Toutes celles et ceux qui ont déjà admiré des cartes ou mieux des vues d’ensemble de Mars, notamment les clichés produits par la mission Viking à la fin des années 1970, ont probablement été impressionné par l’immense balafre qui marque sa surface. C’est un des traits caractéristiques de cette planète qui, rappelons-le, de par sa couleur rouge est associée depuis des millénaires et plusieurs civilisations, à des divinités de la Guerre (Nirgal pour les Babyloniens, Arès pour les anciens Grecs, Mars pour les Romains, etc.).
Mars photographiée par Viking Orbiter 1 – Au centre, la balafre de Valles Marineris longue de 4 000 km. A gauche, Noctis Labyrinthis et les volcans Arsis Mons
Une cicatrice, une balafre nommée Valles Marineris (du nom de la sonde spatiale Mariner 9 qui l’a observé pour la première fois en 1971). Il s’agit en réalité du plus grand canyon du système solaire ! Environ 10 fois plus long que notre Grand Canyon terrestre, il s’étend sur plus de 4 000 km et 200 km de largeur. Sa profondeur peut atteindre, par endroit, 10 km !
Les images et mesures détaillées collectées ces dernières années par l’orbiteur Mars Express (ESA) aident beaucoup les scientifiques à reconstruire le passé de cette singulière formation géologique. Créée il y a 4 milliards d’années, dans la foulée de la spectaculaire surrection de l’ensemble de volcans géants Tharsis Mons (le plus célèbre d’entre eux, Olympus Mons s’érige à 23 km d’altitude), soulevé et gonflé, le sol s’est ensuite déchiré sur des milliers de kilomètres. Les parois du canyon, effondrées par endroit, révèlent l’empilement de coulées de laves. De nombreux terrains montrent des traces du passage de l’eau ultérieur. Par ailleurs, son ruissellement a certainement contribué à creuser le canyon.
Crédit photo : ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum).