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Le livre numérique

Publié le 29 mars 2008 par Zozo

Des téléphones portables minuscules qui font appareil photo, lecteur mp3, lecteur vidéo, des ordinateurs portables qui tiennent dans une demi-feuille A4, de jolies performances technologiques. Cependant, un domaine y reste totalement insensible : le livre ! C'est pourtant la chose la plus basique technologiquement, car uniquement du texte à afficher sur un écran. Les choses changent, bientôt le papier ne sera plus qu'un mauvais souvenir ... si les politiques le veulent bien.

Imaginons un seul instant le potentiel du livre numérique. Chacun aurait un appareil de la taille d'un livre de poche sur lequel il aurait le journal du jour, ses hebdomadaires préférés, ses revues mensuelles et ses romans. Tout cela dans un petit appareil !

Ce qui bloque le développement

C'est tout de même assez étrange, non ? On peut visionner des vidéos sur son mobile mais pas lire de livre ! On peut regarder des films sur son baladeur mp3, mais pas afficher du vulgaire texte !
Il y a deux raisons à cela. La première est le confort de lecture. En effet, lire sur un écran rétro-éclairé est fatigant pour les yeux, le rendu n'est pas identique à celui de l'encre imprimée. Certes. Mais c'est prendre les gens pour des imbéciles que de faire croire que le développement du livre numérique est bloqué par cela, car dans le monde professionnel cela fait 10 ans qu'on lit des documents derrière un écran de PC, ce n'est pas le même confort que du papier, mais cela n'empêche aucunement de travailler.

Le droit d'auteur et la chaîne de vente

Ce qui fait le plus peur dans le développement du livre numérique est tout simplement la mise au placard de toute la chaîne traditionnelle de la vente. Un livre classique fait vivre un éditeur, un imprimeur, un revendeur et tous ceux qui assurent le transport. Un livre numérique n'a pas besoin d'être imprimé, le libraire classique ainsi que le kiosque à journaux peuvent fermer boutique. Un livre numérique est juste un fichier, ridiculement petit comparé aux films et à la musique, à télécharger sur un appareil. Avec le livre numérique, on pourrait avoir une chaîne restreinte à l'auteur et au lecteur. Evidemment, des distributeurs seront là pour centraliser les livres, mais les autres métiers n'auront plus lieu d'exister. Des économies énormes, des gains de productivité gigantesques ... mais des pertes d'emploi massives, des métiers qui disparaîtraient, une mutation du secteur impressionnante. Voilà pourquoi il y a tant de résistance.
La deuxième chose est le droit d'auteur. Tout comme le mp3 qui a déstabilisé le monde de la création musicale, le livre numérique va devoir être suffisamment protecteur pour ne pas déstabiliser un secteur qui a déjà du mal à être rentable. Comment empêcher le piratage des livres, leur copie, leur téléchargement illégal ?

kindle

Kindle d'Amazon

Un terminal bloqué

La solution qui semble se mettre en place est un terminal indépendant, qui restreint totalement le choix du lecteur à un distributeur. Ainsi, aucune possibilité de télécharger illégalement. Mais combien de temps faudra-t-il pour que les terminaux soient piratés et les que les oeuvres soient disponibles au téléchargement illégal ? L'erreur à ne pas commettre et de faire comme pour le mp3, à savoir faire en sorte qu'il est bien moins contraignant de pirater que d'acheter légalement. Les protections techniques sont généralement un jeu du chat et de la souris. Il faudra peut-être repenser totalement le droit d'auteur (créé pour un monde physique et pas pour un monde virtuel où la copie est instantanée et gratuite) ou punir plus fortement le piratage.

Et ma bibliothèque ???

Quelles que soient les directions prises par les politiques et les distributeurs, une chose est sûre : le papier connaît ses dernières heures, et c'est tant mieux ! Que les vieux cons résistent en se demandant comment ils vont décorer leur bibliothèque et montrer à leurs amis qu'ils sont intelligents parce qu'ils lisent, qu'ils s'interrogent comment ils vont faire pour lire sans sentir et toucher le papier de leur livre, qu'ils se demandent comment ils vont se faire dédicacer leur roman préféré, qu'ils pleurent parce que le papier est le support dont la lisibilité ne peut être meilleure, qu'ils déplorent la virtualisation croissante de la vie, qu'ils regrettent de ne plus pouvoir prêter leurs livres, qu'ils soient bouleversés parce que le bibliobus de passera plus, bref que ces réfractaires au changement aient peur ne changera certainement rien car la productivité engendrée par le livre numérique surclassera la protestation ... si les politiques prennent le temps de comprendre où sont exactement les contraintes et agissent là où il faut.


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