Un ami m’apprend le décès d’Eric Harlé, fondateur d’iSource.
C’est une nouvelle qui a du mal à être une réalité. Cela
faisait pas mal de temps que l’on devait déjeuner ensemble. En avril, j’avais manqué
un rendez-vous que j’avais organisé avec lui pour quelqu’un d’autre.
Dans ma tête, il a l'âge de notre première rencontre chez Dassault Systèmes, il y a 25 ans. Nos relations avaient commencé par un
conflit. Son équipe devait livrer un programme au département auquel j’appartenais,
et je trouvais l’algorithme mauvais. Puis j’ai été son « stratège »,
lorsqu’il a pris la direction du département FAO.
Eric était exceptionnellement intelligent. Mais, il avait la
curieuse particularité de perdre son sang froid de manière imprévisible. Ce fut,
d’ailleurs, du meilleur effet dans quelques négociations que nous avons menées,
lui, Philippe Herbert
et moi.
Je cois aussi qu’il a été un investisseur hors du commun. Dans
un monde réglé par les modes et le panurgisme, il était le seul, à ma
connaissance, à avoir la capacité de s’enthousiasmer pour une innovation
technique. C’était un ingénieur digne de ce nom. Il savait aussi monter une
équipe autour d’un entrepreneur, et lui faire trouver son marché.
A mon avis, notre économie manque cruellement de gens comme
lui.