Cette semaine était déjà “l’anniversaire” des 5 ans de la guerre d’Irak. Le cinéma Kosmos (avenue de la République) projetait le film “Redacted” de Brian de Palma, suivi d’un débat associant cinéphiles et la Ligue des Droits de l’Homme auquel j’ai assisté.
Ce film, assez différent des films traditionnels de de Palma raconte une scène de pillage et de viols commis par des soldats américains. Sa principale originalité vient de la juxtaposition de plusieurs sources d’images, Webcam, petites vidéos amateurs, camera de surveillance etc.. Pour le reste, si ca “se laisse voir” ce n’est pas un chef d’œuvre du genre (par contraste le cinéphile présent au débat citait l’un de mes films référence “Voyage au bout de l’enfer - The Deer Hunter”). Si le film permet de se faire une idée du traumatisme que cette guerre représente dans la société américaine, je reprocherai en particulier à de Palma la légère facilité (ou lâcheté) consistant à ce que le “méchant” soldat soit justement un voyou américain, envoyé là en échange de sa peine (on est loin de la complexité des personnages du film précité ou de Apocalypse now).
On sait que la question de la guerre en Irak est très structurante du débat politique des élections présidentielles américaines. Sur la question du “pourquoi” de cette guerre, je n’ai pas changé d’avis (l’histoire du pétrole m’a toujours fait rigoler, la production irakienne en 2008 est la moitié de celle de 2003 et le prix du baril a triplé). C’est à mon sens une guerre politique (au sens politicienne) déclenché par un Georges Bush qui avait besoin de frapper un grand coup pour répondre au choc terrible du 11 septembre - et certainement vu de l’opinion publique américaine, la conquête de l’Afghanistan n’était pas suffisante, surtout faute de capture de Ben Laden. Dit autrement, même si le raccourci est sans doute fort, c’est sans doute l’acte politique dont Bush avait besoin pour garantir sa réélection un an après en 2004 (qu’on se souvienne comment il avait été élu en 2000). Faire une guerre pour être réélu n’est pas nouveau, qu’on pense à Elstine puis Poutine en Tchétchénie, mais malheureusement ca marche toujours dans les opinions publiques.
David Dornbusch