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Stigmatisons, il en restera bien quelque chose !

Publié le 28 octobre 2012 par Copeau @Contrepoints

François Hollande avait promis la réconciliation nationale. Mais à force de stigmatisation, le pays n’a jamais été autant divisé.
Un billet d'humeur de Marc Suivre.

Au commencement était le verbe et avant la lumière régnait le chaos. C’est un fait entendu, dans la mythologie socialiste, le quinquennat Sarkozy menaça jusqu’à la survie même de la République et vit le triomphe de la « dérive ». Qu’elle ait été sécuritaire, identitaire ou libérale, de toute façon elle fut et c’est en cela que ce mandat se trouva placé sous le sceau de l’infâmie, par les « Humanistes » de Solférino. Nous l’ignorions pauvres incroyants que nous sommes, mais Sarkozy c’était Vichy ! La preuve : les deux se terminent par un « y ». Une fois posé ce brillant constat qui a permis d’effrayer le bobo et de placer Culbuto à l'Élysée et Incapablito à Matignon, que constatons-nous ? Avançons-nous vers la réconciliation nationale et le « Rassemblement » tant promis par le mec « normal » à l’issue de son monologue « moi Président » lors du débat de l’entre-deux-tours ? Force est de constater, au contraire, que le pays n’a jamais été autant divisé et que ce n’est pas près de s’arranger.

Le possédant possédé

Stigmatisons, il en restera bien quelque chose !

Opposants crypto fasciste à la juste réforme des honoraires.

La plus-value de la gauche, en termes de communication, c’est sa posture moralisatrice. Les socialistes ne font plus de politique, ils font la morale au Peuple. Attention, pas n’importe quelle morale, non ! Une morale laïque, progressiste, républicaine et… quasi obligatoire. Ils sont tellement l’incarnation du « Gentil », qu’ils frisent le « Parfait ». Dans ces conditions, s’opposer au gouvernement c’est, vous l’aurez compris, s’écarter du droit chemin en dérapant (nécessairement). Il convient donc de combattre l’hérésie, de restaurer la Justice et tout ce qui s’y oppose doit être balayé. La critique n’est plus acceptable, elle est amorale, souvent blasphématoire, toujours impie. Et les rassembleurs d’hier d’exclure, au nom de leur morale, tout ce qui résiste à leurs ambitions.

Nous l’avons vu, le tour de vis fiscal tient plus de l’accaparement que de l’effort justement réparti. Au nom de la concorde nationale, il convient de désigner l’infâme, privilégié par dame fortune, à la vindicte populaire. Comme aux plus belles heures de l’Union Soviétique, le possédant devient un ennemi qu’il convient de saigner. La richesse est suspecte car elle est synonyme de larcin. On ne s’enrichit pas par son travail ou son mérite mais sur le dos des autres. Le capitalisme, c’est bien connu, c’est l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Voilà ce qui justifie la punition fiscale que nous concocte le couple Hollande-Ayrault. Si l’on résiste, si l’on renâcle ou si l’on prend la poudre d’escampette fiscale, on est au mieux traité de « riche con ». Il faut dire que l’État PS a de gros besoins. Normalito a vendu de la concorde aux bobos et du droit de vote aux banlieues. Les premiers seront donc plumés au nom des promesses non tenues, faites aux seconds. Que l’on se rassure, tout de même, cette rapine sera exécutée dans un esprit de justice. Car chez ces gens-là, morale et justice sont toujours aussi intimement liées que vaseline et…

Haro sur les médecins libéraux

Stigmatisons, il en restera bien quelque chose !
C’est cette même sémantique stigmatisatrice qui est à l’œuvre dans la grande affaire du moment : celle des dépassements d’honoraires des médecins. Au nom de la morale, et non de l’efficacité économique, nos gouvernants somment donc ces affreux profiteurs, de rentrer dans le rang et d’en rabattre sur leurs prétentions à vivre décemment, de leurs longues et difficiles études. Médecin (quand il exerce dans nos frontières) c’est déjà pas très socialiste mais si en plus celui-ci a l’outrecuidance d’être libéral… Dans tout ce vacarme politicien, il faut toutefois bien reconnaître une chose : c’est que, pour le patient, ces tarifs « à la carte » ont quelque chose de déroutant. La sectorisation est une jungle impénétrable et l’on comprend mal ce qui motive le supplément qui nous est très (trop) souvent demandé. De là l’exaspération d’une part croissante de la population qui voit son pouvoir d’achat amputé par des suppléments qui paraissent d’autant moins justifiés que les prélèvements d’assurance santé (Sécurité sociale et mutuelles réunies) ne cessent d’augmenter.

En réalité, il faut en revenir aux fondements de l’économie pour percer la mécanique à l’œuvre et les « attentions » socialistes actuelles, envers la médecine libérale. Nous vivons dans un système schizophrène qui, au nom du dogme de l’égalité conjugué au mirage de la limitation des dépenses, organise en réalité la répartition de la pénurie. Comme nous sommes en France, cette dernière peut être contournée par une succession de passe-droits où le seul critère de sélection est la fortune du patient. Des générations d’énarques se sont persuadées que le problème venait du nombre des médecins et non du vieillissement des patients. Si vous ajoutez à cela des relations incestueuses entre les mêmes et les laboratoires pharmaceutiques vous commencez à cerner le problème.

Revenons-en aux principes. N’en déplaise à nos blouses blanches, l’acte de soigner est un acte de commerce comme les autres. Si l’on ne vend pas un bien mais un service, il n’en demeure pas moins que l’offre rencontre la demande et qu’un prix se forme. Pourquoi, dans ces conditions, observons-nous des prix aussi élevés ? L’explication est d’une simplicité toute socialiste. Ce qui est rare est cher et par le biais de multiples entraves, au nombre desquelles se trouve le « numerus clausus », les pouvoirs publics, avec la bénédiction des médecins, ont entretenu la pénurie. Dans un système de santé libre, un tel déséquilibre de marché entre l’offre et la demande entrainerait nécessairement un rééquilibrage par une augmentation de l’offre. Cette mécanique correctrice étant impossible dans une économie administrée, les prix demeurent artificiellement hauts. C’est vrai pour la médecine de ville mais c’est surtout vrai pour la médecine hospitalière et là, il n’y a plus personne au gouvernement pour la ramener. Taper sur les libéraux de droite pour les excès des praticiens hospitaliers supposés être de gauche, c’est aussi stupide intellectuellement que politiquement. Ceci dit tant que l’on parle de ça, on ne voit pas réapparaitre la CMU et l’AME qui coûtent, à elles deux, aussi cher que nos fameux dépassements d’honoraires, mais à l’État, donc au contribuable. Les patients payent en honoraires l’incurie de leurs gouvernants et en impôts leur générosité face à la misère du monde. C’est la version collectiviste (Sécu) de la double peine.

L’Histoire de France n’est plus que repentance

Pendant ce temps-là et alors que le Ministre de l’Éducation veut instaurer des cours de morale républicaine, tout en dépénalisant le chichon, nous pouvons légitimement nous inquiéter pour l’avenir de nos enfants. Le mouvement de décérébration des futurs citoyens, déjà bien entamé sous la droite, s’amplifie avec l’arrivée au pouvoir du parti de l’intelligence. Normal Premier entrant en concurrence mémorielle avec ses prédécesseurs « crypto fascistes » (surtout le dernier), il se devait, en conséquence, de faire plus vite et plus fort, dans le domaine de la repentance. Nous venons donc d’avoir droit à un battage de coulpe en règle, avec tous les anachronismes et les réécritures de l’Histoire qui vont avec, à propos de la « manifestation » du 17 octobre 1961.

Stigmatisons, il en restera bien quelque chose !
Présenter cette manifestation interdite du FLN, contre lequel le contingent était engagé, comme une vulgaire promenade de SOS racisme entre Bastille et République est un foutage de gueule de premier ordre. Certes, la Police n’y est pas allée de main morte (si l’on peut dire) mais en déduire, à l’unisson de tous les porteurs de valises, que la République a commis un crime impardonnable, c’est aller un peu vite en besogne. Encore un petit effort et nos bons esprits vont nous comparer cette affaire à la Saint-Barthélémy (encore un « y » !). Cette course à la repentance n’est pas neutre. Elle vise à ternir l’ombre tutélaire du père de la Vème République, à côté duquel, le dernier avatar en date de ses successeurs fait figure de punaise ou de morpion (c’est selon).

En moins 17 avant que Jean-François Copé ne décomplexe la droite, c’est Jacques Chirac qui initia ce mouvement, en reconnaissant la responsabilité de la France et non simplement de Vichy, dans la déportation des juifs. Bien que sincère, cette reconnaissance fut surtout proclamée trop tard pour être utile. Il faut dire que ce n’était pas Mitterrand, le grand inspirateur de notre actuel repentant, qui pouvait parler en toute impartialité des turpitudes des collaborateurs du Maréchal… À l’heure des revendications identitaires naissantes, cette reconnaissance qui voulait refermer un traumatisme a, au contraire, ouvert la boite de Pandore. Nous avons, depuis, assisté à une succession de pétitions victimaires, servant en réalité de cache sexe aux ambitions et aux appétits de prébendes de ceux qui s’en faisaient les porte-paroles. C’est ainsi que dernièrement, Matignon a pu, le plus sérieusement du monde, envisager d’étudier la possibilité de mettre en œuvre des réparations financières pour la traite négrière menée par notre pays jusqu’au milieu du XIXème siècle. Comme si les tombereaux d’argent que nous déversons annuellement sur les Caraïbes et la Réunion étaient autre chose que l’expiation d’un passé douloureux.

Si un des conseillers, un peu plus normal que les autres, du Président éponyme, nous a sauvé de ce ridicule, le simple fait que l’on ait pu y réfléchir chez le Premier ministre en dit long sur l’état de la France (et du titulaire du poste !). À ce rythme-là, je ne doute pas que nous allons bientôt être amenés à indemniser le roi Abdallâh d’Arabie Saoudite pour l’inqualifiable action de haine qui a conduit Charles Martel à arrêter à Poitiers la noble et juste expansion des soldats du Prophète. Lorsque l’on enseigne de manière aussi orientée l’histoire d’un pays à ses enfants, c’est que l’on prépare sa disparition pure et simple.

Effacer la mémoire d’un peuple c’est lui dénier le droit à l’existence. C’est vieux comme le monde. La culpabilité, c’est ce que le socialisme rampant de tous les spécialistes du merveilleux monde de l’éducation a trouvé de mieux, pour préparer le terrain au remplacisme. Cette technique, développée par le Think Tank socialiste Terra Nova, consiste à substituer un prolétariat d’importation à un monde ouvrier qui a depuis longtemps abandonné le PS pour se tourner vers le FN, dans l’espoir de sauver son « genre humain ». En matière de Peuple comme en matière de cohésion nationale : le changement c’est, malheureusement, maintenant !


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