Aujourd’hui c’est un de ces jours… Un de ces jours où y a trop à gérer. Non c’est vrai, le petit bout a 15 mois et demi et ça fait 15 mois et demi que je dois tout gérer toute seule comme une grande. Et ça change tout avec tout le monde:
- Y a ceux qui me traitent de manière bienveillante mais tellement condescendante que ça me fait grincer les dents et que je prends vraiment, mais alors vraiment sur moi pour ne pas dire « Ah ben oui, j’y avais pas pensé. C’est pourtant pas compliqué de s’occuper toute seule de son fils avec aucune famille dans un rayon de 1000km » (même si c’est mon choix… je le concède et que ma famille est fantastique !)
- Y a ceux qui trouvent que j’ai changé et qui en on marre d’entendre parler de mon fils; ils sont gentils hein mais ils savent ce que c’est de s’occuper d’un petit bonhomme toute seule et avec de petits moyens ? Ben faut que je sois créative avec mon budget sortie et très organisée avec mes amis baby-sitters. C’est du jonglage de haut niveau… moi je suis débutante en jonglage alors du coup je passe beaucoup de temps avec mon fils. On fait une belle équipe mais bon je parle beaucoup, beaucoup de lui… Mouai, ceux la doivent avoir raison : je parle effectivement peut-être un peu trop de mon fils
- Y a ceux qui trouvent que je suis wonder woman et ceux-là franchement je les aime bien parceque ça fait du bien à entendre. Surtout quand on a pas dormi depuis une semaine parceque le petit a un gros rhume et que pour la sixième fois de suite, j’arrive en courant en retard à son cours de cirque et à son cours de bébé nageurs.
- Y a ceux qui trouvent que j’ai pas changé, que je suis la même French Girl In London qu’avant avec un mini-moi en plus et qui sont toujours au téléphone avec moi et qui sont (presque) toujours dispo pour le baby-sitting. Et ceux-là je les adore (autant que ceux qui trouvent que je suis une wonder woman) parcequ’ils sont toujours là pour moi et pour mon fils.
- et puis y a ceux qui sont perdus entre leur amitié entre le papa et la maman et qui essaient de se dépatouiller dans ce bourbier. Et ceux-là je les comprends très bien parceque je le connais bien ce bourbier : coincée entre faire ce qu’il y a de mieux pour moi, pour mon fils et pour son père.
Etre maman c’est génial mais c’est pas facile, maman solo ou pas, je le sais bien. J’ai appris à prendre toutes les décisions pour mon fils toute seule, j’ai appris à ne pas pouvoir partager les premières fois de mon fils (sauf sur mon blog, et au telephone… mais c’est pas pareil), à ne jamais être sur les photos avec mon petit bout (parcequ’il y a pas souvent quelqu’un pour les prendre).
Au début j’avais toujours peur de me tromper, de ne pas bien faire et puis j’ai pris confiance, je me suis habituée à mon nouveau rôle de « manpa » (formule deux en un : « maman / papa »).
Voila je suis une maman mais pas que… je continue à grimper sur des cordes lisses et me bruler la cheville en descendant trop vite pour crâner devant mon fils. Je continue à me pendre du haut d’un trapèze pour impressionner mon petit bout qui s’en fout et part sauter sur un matelas de gym, je continue à danser comme une débile au milieu de mon salon parceque ça me fait rire et aussi parceque ça fait rire ma fripouille ! Je ne crois pas avoir changé, je crois que ce sont juste les circonstances qui sont différentes…
Et aujourd’hui j’ai eut une sale journée, une discussion un peu trop passionnée, des larmes (je suis la reine des larmes), des problèmes matériels par dessus la tête et - alors que je ruminais ma frustration et ma colère le long de la rivière en marchant à fond les manettes pour éliminer tout ça – j’ai senti un truc tomber dans mes cheveux (que j’avais si bien pomponné le matin). Ouai se faire baptiser comme ça par un pigeon (pas sure) ou un écureuil (sans doute…) ben ça m’a mis « en pause » : état de choc ! et puis ça m’a fait rire, bien rire. J’étais là, plantée à coté de cet arbre couvert de feuilles rousses qui virevoltaient au vent d’automne, à essayer de nettoyer mes cheveux avec les doigts (partie sans mon sac – zuuut) et d’un coup j’ai retrouvé le sourire et oublié tout mes problèmes! Comme quoi, il faut pas grand chose