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Banque publique d'investissement (BPI) : la mauvaise idée

Publié le 16 octobre 2012 par Flavienneuvy

Les articles rédigés par Anne Michel (Le Monde daté du 16/10) et Yves de Kerdrel (Le Figaro daté du 16/10) mettent en lumière les risques que représente le lancement de la banque publique d’investissement qui sera présentée le 16 octobre en Conseil des ministres. C’était une des promesses du candidat Hollande. Pendant la campagne, à chaque question posée sur l’industrie et sur nos entreprises, il répondait inlassablement la même chose : « je créerai une banque publique d’investissement ». Nous y sommes. Celle-ci, détenue à parité par l’Etat et par la Caisse des dépôts et consignations, affichera dès le départ un bilan de 40 milliards d’euros. Une force de frappe incontestable. Depuis le fiasco du Crédit lyonnais, les pouvoirs publics n’ont jamais complètement abandonné l’idée d’être banquiers.

Pourquoi cette BPI est une fausse bonne idée, donc une mauvaise idée ?

D’abord parce-que OSEO et le FSI faisaient un travail efficace. Que va apporter la BPI en plus ? Pas facile de répondre à cette question.

Ensuite, parce-que les problèmes principaux de notre économie ne sont pas liés à un problème de financement (les encours de crédit aux entreprises ont toujours augmenté année après année, malgré la crise) mais beaucoup plus à un problème de compétitivité, ce que tout le monde (ou presque) reconnaît aujorud'hui.

Enfin parce-que les régions auront leur mot à dire. C’est très inquiétant d’imaginer les présidents de région intervenir dans le choix des entreprises à soutenir. Les réseaux divers et variés exerceront des pressions pour soutenir telle ou telle entreprise non pas en fonction de critères objectifs, mais plutôt sur fond de clientélisme local. L’appréciation du risque (qui est au cœur du métier de banquier) pourrait n’avoir qu’une place marginale dans l’engagement de la BPI pour laisser le champ libre à une appréciation politique qui porte en elle de lourdes menaces. On imagine déjà Bercy en train de téléphoner au directeur général de la BPI pour exiger l’intervention de la banque publique dans tel ou tel dossier. Inquiétant.


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