Les harkis fermement opposés au 19 mars...
Une vieille rengaine parlementaire…
Un groupe d’élus communistes a déposé le 10 octobre 2010, par l’intermédiaire de M. Jean-Jacques Candelier, une « proposition de loi relative à la date anniversaire du cessez-le-feu survenu en Algérie en 1962 » et ayant pour objet de reconnaître « le caractère de journée nationale du souvenir et du recueillement à la journée du 19 mars, date anniversaire du cessez-le-feu survenu en Algérie en 1962 ».
Curieusement, en même temps, est déposée au Sénat (le 12 octobre 2012), à l’initiative de M. Guy Fischer (groupe communiste) une autre proposition de loi devant faire du «19 mars la journée nationale de recueillement et de mémoire en souvenir de toutes les victimes de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc».
Ce n’est pas la première fois que des parlementaires montent au créneau pour faire reconnaître officiellement la date du 19 mars 1962 comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes militaires et civiles de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie.
Ainsi, depuis 2000, pas moins de 14 propositions de loi ont été présentées à l’Assemblée nationale et 2 au Sénat pour officialiser le 19 mars.
Ces initiatives n’ont d’autres but que de faire plaisir à la FNACA, qui s’acharne à vouloir imposer le 19 mars comme date de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie, au mépris de la vérité historique et des souffrances des harkis et des pieds-noirs, pour qui la guerre ne s’est pas arrêtée le 19 mars 1962.
…que les harkis n’apprécient guère
Les harkis sont farouchement opposés à la commémoration de cette date, et à toutes les initiatives qui tendraient à officialiser le 19 mars comme date de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie.
On peut comprendre que le 19 mars constitue pour de nombreux appelés du contingent une date mémorable, comme on peut comprendre que les Algériens le commémorent, s’agissant de leur victoire.
Mais pour les harkis et les pieds-noirs, cette date a une autre signification : c’est, après le désarmement et l’abandon par la France, le début d’un long calvaire et de nombreux massacres.
Pour eux, le 19 mars est synonyme de souffrances, et pour tous les Français c’est une défaite et une défaite ne se célèbre pas. Retenir cette date pour commémorer la fin des combats en Algérie ne peut que raviver leurs blessures, nuire à l’apaisement des mémoires et diviser davantage l’opinion publique française.
En tout état de cause, les harkis, respectueux de la loi, se souviennent de leurs camardes morts aux combats en Algérie, chaque 5 décembre, date retenue et acceptée par les principales associations d’anciens combattants comme journée nationale d’hommage aux morts d’Afrique du Nord.
Alors, pourquoi en rajouter une couche et s’imaginer que François Hollande sera le premier président de la Vème République à officialiser le 19 mars ?