Rugby féminin (Top 10): les Lionnes veulent rugir à nouveau

«On s’attendait à ce que ce soit difficile... mais peut-être pas autant.» Thierry Mongin, entraîneur des 3/4 des Lionnes, résume bien l’état d’esprit des rugbywomen bordelaises ces dernières semaines.

Car depuis le début de la saison, la section féminine du Stade Bordelais a changé de catégorie. Après avoir survolé le championnat Armelle Auclair - l’équivalent de la deuxième division - l’an dernier avec seulement deux défaites, et glané un titre de championnes de France de la catégorie, les Girondines évoluent désormais au sein de l’élite du rugby féminin. Mais ce Top 10 dont elles rêvaient s’est révélé être un cadeau empoisonné. Lors de leurs trois premières parties, les filles du manager Mathieu Codron ont déchanté : une première défaite 32 à 3 chez le champion de France en titre, Lons, une deuxième à domicile contre Montpellier (5-27) puis une troisième, très sévère, à Perpignan (58-0), ont fini de convaincre les joueuses que cette saison au plus haut niveau n’allait pas être une partie de plaisir.

«Je pense que les filles ont eu du mal à redescendre sur terre après la saison dernière où nous dominions tout le monde, estime Mathieu Codron. Peut-être aussi que nous, le staff, les avons trop rassuré. C’est l’apprentissage du haut niveau, certes, mais je pense que nous ne jouons pas à notre vrai niveau. En trois matchs, nous avons encaissé plus d’essais que sur la totalité de la saison dernière... (19 contre 18, ndlr).» Les Lionnes visaient donc l’exploit, ce week-end face à de très solides Lilloises, pour mettre un terme à cette mauvaise série, mais le match a dû être reporté en raison d’un terrain rendu impraticable par les intempéries.

Un projet ambitieux
Malgré ce début de championnat poussif, l’encadrement du club girondin reste confiant. Le projet du Stade Bordelais concernant le rugby féminin s’inscrit sur le long terme. Depuis le déclin des équipes du Bordeaux étudiant Club et de Bruges-Blanquefort, au terme de la saison 2005/2006, la Gironde ne comptait plus de représentant au sein de l’élite.

La création par le Stade Bordelais d’une section féminine dédiée au rugby, en 2006/2007, avait pour objectif de combler ce manque, dans un département où le potentiel est très fort : «Il a fallu tout reconstruire et le club a grandit très vite, observe Mathieu Codron. Ici, nous bénéficions de la présence du campus. Il faut savoir que le rugby féminin est encore un sport universitaire. Beaucoup de filles découvrent ce sport à la fac donc on profite de ce vivier. à Bordeaux, nous avons tout pour faire un club de haut niveau. Notre ambition, c’est d’abord de nous installer durablement en Top 10 puis ensuite de jouer les premiers rôles.»

Cette ambition, c’est ce qui a convaincu Anaïs Legougine, internationale avec l’équipe de France à sept, de rejoindre le club bordelais : «Je connaissais déjà la région pour avoir évolué à Bruges-Blaquefort jusqu’en 2005. Ici, le projet est très intéressant. Bordeaux est une grande ville, jeune et sportive. On peut construire une grande équipe.»

Avec cette accession en Top 10, le club s’est structuré et compte aujourd’hui 65 licenciées en catégorie senior et 11 chez les cadettes. «Les filles viennent de plus en plus au rugby, affirme Thierry Mongin. C’est un sport qui leur plaît, même chez les plus jeunes.» •
OSF

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