L’AC Milan vit un des moments les plus difficiles de toute son histoire. Les problèmes sont nombreux à l’inverse des solutions. Et pourtant il faut continuer à faire face à cette saison catastrophique, avec la volonté de réagir pour éviter qu’elle ne devienne dramatique. Ce soir, les Rossoneri font face à un match aussi compliqué que délicat en Champions League contre Malaga, un adversaire en grande forme comme le prouvent ses 6 points dans le groupe (6 buts inscrits et 0 encaissés contre Zenit et Anderlecht) ainsi que sa 3° place en Liga.
Les causes de la crise sont maintenant connues. Peu de solutions sont envisageables et aucune n’est miraculeuse. La première solution est de changer d’entraineur, pour (tenter de) provoquer un électrochoc. Au delà de ses propres responsabilités, l’entraineur paie toujours les mauvais résultats. Même si le mercato a été meurtrier, que l’équipe a été démantelée, privée de 14 joueurs y compris ses meilleurs joueurs, tous ses leaders et se retrouve maintenant pratiquement sans qualité. C’est une loi du foot. Dans l’impossibilité de changer 25 joueurs de l’effectif (ce serait pourtant beaucoup plus efficace), c’est l’unique action que peut avoir une société lors d’une crise si profonde alors qu’on est seulement au mois d’octobre. Allegri y a mis aussi du sien, avec notamment de la confusion dans ses choix de tactique et de formation, avec comme résultat une équipe désorientée qui ne parvient pas à trouver son identité (comme expliqué plus longuement dans l’article précédent). Certains sont même convaincus que le match à Malaga sera le dernier d’Allegri sur le banc de Milan quelque soit le résultat et que cela fait plusieurs semaines qu’il négocie son bon de sortie.
L’éventuel licenciement d’Allegri pose un deux gros problèmes à Milan : le premier est économique : sans un accord à l’amiable, le club doit payer le salaire d’Allegri jusque juin 2014. Le second est d’ordre technique : qui pour le remplacer? Vu les conditions, seule une solution interne est envisageable mais on reste dans l’incertitude : le changement servira-t-il vraiment? Quelle serait l’utilité de le remplacer si ce n’est pas par une personne qui a une vue externe (et par conséquent lucide) de la situation et qui pourrait apporter de nouvelles idées? L’équipe ressentira-t-elle réellement l’électrochoc recherché? Comment réagira-t-elle? Etc. Ces indiscrétions restent à confirmer car c’est le dernier recours de la société. Changer d’entraineur en cours de saison est toujours un aveu d’échec, que ce soit celui d’avoir prolongé le contrat de l’entraineur, d’avoir complètement raté le mercato ou toutes autres raisons : cela reste un échec pour tout le monde, dirigeants, entraineur, équipe et le projet tout entier. Le pire serait que la société pense régler tous les problèmes en changeant d’entraineur… et malheureusement cela pourrait être le cas.
On n’en est pas encore là car Allegri sera bien sur le banc lors de Malaga – Milan. A lui de trouver des solutions pour affronter cette rencontre dans les meilleures conditions (à moins qu’il soit déjà au courant de son départ et s’en fout de ce match). Il a tout de même admis son erreur de repasser en 4-3-1-2 en conférence de presse (« Maintenant on jouera toujours avec deux médians« ). Face à Malaga, ce sera donc le retour du 4-2-3-1. Mais plus que le schéma tactique, c’est l’attitude qui compte. Milan doit avoir l’humilité d’accepter son niveau actuel, d’accepter de jouer pour des objectifs moins glorieux que par le passé, d’accepter ne plus être favori, d’accepter l’idée qu’un match nul n’est pas toujours un mauvais résultat car dans une situation si critique, un match nul, c’est un point de gagné. L’AC Milan doit oublier son passé glorieux, son palmarès, sa réputation, son image et doit repartir de la base : affronter l’adversaire avec la volonté de se battre et surtout ne pas perdre. Cette équipe n’a pas les qualités pour jouer avec l’attitude d’une grande équipe, comme cela a toujours été le cas.
Milan doit jouer avec la mentalité d’une petite équipe. Et repartir des certitudes (très peu nombreuses) actuelles : le 4-2-3-1 que les joueurs préfèrent et qui mettent en avant les qualités d’El Shaarawy. Repartir de Montolivo, De Sciglio, Emanuelson et dans la mesure du possible, de Pato. Contre Malaga, il y avait la volonté de placer Montolivo comme milieu offensif compte tenu de ses très bonnes prestations en Nazionale et du niveau catastrophique de Boateng mais l’absence de De Jong complique ce plan car jusqu’à présent, devant la défense Allegri a aligné De Jong, Ambrosini et Montolivo. Sans le Néerlandais, préfèrera-t-il la sécurité, c’est-à-dire aligner des joueurs habitués à ce rôle ou prendra-t-il le risque d’aligner un joueur comme Flamini ou Nocerino aux côtés d’Ambrosini devant la défense pour aligner Montolivo plus haut? La première hypothèse semble plus probable, c’est-à-dire Ambro – Montolivo devant la défense, avec El Shaarawy et Emanuelson sur les flancs et Bojan derrière Pazzini, avec un Pato prêt à entrer. En défense, on devrait retrouver Bonera à droite (comme au derby), avec Mexès et Zapata au centre et De Sciglioà gauche. Le gardien sera Amelia. Avec cette composition, il ne serait pas étonnant de voir une défense à trois. A suivre…
Il n’y a pas de solution miracle, les joueurs restent les mêmes et devront le rester au moins jusque janvier. En attendant Galliani tente tout ce qui est possible pour faire réagir l’équipe sans changer d’entraineur : cela a commencé par plus de proximité, une apparence sereine, confiante et optimiste jusqu’à la solution extrême d’enfermer l’équipe toute une semaine, qui a débuté par un discours de l’administrateur délégué, suivi par celui d’Allegri et celui du capitaine Ambrosini : tous les Rossoneri doivent se remettre en question, réfléchir, prendre conscience de ce qu’est porter le maillot de Milan et prendre leur responsabilité. L’AC Milan ne peut pas se permettre de perdre à Malaga et ne peut pas continuer la saison sur le rythme entrepris il y a deux mois. La situation n’est plus tolérable pour un club comme Milan. Allegri reste confiant et serein, il est convaincu que ce n’est qu’à travers la sérénité que cette équipe passera ce moment difficile, que les prestations n’ont pas souvent été mauvaises mais que les épisodes ont joué un rôle énorme dans ce désastre (curieusement, Milan est 15° mais est 1° en terme de possession de balle et de domination territoriale, en plus d’être 2° en pourcentage de passes réussies et 3° en ce qui concerne le nombre de tirs cadrés). Malgré cela, il n’a plus le choix : la société ne peut plus attendre plus longtemps la réaction de l’équipe car plus elle perd, plus la pression augmente et plus cela devient difficile de s’en sortir. Si Milan ne peut pas s’en sortir, une décision drastique deviendra obligatoire après avoir tenté tous les remèdes possibles pour sortir la tête de l’eau sans… couper des têtes.
Ce soir à Malaga, les réflecteurs seront tous dirigés vers la seule chose qui compte : le résultat. L’AC Milan est prêt à exploser si une autre défaite alimente la tempête de polémiques et de problèmes. Mais efforçons-nous de penser uniquement au match Malaga – Milan car finalement, les Rossoneri occupent une position assez confortable en Champions League où rien n’est compromis. Ce match est néanmoins très difficile contre un Malaga qui a été sous estimé lors du tirage au sort mais qui se révèle finalement favori du groupe, et par conséquent favori ce soir contre Milan, comme on peut le découvrir notamment sur www.bwin.fr. Il ne reste plus qu’à espérer une réaction d’orgueil, un sursaut, un déclic ou un miracle pour repousser de quelques jours ou quelques semaines un changement devenu inévitable. Car même si Allegri n’est pas le responsable principal, ce doute autour de lui, ce climat de méfiance, d’attente et d’incertitude ne peut être que néfaste pour l’équipe. La situation est insoutenable : s’il faut changer, qu’on change. C’est triste d’en arriver là et on espère bien sur être démenti, avec un grand Milan, une super prestation et une victoire étincelante mais on doute que quelqu’un puisse prendre le risque de miser sur ce scénario et le Milan actuel ne nous permet, malheureusement plus, de rêver. Et ça, c’est trop difficile à accepter…
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Article rédigé par admin
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