Banderille n°397 : Vie des collèges et d’Elysée

Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? 

Je serai suffisamment charitable pour ne pas égrener la succession des nombreux débordements qui ont émaillé la vie politique depuis plusieurs semaines, mais la plus rocambolesque reste celle de Vincent Peillon, ministre de l’Education se permettant de venir sur le terrain glissant de la dépénalisation du cannabis. Cela va être dur pour certains profs de confisquer le paquet de cigarettes d’un élève lorsque le grand patron du ministère prône ouvertement une plus grande largesse d’esprit.

Bien sûr, il ne faut pas dramatiser la succession de couacs : le gouvernement Ayrault reste un gouvernement de ministres néophytes (pour la plupart), choisis dans l’immédiate euphorie de la victoire aux présidentielles. La période de rodage est donc en quelque sorte normale et on peut se souvenir à ce propos des rebellions de Rama Yade ou des embardées de Rachida.

Reste que si on compare avec le Sarkozysme, le problème est beaucoup plus psychologique : alors que la crise économique semble s’intensifier et que les Français aspirent à être rassurés, l’idée que le Premier ministre ne contrôle même pas ses propres officiers n’est guère rassurante. 

Les 12 travers d’Hercule

Faute de leadership, le gouvernement Ayrault ressemble de plus en plus à une (mauvaise) tragédie grecque. Sous Sarkozy, Fillon n’en faisait guère plus mais il était couvert par un chef autoritaire. Hors, ici, non seulement aucun Ayrault ne défie les Dieux, mais en plus l’Olympe est silencieuse. C’est à se taper l’Hercule par terre, un tel talon d’Achille. Quelle Odyssée !

Du coup, sur le radeau de la Méduse, on y crie, on s’y agite, on s’y interpelle dans la plus grande confusion. Faute de père Fouettard, on a du père Fourasse. On peut pas d’un coté prôner la fin des notes et des devoirs à la maison, et de l’autre tyranniser ses collaborateurs. La vie gouvernementale ressemble de plus en plus à la réalité pédagogique des lycées d’aujourd’hui : y’a plus de discipline, mon brave monsieur. Et je vous dis pas les résultats en fin d’année…

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