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Le prix d’un baiser

Publié le 23 octobre 2012 par Dodo44

Le prix d’un baiserSi vous avez la moindre connaissance au chapitre des causes et de leurs effets, vous appréciez sûrement l’importance d’assortir votre demande de son égale conséquence. Je venais tout juste de prendre époux, quand cette loi me révéla ce qu’il en coûte d’être soi.

Faisons d’abord un bond dans mon passé collégial. Précisément, le jour où un copain de classe, pour épater la galerie, me lança en pleine cafétéria : Dis-moi, combien tu veux pour un baiser? J’aimerais bien m’en payer un ou deux.

Taquine pour trois, je répliquai : Désolée, très cher! Les miens ne sont pas à vendre… Parce que… je les donne… à qui me plaît! Et ce n’est pas toi! Vifs d’esprit, mon camarade et ses amis se mirent à applaudir. Et moi, je venais de déclarer tout haut la valeur d’un baiser à mes yeux!

Retournons à la jeune mariée.

Chaque soir, avant de dormir, j’étreignais mon mari pour avoir mon baiser. Un soir, il me demanda : Va-t-il falloir que je te donne un baiser à chaque soir, tout le temps, tout le temps, tout le temps?

Estomaquée par son insistance, je répondis avec confiance : Oui! Déçu par ma réplique, il m’avoua : Ce n’est pas possible pour moi. Pas tous les soirs, tout le temps, comme ça. En perte de mots, je ramassai les miettes de mon désir et rejoignis, muette, mon côté du lit.

Incapable de dormir, je tentais d’imaginer le reste de mes jours sans baisers à volonté, moi qui avais, à l’époque, prêté serment pour le reste de ma vie.

Enfin, je reconnus l’évidence. Pensant qu’il était endormi, je me rendis en catimini dans la chambre d’invités, où se trouvaient mes vêtements. J’ouvris la porte du garde-robe afin de faire mes bagages.

Soudain, le plafonnier s’alluma. Mon mari me demanda ce que je faisais là.

Tremblante et ferme, je répondis : Comme tu ne veux pas me donner ce dont j’ai besoin, par respect pour chacun de nous, je n’ai d’autre choix que de partir. Soulagé, il me dit doucement : Viens. Je vais te le donner chaque soir, ton baiser. Allons nous coucher. Et je le suivis d’un pas léger.

Lorsque nous sommes prêts à quitter ce à quoi nous tenons afin d’honorer notre cause, nous augmentons les probabilités d’obtenir l’effet escompté. Car la certitude de refuser tout compromis nous apporte ce qui n’a pas de prix.

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