Magazine Régions du monde
Permettez moi cet envoi spécial à propos du référendum sur le projet constitutionnel intervenu le 20 octobre. Le résultat presque définitif est le suivant :
· 2/3 des votants ont dit oui au texte écrit par la Commission Constitutionnelle,
· La participation a été proche de 50%.
Par Michel Sallé
Je rappelle qu’il s’agissait de se prononcer sur un texte de 114 articles (et 170 pages d’explications !). De plus, à une première question portant sur l’ensemble du texte, l’Alþingi, dans la loi organisant la consultation, avait jugé bon d’ajouter cinq questions complémentaires concernant des dispositions à propos de la propriété des ressources naturelles, la place de l’Eglise, le système électoral, et l’utilisation du référendum.
L’exercice était donc difficile et on pouvait s’attendre à ce que seules se rendent aux urnes les personnes favorables au texte, ou ayant de très fortes raisons de s’opposer à lui. De ce point de vue le résultat positif était prévisible. A noter qu’il a été répondu « oui » à toutes les questions, mais avec des différences sensibles.
Plus surprenante est la participation : 50%, c’est moins que les taux atteints aux autres élections, mais c’est bien plus que les 36% de participation à l’élection des 25 membres de la commission en novembre 2010.
On peut donc parler de succès. Car la complexité du choix n’était pas le seul obstacle ; l’autre était l’hostilité plus ou moins visible de la quasi totalité de la classe politique à ce processus, à commencer par celle du Président de la République fraichement réélu. Les dirigeants des deux partis au pouvoir eux-mêmes, à la notable exception de Jóhanna Sigurðardóttir, Premier Ministre, n’avaient pas fait preuve de beaucoup de zèle pour défendre le projet ! Bjarni Benediktsson, Président du Parti de l’Indépendance et très hostile à la Commission Constitutionnelle, l’a bien compris et a eu le bon goût de prendre immédiatement acte de ce résultat : « le peuple veut changer la constitution ».
Il n’y a pas de temps à perdre. Dans l’actuel texte, une réforme constitutionnelle doit être votée par l’Alþingi puis à nouveau, après des élections législatives, par le nouvel Alþingi. Or il y aura des élections au printemps 2013.
De magnifiques débats en perspective, car le référendum n’est qu’indicatif, et en tout état de cause certaines dispositions doivent être clarifiées.
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http://www.thjodaratkvaedi.is/2012/en/