La peur modifie notre perception de base du monde qui nous entoure, ce qui a des implications claires pour comprendre et expliquer les phobies cliniques, explique ce chercheur psychologue de l'Emory University. Ces conclusions sont présentées dans l'édition du de la revue Current Biology.
Un exemple, donné par le chercheur : un serpent qui menace, peut, en réalité, être bien plus loin qu'il n'y paraît. Alors que la peur fausse notre perception des dangers qui s'approchent, elle nous oblige parfois aussi à sous-estimer la distance d'un être menaçant, expliquent Stella Lourenco de l'Emory et Matthew Longo, psychologue de Université de Londres.
Ces chercheurs ont réalisé une expérience pour tester l'effet de la peur sur l'exactitude de la réaction humaine pour esquisser ou pour bloquer, si nécessaire, un objet, menaçant, qui s'avance. Les participants devaient estimer le délai de collision à partir d'images sur un écran d'ordinateur. Les images s'élargissaient avant de disparaître, pour simuler un contact imminent et les participants devaient indiquer le moment éventuel de la collision en appuyant sur un bouton. Les participants ont tendance à sous-estimer le temps de collision pour des images d'objets menaçants, comme un serpent ou une araignée, par rapport images non menaçantes, comme un lapin ou un papillon.
Le danger affecte la perception de l'imminence : Des résultats surprenants qui suggèrent une déformation de la vision traditionnelle de l'horizon, à l'approche du danger. L'objet affecte la façon dont nous percevons l'imminence. Si nous avons peur de quelque chose, nous percevons le contact de manière plus précoce. Les chercheurs ajoutent même qu'il est possible d'estimer ce temps de sous-estimation en fonction de l'ampleur de la peur face à ce danger. Chez un participant, si la peur des araignées est la plus prononcée, c'est ce temps-là qui sera sous-estimé. Tout cela est bien logique, si un objet est dangereux, il vaut mieux s'en écarter une demi-seconde trop tôt plutôt qu'une demi-seconde trop tard.
Des données pour une meilleure connaissance clinique des mécanismes de la perception spatiale et des phobies mais qui peuvent aussi trouver leur application pratique dans l'élaboration de mécanismes de sécurité par exemple.
Source: Current Biology 9 October 2012 doi:10.1016/j.cub.2012.07.053 Threat modulates perception of looming visual stimuli
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