Bilan de l'étude sur les dangers de l'usine de méthanisation (INERIS)
ETUDE DE DANGERS Les éléments rapportés par l’INERIS démontrent que les garanties promises sur l’innocuité et la faisabilité de l’usine projetée ne sont pas apportées. En se limitant à la lecture des conclusions de l’analyse critique de l’INERIS, on peut considérer que le projet n’est pas clairement remis en cause. L’argumentation de l’INERIS reste en effet très restreinte dans ses conclusions et omet certains sujets essentiels. Il paraît regrettable que l’INERIS n’ai pas pu s’appuyer sur l’argumentaire défendu et développé par l’ARIVEM dans les mémoires remis au tribunal administratif par le conseil de l’association. Toutefois, dès lors que l’on se réfère aux constats produits par l’INERIS, le projet est totalement remis en question. REMARQUES SUR L’ACCIDENTOLOGIE Remarque 1 : - l’INERIS confirme que l’accidentologie présentée lors de l’enquête publique n’était pas complète. L’INERIS cite : « Concernant l’accidentologie, nous émettons plusieurs remarques. La première est que l’étude des incidents et accidents internes présente une partie seulement des incidents et accidents survenus en interne. De plus, il s’agit d’accidents anciens (1990, 2001 et 2002) et surtout, les enseignements tirés et leur prise en compte pour l’installation projetée ne sont pas présentés. » Et encore : « Cette liste de 11 accidents n’apparaît pas exhaustive au vu de l’extraction réalisée le 5 juillet 2012 impliquant des installations de méthanisation biologique ainsi que la collecte du biogaz qui compte 36 scénarios survenus entre 1990 et 2008 inclus. » Et de conclure pourtant : « des lacunes ont été relevées dans l’étude de l’accidentologie. Toutefois, ces lacunes n’ont pas d’incidence sur l’identification des potentiels de dangers, des causes et des conséquences des scénarios d’accident potentiels associés au projet au vu de l’analyse menée sur l’étude de dangers. » L’argumentaire de l’ARIVEM précise pourtant que cette lacune a des conséquences sur la conduite de l’étude de dangers. SUR L’EXPLOSION DES DIGESTEURS (Scénarios 3 et 4) Rappel : - Scénario 3 : Explosion du digesteur suite à entrée d’air (dépression) (A.3.7) ; - Scénario 4 : Explosion du digesteur suite à entrée d’air (mise à l’air) (A.3.8). Remarque 2 : - Pour les scénarios 3 et 4 sur l’explosion des digesteurs, l’INERIS retient « une probabilité d’accident majeur d’un digesteur de classe D et non E, tel qu’affiché dans l’étude. » l’INERIS confirme les analyses formalisées dans l’argumentaire de l’ARIVEM. L’INERIS cite : « l’exploitant devra faire la démonstration qu’il va mettre en place toutes les mesures de maîtrise des risques nécessaires pour réduire la probabilité des scénarios 3 et 4. » Malgré cela, les travaux de l’INERIS ne relèvent pas l’ensemble des erreurs du dossier URBASER précisées dans l’argumentaire de l’ARIVEM et n’indiquent pas leurs conséquences sur la procédure d’autorisation. SUR LES FEUX DE FOSSE DES ORDURES MÉNAGÈRES RÉSIDUELLES Remarque 3 : - l’INERIS confirme la non prise en compte de ce scénario. L’INERIS cite : « Les risques d’incendie seront moins importants en terme de conséquences ; en effet les déchets (ordures ménagères, collectes sélectives et objets encombrants) ne sont pas des produits combustibles dont l’inflammabilité est rapide, les risques seront plutôt du type feux couvants aux effets peu importants mais qui pourront durer longtemps. » L’analyse de l’INERIS reste limitée puisque : - Les départs de feu de fosse OMR recensés sur l’installation existante ne sont pas mentionnés ; - Des études de dangers d’usine d’incinération considèrent un risque plus important de départ de feu dans les fosses OMR ; - Des feux aux conséquences catastrophiques ont eu lieu sur des fosses OMR. L’argumentaire de l’ARIVEM considère que le scénario d’un départ de feu dans les fosses OMR aurait dû être analysé. SUR LES EFFETS DOMINOS Remarque 4 : - l’INERIS ne traite que de l’effet de l’explosion d’un digesteur se propageant sur 2 digesteurs mitoyens. L’INERIS cite : « L’identification des effets dominos est globalement bien menée. Il manque toutefois l’identification de l’effet domino correspondant aux effets de l’explosion d’un digesteur sur les deux digesteurs voisins, mais l’omission de cet effet domino ne remet pas en cause les conclusions de l’étude. » L’INERIS conclue que la prise en compte de ce scénario n’entraîne pas de remise en cause des conclusions de l’étude de dangers. Pourtant, l’argumentaire de l’ARIVEM considère deux autres effets dominos non analysés par l’INERIS : propagation d’un feu depuis les tunnels de compostage ou de la fosse OMR vers la zone de production de biogaz. – – – – Mis en forme de texte pour plus de lisibilité (Maurice)