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Pourquoi tant d’amour ? Un tour chez les sims

Publié le 16 octobre 2012 par Meidievil @gamerslive
Pourquoi tant d’amour ? Un tour chez les sims

C’est passé prêt, The Sims Social, bien connu des adeptes de Facebook et grand phagocytaire, en plus de notre temps libre, de quelques-uns de nos neurones, de ceux (essentiels) qui siègent à préserver lucidité, ouverte d’esprit sinon intelligence, a failli me happer dans un tourbillon progressif, sale et poisseux de dépendance. Il s’offrait à moi, il se voulait propre. La chose paraissait reposante, et de quelque manière elle l’était. La chose n’en voulait pas à mon porte-feuille, et d’une autre manière c’est ainsi qu’elle se présentait. Ma première réaction fut nerveuse : un rire et je suis rapidement, pour ne pas dire instantanément, passé à autre chose. Les Sims j’avais donné ; pas excessivement je m’en féliciterais plus tard, juste le temps (remarquablement court) de comprendre, ou de croire, que ça ne pouvait pas me toucher. Que j’étais guéri, au-dessus de tout ça. Que je n’eus jamais été malade.

En pratique, le temps a passé, il a fui, et avec lui le lointain souvenir de mon esprit, alors bien fatigué, commandant l’achat, au prix fort entendez bien, d’un exemplaire

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tout neuf des Sims 3. Il avait tenté de disparaître, lui qui me rendait quelque peu honteux, attendre dans un coin sombre que les choses se tassent, comme on dit dans ce genre d’affaire de soi à soi. Faire comme si rien n’était advenu. Mais icelui avait juste pris le maquis pour refaire surface, à destination de me piéger à nouveau comme une envie de nicotine difficilement refoulée.

Or, un appel, venu de lointains horizons et de ma soif de science, fit crépiter quelque pans de mon esprit interloqué, fusionner le dégoût et la curiosité. Alors j’ai repris l’aventure, avec l’espoir, de bien mauvaise foi, que je tirerais quelque réponse à la douloureuse et primordiale question de savoir ce qui pouvait pousser ces foules, jusqu’ici épargnées par l’épidémie, à rallier les rangs de cette nouvelle armée d’hébétés. Et je me suis plongé, par ridicules degrés, à tâtons, dans la machine. D’abord 5 minutes, le temps de gaspiller mon énergie in-game. Puis, après avoir mis au jour, par le classique procédé de l’expérience (donc scientifique), que cette énergie se rechargeait à nouveau à hauteur d’un point toutes les cinq minutes, je me suis mis à jouer jusqu’à, entendez bien, deux fois 5 minutes dans la même journée. Ma vocation d’archéologue se faisait jour. L’addiction, et je ne m’en rendais encore pas compte, allait manifestement pervertir cette (noble ?) mission de départ qui consistait non pas à m’intégrer mais faire acte d’ethnologie virtuelle.

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Je n’ai donc pas tout de suite compris, je me laissais juste aller ; j’avais manifestement gobé la pilule bleue. Les jeux n’étaient pourtant pas faits, pas tout à fait, je pouvais encore me gausser de n’être pas de ceux-là. Oh comme je me mentais à moi-même. De nouvelles possibilités vinrent enrichir ce quotidien qui tendait, par la force des choses, à devenir trop prégnant, faire de moi ce genre de no-life relativement peu conscient des enjeux de son vice. Manifestement je m’approchais de la catastrophe. Malgré tout, plus tard je pus me faire la remarque, une fois sevré et libre, que le chemin emprunté avait pris des directions et se fixait des objectifs pas uniquement singuliers : pécuniers.

C’est dans la semaine qui suivit que je déterrais, au travers d’ennuyantes, et par bonheur bien courtes, sessions à me nourrir, me reposer ou emmerder la voisine (la seule pour l’instant), de nouveaux jouets. Ce fut l’ordinateur en premier lieu, qui allait lancer ma nouvelle carrière d’écrivain. Je me mis à produire et à produire encore. D’une certaine manière, je bashais paisiblement (clic clic clic) et je montais de niveau au rythme de mon expérience. Jusqu’à la surprise ; quand j’ai voulu me fendre d’une machine à écrire. Il me fallait désormais m’enquérir de certaines matières premières pour achever de construire tous ces objets merveilleux que j’avais acheté parfois sans raison ni projet. C’est précisément là que se fit jour le point essentiel, le cœur de l’ouvrage de ce Sims : l’aspect social. Et là, c’est foutu, vous êtes dedans, vous avez touché du doigt sinon Dieu en tout cas le nerf de la guerre, le nœud. Le manège peut dès lors commencer.

Ne souhaitant pas gaspiller le moindre drachme dans cette folie à vocation résolument  chronophage autant que ruineuse pour l’intelligence, je me vis heureux de

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constater que je pouvais demander, réquisitionner peut-être, l’aide de mes comparses et notamment de quelques copines de la vie réelle. Et je faisais de même en retour. De là à ce que ça devienne carrément un plan drague il y a bien peu. Cela reste par ailleurs sujet à interprétation, et donc à caution. Il reste toutefois possible, mais pas nécessairement recommandable, de tout faire à base de crédits achetés par sms, au prix fort pour ne pas changer une équipe qui rafle tout sur son passage. Ainsi, il est tout à fait possible sinon heureux, à la condition d’être relativement aisé, de jouer en ermite et de combler votre besoin de sociabilité par des coups de téléphone – manifestement à des inconnus. Le jeu prend toute sa dimension en mêlant grégarisme légitime, et souhaitable, et délestage financier.

Sans claquer ni peu ni rien, j’ai réussi à devenir écrivain niveau 37 et fou niveau 3. Pour en arriver là, à moins d’être un privilégié de l’émir du Qatar ou dans les bonnes œuvres du camarade Gates, il vous faudra ce genre de patience qu’on sait capable d’éroder à jamais votre envie de jouer et un réseau qu’il faudra veiller à entretenir (quitte à draguer ouvertement). Et je ne vous parle pas des missions quotidiennes qui … ah non je n’en parle pas. Je vous ai assez spoilés. Toujours est-il que c’est à ce niveau (il faut le noter : je venais de me corrompre d’un chapeau) que j’ai interrompu avec soulagement ma relation concupiscente avec ce monstre qui, timidement jusqu’ouvertement, m’entraînait dans la chute avec mon tacite accord.


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