Homeland – Episode 2.02

Beirut is back

Saison 2, Episode 2
Diffusion vo: Showtime – 7 octobre 2012

Alors que Jessica s’intègre lentement dans la vie de femme de politicien, Carrie retrouve son indicatrice et son état mental va poser des problèmes quant à la suite des actions de la CIA …

Jessica se prend donc au jeu de sa nouvelle vie de femme de politicien, avec tout ce que ça implique de bal de charité, d’utilisation des réseaux et autres courbettes hypocrites. On sent qu’elle prend goût à cet univers et ce début de saison va dans ce sens. Elle voit d’un mauvais oeil tout ce qui peut remettre en cause son intégration dans les hautes sphères, comme la conversion musulmane de son mari ou encore l’instable Carrie qui pourrait revenir hurler des choses troublantes sur son mari. Et elle sait que dans ce monde, ce qui est dit est plus important que ce qui est vrai. Et en plus, je crois que la Jessica se doute que ce qu’a dit Carrie en fin de saison est vrai …

Je reste plus perplexe face à Dana. Il est clair que la fille s’intègre comme elle peut et ça passe par son potentiel petit copain qui n’estp as le fils de n’importe qui non plus. Je ne vois pas trop où ils veulent en venir avec elle et je crains la grossesse à venir. J’en ai bien peur. Et il faut arrêter les scènes chelou entre elle et son père. Merci.

Enfin, chez les Brody, le pauvre Nick est de plus en plus sous tension. Après son contact avec Abu Nazir qui est venu lui mettre la pression, on a droit maintenant à ses potes qui viennent remettre le cas Walker sur le tapis. Ils veulent savoir ce qui s’est vraiment passé pour leur pote et demande à Brody de se servir de ses entrées pour avoir la réponse contenue dans un dossier confidentiel. L’alcool aidant, les langues se délient et on voit le clash entre Brody et ses anciens amis. Tous ont perdu beaucoup lors de cette campagne militaire. Certains leur vie, d’autres leur liberté et d’autres encore leur tranquilité d’esprit. Avec un pe ud’alcool par dessus, cela donne une scène très intéressante où les vérités éclatent partiellement et où Nick doit faire preuve d’une retenue impressionante pour ne pas se laisser aller, dire une connerie ou se faire remarquer en public avec des gars un peu pompette. L’image, encore l’image, toujours l’image. Homeland exploite bien toutes les facettes liées à l’image avec Brody. C’est très bon.

Du coté de Carrie, on opte pour de l’action et de la réflexion. Coté action, cela reste de la basique course poursuite mais c’est plutôt bien foutu. Ilssont en territoire ennemi et n’importe qui peut être un agent d’Abu Nazir. Il faut se méfier de tout le monde, être tout le temps sur ses gardes et surtout être discret. Et ce n’est pas une chose facile avec l’imprévisible Carrie. Il est clair qu’elle veut revenir à la CIA et elle se sent l’obligatio nde prouver à tout prix qu’elle est encore efficace. Enfin plutôt à nouveau efficace. Sa scène où elle se confie sur ses doutes nés de l’erreur qu’elle croit avoir comise sur Brody est juste excellente et parfaite. Elle a perdu la confiance des ses proches de la CIA mais surtout sur propre confiance en elle, chose renforcée en plus par son instabilité mentale dont elle a parfaitement conscience. Cela nous offre une scène très juste, émotionnelle et parfaitement soutenu par Saul, toujours impécable dans son rôle de père/ami/mentor de Carrie.

En tout cas, même sans le retournement final, tout cet ensemble tient parfaitement la route et s’avère passionant à suivre malgré les grosses facilités (Brody qui passe pile au bon moment dans la reproduction de la scène de la vraie vie « Obama assiste à la capture de Ben Laden », son SMS dans une salle sécurisée, l’info qui parvient pile une seconde avant qu’il soit trop tard à Abu Nazir, le coup du sac).

Et il y a donc ce cliffhanger qui bouleverse totalement l’équilibre de la série et risque de rendre ultra captivante la suite de cette saison. Comment Saul et la CIA vont gérer l’information ? Comment Brody peut-il s’en sortir ? Cela pourrait donner une saison des plus intenses de toute la télévision si les scénaristes ne craquent pas et ne nous sortent pas l’équivalent d’un problème de veste dans les chiottes d’un bunker …

Bref, 9/10

Captivant, intelligent, surprenant, cet épisode est passionant à suivre et montre qu’avec de la préparation, Homeland est une très grande série. Pourvu que les scénaristes arrivent à maintenir le cap et à se montrer à la hauteur de leurs énormes ambitions. Si ils y parviennent, Homeland pourra entrer au panthéon des séries. En tout cas, cet épisode pose les fondations parfaites pour qu’il y arrive.