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Au fil des dédicaces

Publié le 21 octobre 2012 par Frontere

Au fil des dédicaces(caricature de André Gill)

Dans le cadre de la campagne de promotion de mon livre Balzac et Zola au miroir d'une mise en scène, j'ai effectué depuis plusieurs semaines des séances de dédicace : à Béziers (Hérault) le 15 septembre, à Sorgues (Vaucluse) le 3 octobre, à Nîmes (Gard) le 20 octobre avant de me rendre à Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire) le 10 novembre puis à Carcassonne le 24 novembre.

Pour chacune de ces séances j'ai été accueilli au rayon librairie des magasins à l'enseigne « Cultura » qui reçoit chaleureusement et avec beaucoup de professionnalisme les auteurs. La chaîne, créée à la fin des années quatre-vingt-dix, est en pleine expansion, le magasin de Nîmes va s'agrandir et d'autres magasins vont s'ouvrir prochainement en France (il en existe actuellement une cinquantaine). Ici, je souhaite amorcer une réflexion par rapport à une autre chaîne de magasins, qui elle est en difficulté, la « F.n.a.c. », au départ une centrale d'achat pour les cadres, d'où l'acronyme (Fédération nationale d'achat des cadres).

En 2010 lorsque mon premier livre Denis Tillinac et la beauté des Vietnamiennes bicyclette est paru je m'étais adressé à la « F.n.a.c. » de Nîmes, dont je suis un fidèle client, pour demander que le rayon librairie commande deux ou trois exemplaires de cet ouvrage. Réponse de la responsable : « Vous êtes édité par Publibook, leurs livres ne se vendent pas¹. Fermez le ban! ». J'avais alors envoyé une lettre au directeur du magasin avec copie des factures des achats que j'avais faits chez eux (ordinateurs, DVD, CD, etc.) pour argumenter. Je n'ai jamais eu de réponse... Et cela alors que j'avais accepté la proposition de mon éditeur de payer 50 € pour être référencé par la « F.n.a.c. »! Là aussi nouvelle déception, il était possible de commander le livre mais avec un délai de... 2 à 3 semaines, de quoi décourager l'éventuel lecteur, lectrice en l'occurrence puisque ce sont essentiellement les femmes qui lisent.

Aujourd'hui on parle du déménagement du magasin nîmois, actuellement en centre ville et de ses difficultés. Je crois qu'à un moment donné l'arrogance est sanctionnée par le public. Á force de croire qu'on est le numéro 1, que mécaniquement les gens viendront acheter en raison de la notoriété de l'enseigne, qu'on a en quelque sorte une rente de situation, on finit par perdre le sens des réalités et l'habitude d'être confrontée à la concurrence, y compris celle, redoutable, d'Internet. C'est ce qui se passe aujourd'hui pour la « F.n.a.c. ». Il ne tient qu'à elle de se ressaisir, mais l'horizon semble bien encombré, cf. l'article du Monde, édition du 9 octobre 2012, je cite :

"Les ventes au rayon livres de l'enseigne ont perdu 4 % depuis le début de l'année. En cinq ans, ce sont 50 % de baisse pour son rayon CD et 30 % pour celui des DVD. La concurrence – notamment les sites internet d'Amazon et Cdiscount – gagne du terrain. Sollicités sur leurs habitudes d'achat de biens culturels, les internautes du Monde.fr font, pour plus de la moitié d'entre eux, référence à la Fnac. Pour le meilleur comme pour le pire. Une enseigne qu'ils continuent de fréquenter, en ville comme sur le Net, ou à laquelle ils ont définitivement tourné le dos."

J'en reviens aux séances de dédicace, c'est le meilleur moyen de défendre ses livres et de rencontrer ses futurs lecteurs. Parfois c'est assez amusant, souvent je pose la question : « Vous préférez Balzac ou Zola? » Samedi une dame m'a répondu : « Je n'aime pas du tout Balzac, d'ailleurs après avoir lu une dizaine de pages j'ai abandonné la lecture du Voyage au bout de la nuit... », il faut reconnaître que généralement les clients me répondent : « Tout ça est lointain, ça me rappelle mes années de lycée », et visiblement cette réflexion n'est pas associée à un bon souvenir! Á Béziers, à la mi-septembre, autre anecdote, je me suis rendu compte que c'était le week-end des "Journées de patrimoine", du coup je me suis senti investi de la défense du patrimoine littéraire français.

→ Si vous habitez la Touraine, si chère à Balzac, je serais heureux de vous rencontrer le samedi 10 novembre à partir de 10 heures 30 au magasin « Cultura » de Chambray-lès-Tours². Merci de faire circuler l'information.

M. Fr.

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