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Sale ambiance à l'UMP

Publié le 23 octobre 2012 par Aurelinfo

sans-titre2-copie-12.jpgLe climat est délétère au siège de l'UMP. Comme l'a révélé Libération jeudi, le parti dirigé par Jean-François Copé a engagé avec son responsable des affaires juridiques, David Biroste, une procédure de licenciement pour faute grave. Docteur en droit, David Biroste assurait le secrétariat de la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe), cet organisme chargé de veiller au bon déroulement de l'élection du président de l'UMP prévue le 18 novembre. Il travaillait au siège de l'UMP depuis 2009, après avoir été recruté par l'ancien secrétaire général Xavier Bertrand.
Dans les couloirs du siège parisien, la stupeur règne. Beaucoup de cadres savaient que David Biroste était en congé maladie pour surmenage, mais ils ont découvert la nouvelle de son licenciement en ouvrant le journal. Cadres et salariés du parti ne tarissent pas d'éloges à son égard. "C'est un homme intègre et compétent. Il est assez à cheval sur les principes : on ne lui fait pas avaler ce qui n'est pas dans la règle", témoigne l'un d'eux au Point.fr. Pourtant, à la direction du parti, on assure que cette sanction fait suite à une accumulation de fautes professionnelles commises depuis plusieurs mois. Ce licenciement témoigne d'un malaise croissant au siège de l'UMP, dont le secrétaire général Jean-François Copé est en campagne contre François Fillon pour la direction du parti. "Les collaborateurs qui ne sont pas au service de Copé sont mal vus", juge-t-on dans l'équipe de campagne de François Fillon.
Esclandre
David Biroste fait les frais de la polémique autour de l'utilisation du nom de Nicolas Sarkozy sur les bulletins de vote des motions de l'UMP. Début octobre, les chefs de file de la Droite forte, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, font des pieds et des mains pour inscrire l'expression "Génération Sarkozy". Malgré leur insistance, c'est formellement interdit par les dirigeants du parti en bureau politique. Pour contourner cette décision, les deux secrétaires nationaux proposent alors le mardi 9 octobre, lors d'une réunion de la Cocoe, d'utiliser l'expression "génération sarkozyste" accolée au nom de la Droite forte. Le sénateur Patrice Gélard, président de la Cocoe, reconnaît que rien n'interdit d'utiliser cet adjectif. Mais un participant prend la parole pour arguer que la décision du bureau politique du 3 octobre est sans ambiguïté : il n'est pas autorisé d'utiliser le nom de l'ancien président, mais aussi de le décliner. "Cette interprétation m'a été confirmée par la Cocoe", précise ce participant. Patrice Gélard sort alors de ses gonds : "Qui vous a dit cela ?" David Biroste confirme avoir donné cette réponse. Puis, s'affranchissant de la réserve imposée traditionnellement aux collaborateurs techniques, il ajoute : "Depuis, j'ai d'ailleurs été mis sur la touche." Hors de lui, le directeur général du parti, Éric Cesari, lui "vole dans les plumes", raconte un participant. On connaît la suite de cet esclandre : David Biroste se met en congé maladie et ne vient plus à son bureau. Mardi 16 octobre, la réunion de la Cocoe s'est tenue sans lui. Une procédure de licenciement pour faute grave est engagée.
Gélard sous tutelle ?
Pour les observateurs, cette histoire pose la question de la neutralité de la Cocoe dans l'organisation de l'élection interne. L'équipe de campagne de François Fillon et plusieurs animateurs de motions doutent de la capacité du sénateur Patrice Gélard, âgé de 74 ans, à garantir un traitement équitable dans la compétition. Ils estiment que Patrice Gélard est carrément sous la tutelle d'Éric Cesari. "Avant chaque réunion de la Cocoe, Gélard est briefé par le directeur de cabinet de Jean-François Copé", s'agacent certains. "Je n'ai jamais eu d'entretien de toute ma vie avec M. Gélard. Je ne l'ai jamais briefé. Cette assertion met gravement en cause mon honnêteté", réplique Jérôme Lavrilleux au Point.fr. Dans l'équipe de campagne du député-maire de Meaux, on renchérit : "Le travail de la Cocoe se fait en toute transparence avec les représentants des candidats et des motions. Ces attaques sont des signes de fébrilité."
La tension monte entre les deux camps. Il reste un mois de campagne à tenir. Dans quel état l'UMP sortira-t-elle de cette élection interne ? "La campagne est très agressive. Je crains la persistance de guerres claniques", confiait récemment un ancien ministre.

Source : Le Point


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