Magazine Europe

UE : Il faut « foutre le bordel » en Chine

Publié le 31 mars 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
"Il faut foutre le bordel pendant les jeux olympiques à Pékin" a déclaré Dany Cohn-Bendit en séance plénière ( du 26 mars) à propos de l’attitude de l'UE face à la Chine. L'eurodéputé ne sera pas entendu. L’union européenne semble dans l’impasse. Elle ne s’exprimera pas d’une seule voix. C’est du moins ce qu’il ressort du dernier conseil « informel », des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui s’est réuni le 29 mars, à Brdo, en Slovénie, pour parvenir à une position commune sur l’attitude à observer à l’égard de Pékin.
"Nous avons cinq mois pour voir", a expliqué la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner.
"J'espère qu'il y aura une position commune", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui introduira le débat après les violences qui ont fait 19 morts selon Pékin mais 140 selon le gouvernement tibétain en exil. "Il faut que les Chinois comprennent que nous ne sommes pas anti-chinois"
Dans un communiqué, les chefs de la diplomatie de l'Union "notent les récents engagements publics du dalaï lama pour la non violence et l'autonomie, et non l'indépendance du Tibet". Ils appellent "à un dialogue substantiel et constructif sur toutes les questions clé comme la préservation de la langue, de la culture, de la religion et de la tradition tibétaine". "Personne n'est pour le boycott des JO et quant à la cérémonie d'ouverture, personne n'a voulu en parler", a assuré Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères français. "Nous n'avons pas mentionné les jeux car cela ne nous paraît pas indispensable pour le moment, mais nous restons attentifs à l'évolution de la situation", a-t-il poursuivi.
Une position commune des 27 ministres s’affirme pour un appel au dialogue entre les autorités chinoises et le dalaï lama, condamner les violences et exiger le libre accès des journalistes au Tibet. Mais ils sont en désaccord sur l’idée de boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, tandis que le boycott des JO est inenvisageable pour tous. Certains chefs d’Etat et de gouvernement on déjà fait savoir qu’ils ne seraient pas présents.
Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et le président tchèque Vaclav Klaus ont décidé de ne pas aller à Pékin afin de protester contre la répression au Tibet. « La présence d’hommes politiques à l’inauguration de ces jeux me semble inopportune », a déclaré le dirigeant polonais. D’autres responsables européens seront aussi absents, mais seulement pour des « raisons personnelles » Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré que ni Angela Merkel, ni lui-même, ni le ministre allemand des Sports n'avaient envisagé de se rendre à la cérémonie: "Dès lors, il n'y donc rien à annuler". C’est le cas aussi le cas du Premier ministre slovaque Robert Fico, du Président Estonien Toomas Hendrik.
Après avoir semblé favorable à un tel boycott, Nicolas Sarkozy se montre plus prudent : « je serai président de l’Union au moment de la cérémonie d’ouverture, il faut donc que je consulte les autres sur leurs positions pour savoir si j’irai à la cérémonie d’ouverture ou pas ».
La Chine, en dépit de cette modération précautionneurse européenne, a exprimé, son "très vif mécontentement" à la lecture de ce communiqué. "La question du Tibet est une question interne à la Chine. Aucun pays étranger, ni aucune organisation internationale n'a le droit de s'y ingérer", a déclaré avec fermenté un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Jiang Yu. Quant à ceux qui envisageraient le boycott, une menace à mot-couvert est formulée: "toute personne raisonnable devrait s'abstenir de risquer de provoquer l'hostilité d'un quart de la population mondiale".

Retour à La Une de Logo Paperblog