Je ne devrais même pas attacher la moindre importance à cette espèce de pantin monstrueux engoncé dans son faux col dont j’ai toujours pensé que tête s’écroulerait s’il le quittait. Il se veut l’arbitre des élégances mais mazette ! La photo illustrant l’article de 20 minutes Karl Lagerfeld : « François Hollande, cet imbécile » (19 oct. 2012) qui me fait réagir en donne une piètre image quant à son déguisement. L’énorme cravate à rayures qui doit sans doute lui servir de bavoir (il prétend être né en 1938 mais plus vraisemblablement la date de 1933 est avancée) de la même couleur que la chemise que l’on aperçoit… Pouah !
Or donc, dans un entretien donné à la version espagnole de Marie-Claire il aurait traité François Hollande rien moins que « d’imbé-cile » : « Hollande déteste les riches » - il reprend son compte le gimmick favori de l’UMP à moins qu’il ne fût leur ambassadeur à Madrid ? - « c’est désastreux (…) il veut les punir et clairement, ils partent, personne n’investit. Les étrangers ne veulent plus investir en France, et ainsi, cela ne fonctionne pas ». Petit coup de patte au passage contre Zapatero (le précédent Premier ministre socialiste espagnol « autant désastreux ».
Je ne sais s’il a donné cette interview sur place mais à lire les articles, écouter les infos sur diverses radios et voir nombre de reportages à la télévision je ne crois pas que la situation économique et sociale actuelle en Espagne soit particulièrement remarquable quand bien même avouerait-il préférer la monarchie espagnole, notamment la reine Sofia « la personne la plus éduquée de la terre ». Ne la connaissant pas, je n’en saurais rien dire mais question bonne éducation, Karl Lagerfeld devrait ferme sa gueule !
Karl Lagerfeld qui n’y entrave que couic sinon la vulgate ultrali-bérale ressassée ad nauseam prétend donc nous donner des leçons d’économie « La France de la mode, des bijoux, des parfums et du vin n’est pas compétitive. Le reste des produits ne se vend pas. Qui achète des voitures françaises? Pas moi ». Ben voyons ! Il ne risque pas d’éprouver la moindre once de « patriotisme écono-mique »… Il veut bien résider en France, y profiter de tous les avantages de la capitale, mais y payer des impôts ? Vous n’y pensez quand même pas !
J’ai le grand tort d’avoir de la mémoire et j’ai retrouvé sans aucune difficulté un article de L’Express traitant du redressement fiscal dont il avait été l’objet Dans quelles conditions Karl Lagerfeld a-t-il bénéfi-cié d'une remise fiscale ? (5 oct. 2000). Cela fait juste 12 ans ! La « sale bête » a une mémoire d’éléphant…
Lors même qu’il travaillait et vivait en France il n’y avait ni déclaré ni a fortiori payé d’impôts pendant… 15 ans ! Il arguait que sa qualité de « résident monégasque » (!) l’en exonérait… A la suite d’un redressement fiscal (il en eut d’ailleurs d’autres dont un de 140 millions de francs pour la période postérieure à 1999 et un autre dont le montant n‘est pas connu) il s’était vu réclamer la coquette somme de 87 millions de francs en 1999, somme ramenée à 46 millions de francs par Dominique Strauss-Kahn (alors ministre des Finances de Lionel Jospin) à la suite d’un recours gracieux. C’est dire combien il apprécie la fiscalité française et que DSK lui aurait mieux convenu comme président de la République nonobstant qu’il fût socialiste…
Oser « faire payer - si peu ! - les riches »… Encore une « hérésie » dans le monde ultralibéral qui est le sien et n’a qu’un seul « maux » d’ordre : « les pauvres doivent payer »… Attendons-nous d’ailleurs, Planète pauvre et classes moyennes, à morfler grave. J’aurais l’occa-sion d’y revenir, le sujet est trop grave pour le traiter en deux coups de cuiller à pot mais je suis suffisamment colère pour laisser passer tous les coups tordus que l’on nous fait sans rugir…
Comme cela ne servirait à rien de se désoler davantage, quelques cita-tions du grand homme extraites de sa fiche sur Wikipedia : une vraie mine d’or ! Vous y découvrirez une foultitude de pépites tout aussi gratinées qui donnent bonne mesure de la mégalomanie sur fond de connerie du personnage.
« Si vous jetez l'argent par les fenêtres, faites-le avec allégresse. Ne dites pas on ne devrait pas, ça fait bourgeois ». Par les temps qui courent, c’est une sacrée insulte à nous tous, obligés de compter sou par sou si nous voulons avoir à manger jusqu’à la fin du mois. D’ailleurs, il le dit bien : « Est-ce que je sais combien j'ai sur mon compte bancaire ? Mais c'est une question de pauvre, ça ! ». Je n’ai nullement honte d’être pauvre. C’est certainement moins grave que d’être un con vaniteux. Il serait au demeurant bien dépourvu - comme la fourmi de la fable - s’il devait tomber dans la misère. Alors qu’habitués à nous serrer la ceinture, il suffit de quelques crans supplémentaires pour passer les caps difficiles.
« Je déteste avoir des conversation intellectuelles, seule ma propre opinion m’intéresse »… encore faudrait-il qu’il en fût capable ! Ce dont je doute fort. Qu’il reste enfermé dans sa tour d’ivoire comme il est engoncé dans son faux-col. Sait-il au moins de quoi il se prive ? Bavarder, discuter, échanger entre amis, n’est-ce point là ce qui fait le sel de la vie ? Nos « propos de table » (Plutarque) ne sont pas forcément intellectuels encore qu’ils le soient parfois mais la confron-tation des opinions est une nécessité si nous voulons évoluer.
A mettre en parallèle avec une connerie du même tonneau « Je me souviens d'une créatrice qui disait que ses robes n'étaient portées que par des femmes intelligentes. Évidemment, elle a fait faillite ». A savoir si c’est vrai, cela ne risque pas de lui arriver : un « pôv c… » qui dilapide son temps pour habiller de parfaites « pôv c… » - mais friquées - de son acabit. Le têtiau aussi vide d’intérêt que leur vie de pacotille.
Etonnez-vous après cela que Karl Lagerfeld n’aimât point les femmes. A moins que ce ne fût sur « papier glacé » selon le titre d’un ouvrage féministe des années 1970 puisqu’il ne craint pas de déclarer « Je n’ai jamais été féministe, Je ne suis pas assez moche pour ça ». Boudu con ! Il ne s’est pas regardé dans une glace !
J’ai rarement vu pareille mocheté… Un vrai « tue l’amour », repoussoir parfait. Et au long de ma déjà longue vie j’ai rencontré suffisamment d’hommes défendant la cause des femmes qui étaient plutôt beaux mecs. Mes copines les trouvant suffisamment à leur goût pour qu’ils partagent leur vie.
Nul hasard si me trottait dans la tête depuis hier cette parole d'une chanson de Bobby La Pointe « Une boîte de laids qu'on dansé ».