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James Bond, un homme si convenable

Publié le 26 octobre 2012 par Egea

Rentrant hier soir par l'autoroute, traversant l’Argonne et la Champagne, j'écoute France Inter qui est la seule radio audible dans ces contrées lointaines. Et les journalistes annoncent le dernier 007, en expliquant que c'est shakespearien, tout comme le réalisateur, Sam Mendes. Arrivant à la maison, j'ouvre le journal du soir, Le Monde, notre article des élégances morales et intellectuelles, et voici là encore que James Bond fait l'objet d’un édito flatteur et "intelligent". Fichtre : quel marketing ! Qu'est-ce à dire ?

James Bond, un homme si convenable
source (pour écouter Adèle, pas blanc sec)

1/ A première vue, sans avoir vu le film, on craint tout simplement qu'on déstructure encore plus que d'habitude, et que le héros à une dimension "humaine" qu'il est déchiré, qu'il a des tendances homosexuelles et besoin de maman et que M joue en fait ce rôle là. Ben voyons. Du coup, le film est forcément "un des meilleurs opus de la série", n'est-ce pas ? Curieusement, Libération tombe moins dans le panneau et nous donne un article distancié qui donne à sentir autre chose.

2/ On y va inquiet, en se demandant si James ne devient pas un acteur de théâtre : sanguinolent et incompréhensible, sauf par les habitués du festival d'Avignon, avec la touche intello qui fait si convenable et qui permet à un journal du soir, prescripteur du nouvel ordre moral, d'en dire du bien. Je crains le pire. Et me mets à penser que j’aimais bien quand c'était moins violent et plus simple.

3/ Il faut toujours être prévenu et un peu hostile : du coup, quand on voit le film, on peut avoir des bonnes surprises. Et c'est ce qui se passe. Pour dire les choses d'un mot : voici un film européen, loin de toutes les fantasmagories américaines d'une certaine époque, loin de la violence et du style "jeu vidéo technologique" des derniers numéros.

4/ Les poursuites sont simples, les scènes de combat pas trop longues, les James Bond Girl n'en rajoutent pas des tonnes, le méchant n'est pas à la tête d’une auto-organisation ultra technologique, et campe un personnage excellent (qu'est-ce qu'il est bon : pas de bon film sans bon méchant), les clins d’œil et citations sont là comme il faut où il faut, pas de scènes de torture ni ces longs tunnels psychologiques où l'on veut absolument nous montrer que James n'est pas qu'un tueur en série et que ça a une âme, ces petites bêtes là, des gadgets réduits au minimum, la présentation habile de nouveaux personnages destinés à renouveler des figures-types. Daniel Craig réussit même à avoir un peu d'humour, et le réalisateur prend juste son temps pour qu'on puisse apprécier les décors.

En un mot, voici un film sobre. Et très réussi. Et c'est effectivement un des meilleurs opus de la série.

Well done Mister Bond.

Et bon anniversaire !

O. Kempf


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