[Would you like to start a quest?]
[Yes] ->[No]
[What are you saying? Are you stupid?]
[If you don't select "YES", we can't start!]
[It will be "Majisuka Gakuen 3" again this week!]
[Don't tell me that's better!?]
[Well...]
[Really..]
[I'm not trying to intimidate you or anything]
[I'll ask you again okay?]
Parmi les attentes de l'automne au Japon, outre des nouveautés, figurait un retour qui, tout particulièrement, était placé en haut de mes priorités de dramas à suivre. Après avoir créé son petit buzz il y a un an, Yuusha Yoshihiko est en effet de retour pour une deuxième saison sur TV Tokyo depuis le 13 octobre 2012. Souvenez-vous, c'était cette savoureuse parodie se réappropriant pour mieux les détourner les codes des jeux de rôle dans un cadre de fantasy qui m'avait fait sacrément rire l'été dernier. Elle avait été une excellente surprise et un de mes coups de coeur comiques en provenance du Japon en 2011 (vous qui connaissez ma désaffection chronique pour tout ce qui se rapproche du genre comédie, vous mesurez l'exploit). Désormais nommée Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi, cette suite promet de s'inscrire dans la même veine que la première saison. Restait à savoir si l'inspiration des scénaristes serait au rendez-vous pour permettre à la série d'éviter l'écueil de la répétition. A voir ces débuts, on peut être optimiste !
Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi s'ouvre cent années après la quête suivie lors de la première saison, culminant avec l'affrontement contre Maou. Un siècle a passé, et l'oeuvre de nos héros devenus légendaires semble désormais n'être plus qu'un lointain souvenir. En effet les monstres sont de retour sur Terre, regagnant du terrain et menaçant les villages. A nouveau, les hommes se cherchent un héros, quelqu'un à qui confier cette quête de lutter contre eux et de les repousser. Et, à nouveau, les volontaires pour cette aventure téméraire ne se bousculent pas.
Ayant conservé quelques enseignements de Yuusha Yoshihiko, ceux de son village en appellent à la divinité qui avait guidé les pas de leur héros 100 ans auparavant, le fameux Hotoke. Ce dernier répond à leurs prières et accepte de ramener à la vie l'équipe qui avait autrefois vaincu Maou. Voilà donc Yoshihiko et ses trois compagnons de retour pour reprendre les armes contre les monstres. Il s'agit cette fois de partir en quête d'une clé qui repoussera ces derniers hors de cette réalité. Evidemment, Hotoke, fidèle à lui-même, a négligé quelques détails lorsqu'il a rappelé Yoshihiko...
Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi réussit l'exploit de conquérir le téléspectateur dès le dialogue introductif complètement décalé qui occupe ses premières secondes d'écran noir (cf. le passage reproduit en introduction de ce billet). La seconde saison est dès lors parfaitement posée, clamant haut et fort que les codes des RPG seront toujours omniprésents, pour toujours être mieux détournés. L'approche parodique décomplexée se révèle à nouveau particulièrement réjouissante. D'autant plus que rien ne se prête mieux aux chutes inattendues surréalistes et au développement allant à rebrousse-poil que la période précédant une quête, durant laquelle on s'efforce de dénicher le héros à qui l'on pourra faire porter la responsabilité du combat contre les monstres. La première saison s'était démarquée dès le départ grâce à cela, la seconde séduit pareillement en revisitant les scènes les plus classiques du genre pour mieux en changer le dénouement et offrir quelques réparties cinglantes qui provoqueront plus d'un franc éclat de rire. A ce petit jeu de la surenchère, il faut accorder une mention spéciale au descendant de Yoshihiko, un gamin plein aplomb dont les répliques à contre-courant offrent quelques-uns des meilleurs passages du premier épisode.
Plus généralement, Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi réussit parfaitement la réintroduction prétexte de nos quatre héros, ramenés à la vie cent ans après leur dernière aventure ensemble... Ce premier épisode s'avère être un véritable Hotoke-show. La divinité, passée maître dans l'art de s'emmêler les pinceaux, oublie bien des détails fondamentaux pour s'assurer de la mise en ordre de bataille de nos héros. Du retour en vieillard incapable de tenir une épée jusqu'à l'absence de sauvegarde de niveau - les forçant ainsi à reprendre tout au début de la quête, Hotoke ne leur épargne rien. Pour la plus grande exaspération de nos protagonistes, mais évidemment pour le plus grand enthousiasme d'un téléspectateur que ces contre-temps amusent grandement. Il faut noter que la première saison n'est pas oubliée : le drama renoue de manière inspirée avec certains de ses running-gags. Il recycle aussi des dynamiques réussies, capable de les revisiter en adoptant d'autres approches (comme le montre le deuxième épisode). Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi part donc sur de solides bases, détournant avec toujours autant d'enthousiasme les clichés et les règles si universelles de l'univers des jeux de rôles... il y a sans conteste matière à nourrir une nouvelle saison pleine.
Sur la forme, Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi reste un "Low Budget Action Adventure Story". C'est ce qui fait son charme. Le drama s'est toujours fait une spécialité de tirer profit de son absence de budget, pour mieux rivaliser d'imagination afin d'introduire des effets extrêmement cheap qui contribuent au côté décalé de l'ensemble. Rien de tel, pour provoquer un sourire, que d'introduire un terrible monstre en carton bleu de niveau 1, ou de faire garder un objet important par une terrible peluche sanguinaire... d'une hauteur d'une poignée de centimètres. L'environnement intègre pleinement, en l'assumant et en la cultivant, la dimension parodique de la série qui, en plus, ne coûte pas un sou. La réappropriation des codes du RPG reste cependant fondamental, jusque dans les effets sonores. Et l'excellent nouveau générique bien rythmé (cf. la vidéo ci-dessous) est aussi très riche en symbolique, introduisant parfaitement l'univers.
Enfin, on retrouve dans cette deuxième saison le même casting principal que pour la première pour la satisfaction d'un téléspectateur qui ne pouvait imaginer ne pas revoir la dynamique qui s'était installée entre eux. Yamada Takayuki (Churasan, Byakuyako) réendosse le costume du héros par excellence. S'il est toujours entouré de Kinami Haruka (Sunao Narenakute, BOSS 2), Takuma Shin (Komyo ga Tsuji) ou encore Muro Tsuyoshi (Tofu Shimai), le premier épisode laisse plus particulièrement libre expression à un Sato Jiro (Control~ Hanzai Shinri Sousa) en forme dans un registre plein d'excès : il s'amuse manifestement beaucoup en divinité dérangée en pleine réunion familiale, toujours vaguement irresponsable, si loin de l'image de sage vénérable et omniscient attendue.
Bilan : Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi signe un retour dans la droite ligne de sa très drôle première saison. Parodie rythmée et dynamique nous immergeant dans les codes si bien réglés (et trop familiers) de l'univers des jeux de rôle, ce drama manie les chutes inattendues, les ruptures de tonalité et une dimension décalée revendiquée avec un aplomb et un enthousiasme communicatifs. Véritables invitations à s'amuser devant son petit écran, ces 25 minutes hebdomadaires seront certainement un de mes rendez-vous téléphagique préféré des semaines à venir. Et c'est tant mieux.
Si vous avez apprécié Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, vous êtes sans doute déjà installés devant Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi. Si vous n'avez pas encore mis un pied dans ce drama à part, il n'est pas trop tard pour apprécier cette comédie joyeusement décomplexée.
NOTE : 7/10
Le générique de la saison :