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15 jours en Inde - 6

Publié le 21 mars 2008 par Madelgado

5ième épisode

On discute un peu. Un Indien se plaint de ce que les gens se moquaient de nous sur le quai.

Je lui dis que ce n’est pas bien méchant, que pour eux, on est des cosmonautes, et que déjà, ils nous parlaient.

Qu’en plus nous aussi on se moquait un peu d’eux.

On parle de chose et d’autre. Y’en a un qui offre un petit avion à Matteo. Mais il est de mauvais poil. Il faut dire que toute cette agitation l’a un peu remué.

Nous Voilà à Delhi. Un vélo rickshaw nous amène à notre hôtel « de luxe ». Bon, il est plein. Dans Pahar ganj, qui est un peu le coin à touriste, il y en a d’autres.

Finalement, on en trouve un à coté. Grande chambre claire et quasi-propre, une télé super pour Mattéo. Ouf.

Bon, y’a un peu moins de bruit dehors, c’est une petite rue.

Mais à l’usage…

Déjà, le diesel sur le toit, c’est la norme.

Et puis, les gens qui viennent ici et ceux qui y travaillent, sont beaucoup moins sympas que dans notre petit hôtel du début. L’eau chaude y est peut-être même moins présente.

Bon, je n’avais jamais eu l’eau chaude en Asie. Mais à cette époque de l’année les nuits sont un peu fraîches (17/20) et nos petits corps d’européens ne sont pas encore habitués…

Bon, en gros, à par la chambre plus grande et plus claire, on était mieux avant.

Mais, le nouveau quartier est assez sympa.

Juste sous ma fenêtre, il y a des gens qui dorment dans la rue. Sur des lits en lanières tressées (j’ai testé dans le temps…aie le dos), assez petits en longueur.

Parmi eux, il y a un petit vieux que je ne vois pas quitter sont lit pendant au moins deux trois jours. A force de l’observer, je m’aperçois qu’il est sourd et aveugle.

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Le même en live.


Je m’aperçois aussi qu’il est le patriarche d’une smala de femmes qui passent leur journée à laver du linge dans une petite cour juste derrière lui.

Il y a des vaches aussi. Et des chiens…qui gueulent beaucoup la nuit.

On prend le métro pour aller au Zoo.

Le métro est assez étonnamment nickel.

Le Zoo est moins pouilleux que celui de Pékin. Des écoliers en vadrouille…

Rien de spécial. Mais ça fait plaisir à Matteo qui râle toujours un peu.

Le lendemain, on va voir le fort rouge. On visite le coin, Chandni Chowk, tout aussi agité que dans notre coin.

On a un rickshaw pour quelques heures. Un type très sympa. Quand je lui demande du charas, il se marre et me demande comment je savais qu’il fumait.

Il me trouve de l’herbe du Kerala…

La circulation est infernale…

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Du coté de Pahar Ganj, il y a un chai shop. Un petit étal à thé, sous un arbre.

J’y sirote mon chai (thé, lait, cardamome et dieu sait quoi de délicieux) on regardant le monde qui y circule sans cesse. Vaches, rickshaw, moto rickshaw, voiture, motos, vespas, charrettes à bras, à bœufs…Touristes aussi, mendiants, sadous, babas…

Ça klaxonne à tout va.

Il y a un barbier aussi qui me rase, me masse…

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Des magasins où Flo dégotte des merveilles.

Un restaurant en terrasse, calme et sympa où Matteo mange des frittes et moi un superbe curry aux champignons.

Matteo s’est mis à faire la collec des cartes, non pas Panini, mais des dieux indiens !

Je l’imagine en train de faire la collec des vierges Marie, petit Jésus, saint bidule… Enfin, les dieux là bas sont plus rigolos et plus sympas. Et puis, ça lui plait bien.

On s’assoit tous les deux au bord de la route et on regarde les gens.

Les mendiants qui viennent tanner les touristes. Qui font semblant de ne pas les voir. Qui cèdent finalement car les mendiants s’accrochent.

Y’en a des pas tristes des mendiants. Des amputés, des déformés. Mais y’en a un encore plus gore. Je ne sais pas ce qu’il a, on dirait la lèpre. Il a la peau toute déscouamée. Il n’arrête pas de se gratter. Mais le pire, c’est le visage. Il n’a pas de lèvres, du coup, il a la bouche grande ouverte sur son visage tout rongé.

Matteo regarde, pas effrayé, juste un peu surpris.

Les vaches viennent se gratter contre les scooters. Elles aiment bien les scooters. C’est la bonne taille. Je me souviens d’une qui se nettoyait les oreilles avec la poignée d’un scooter.

Il y a plein de magasins, en dur ou sur des charrettes dans la rue.

J’y achète un Ganesh en plastique qui clignote et fait de la musique. Kitch à souhait.

Matteo se fait tatouer au henné. La classe ! Il va pouvoir frimer avec ses copains.

Ben voilà, quinze jours, ça passe vite.

On s’habitue juste à ce monde qu’il faut déjà le quitter…


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