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Cette droite qui pue. Et pas des pieds…

Publié le 26 octobre 2012 par Mister Gdec

 Cette droite qui pue. Et pas des pieds…

Est-il utile de commenter encore un si pitoyable spectacle pour notre démocratie manifestement pourrissante ?

Assister, contraint et forcé par l’idée que je me fais de la fonction et de la mission de blogueur politique à  la lecture collective d’une telle page hautement médiatisée,  voilà qui m’a énormément coûté. Ce fût franchement plus que pénible. Mon cœur de démocrate,  d’humaniste, en a pris un coup, par delà mon appartenance idéologique et éventuellement  partisane. Je peux, oui, être éventuellement d’accord sur certains points avec des gens de droite.  Mais voir de tels personnages, dont l’un d’eux fut tout de même premier ministre – il n’est pas inutile de le rappeler – se galvauder dans un tel bain de xénophobie et d’islamophobie primaire, voilà qui ne grandit certainement pas l’image de notre pays, et pourrait le classer au rang tout aussi condamnable d’une Suisse anti-minarets, ce qui ne m’apparaît vraiment souhaitable.

 En outre, si je peux écrire ceci tranquillement, c’est que Non, Monsieur Copé, je ne suis pas,  malgré ma sympathie pour le Front de Gauche (ni moi ni la plupart de ceux et celles qui composent ce mouvement d’ailleurs), ce que vous décrivez dans un odieux amalgame, extrémiste et violent.

Pour reprendre une formule lue sur twitter, NON, la collaboration et la résistance, ce n’est pas la même chose. Nous sommes juste révoltés par les injustices de ce monde là, qui font payer aux uns une crise dont ils ne sont pas responsables, pendant qu’ils sont forts conciliants dans le même temps avec d’autres : ceux qui l’ont provoquée. Forts avec les faibles, faibles avec les forts…  Nous sommes donc effectivement prêts à en découdre, non pas comme vous vous l’imaginez par la violence qui ne résout jamais rien, mais sur le plan des arguments  et de l’action collective contre des puissances dominantes dont vous vous faites l’avocat, qui nous assaillent et nous piétinent dans le plus grand des mépris, et dont vous êtes l’un des symboles,  par vos idées, votre comportement démagogique et votre image même…

 On ne saurait déballer devant nous pendant si longtemps,  à une heure de grande écoute,  autant de clichés éculés qui relevaient autrefois de la fantasmagorie d’extrême droite sans se discréditer instantanément aux yeux de tout démocrate qui se respecte.

Pour le dire plus clairement à la mode Copéïque, aucun d’entre nous n’est le père (blanc, catholique, marié et homophobe) d’un gamin a qui on a volé son pain au chocolat ou sa sucette pendant le ramadan. Nous ne sommes pas de ceux à qui Monsieur Copé demande de rester calfeutrés chez eux avec des sirènes d’alarme accompagnant des milices privées  protégeant leurs nains de jardin sous l’œil d’une nuée de caméras de surveillance, attendant que le grand patron – forcément vous, n’est-ce pas –  nous demande de voter pour lui. Sous peine d’être classés dans le camp des mécréants qu’il s’agit d’éradiquer par tous les moyens, y compris le mensonge, comme ce pourrait être le cas des militants du Front de gauche, manifestement, si l’on encroit vos propos d’hier… Ceux du FN,  eux,   sont certainement plus fréquentables… tout comme ceux des jeunesses identitaires, desquelles vous vous démarquez si peu, et que ce gouvernement si peu couillu à la faiblesse de tolérer.

 Par delà l’épisode navrant de cette vomissure brune à laquelle nous avons été conviés, le temps conséquent qui a été généreusement octroyé par le service public à ces deux prétendants au trône de  l’UMP n’a été occupé  en majeure partie que par l’étalement de ces contre-valeurs clivantes et par rien d ‘autre.

Rien sur le programme de lutte contre le chômage, qui nous intéresse bien davantage qu’une histoire de viennoiserie moisie. Rien sur la question du logement, beaucoup plus préoccupante que l’éventuel vol de friandises dans la cour de récré à laquelle se complait Monsieur Copé. Rien sur la question de la dépendance vieillesse. Rien sur l’explosion des dépenses de santé, et de la charge de plus en plus rude qu’elles représentent pour les ménages, ce qui contraint de plus en plus de nos concitoyens à y renoncer.  Cette vacuité politique ne rassure en rien sur la capacité des candidats  à assurer la cohésion nationale. La guerre de tous contre tous initiée par le sarkozysme doit-elle se perpétuer jusqu’à l’outrance de ce polichinelle qu’est un Copé, au risque de l’amalgame permanent avec le FN pour faire exister ce parti ?

 J’ai personnellement regardé cette émission  dans l’espoir de me voir dévoiler leurs projets politiques respectifs, comme ce fût bien davantage le cas, il faut le reconnaître, pendant les primaires socialistes. Je n’ai vu qu’une honteuse campagne personnelle de chasse aux voix d’extrême-droite.

 Ceci est d’autant plus inquiétant que la construction d’une droite républicaine dans notre pays est  un élément essentiel de notre fonctionnement démocratique. Tout le monde ne peut pas être de la gauche conforme à mes vœux.  

 Je crois que finalement, plutôt que de me mettre les nerfs en pelote, j’aurai mieux fait de regarder Bourvil et Ventura pour dégonfler encore plus l’audimat d’un si triste spectacle.

&baba;

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