y parvenir.
Participer à la célébration de cette journée c’est aussi faire connaître l’histoire et sauvegarder la mémoire de cette population comme ce fut le cas un peu partout pour cette année 2012 (voir quelques cérémonies avec les liens ci-dessous).
Cette journée d’hommage est celle des Harkis, de tous les Harkis et il ne faut pas qu’ils en soient dépossédés. Une participation massive des descendants contribuera à la pérenniser.
Le rôle des associations est de porter partout la même parole pour exiger du pouvoir politique la reconnaissance de cette responsabilité !
http://www.youtube.com/watch ?v=9aUjzAG-UkU
http://www.youtube.com/watch ?v=jr2XEJyko2I