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Edito du 30 octobre : Le vieux Gamer

Publié le 30 octobre 2012 par Meidievil @gamerslive
Edito du 30 octobre : Le vieux Gamer

Vieux, ça commence à quel âge ? 18 ans disent les marmots rigolards en train de jouer au dernier Mario Galaxy. Et n’est-ce pas ce qu’on leur apprend en cours éducation civique ? 60 disent les quadras, smartphone en main, avec la terrible angoisse d’être pris en faute jouant pour la millième fois à Angry Birds. Et nous (en tout cas moi), trentenaires abandonnés à notre liberté, sommes-nous condamnés à laisser courir nos penchants concupiscents de sang dans des World of Warcraft qu’on aimerait un peu plus épique ou laisser courir nos bas instincts dans des Assassin’s Creed qui canalisent notre besoin de rendre trépas ? Voilà bien une série de questions qui questionnent, pour utiliser un langage qui redonde.

Oui, je me fais vieux. Quand, par d’autres temps et d’autres météo, je me serais réjoui la foi au cœur des graphismes hallucinants d’un Daytona USA, je suis aujourd’hui presque méprisant devant des productions qui n’ont pourtant pas manqué d’amour. Oui, je suis blasé, j’ai l’impression d’avoir joué à tous les jeux. Je suis peut-être au bout de ma quête. Et il m’en faudra bien une autre. Non, sérieusement, la magie s’est effacée. Les Wolfenstein 3D et les Duck Hunt de mon enfance pixellisée ont céder place à plus de spectacles, montés avec plus de moyens, dotés d’une audience infinie. Et pas toujours animés (comprenne philosophe qui pourra). Sans vouloir faire mon réactionnaire, comment tout ça est arrivé ? On nous parle de progrès et je l’entends bien. Je suis moi-même dans le rang des futuristes et des technocrates. Pour l’exemple, il faudrait aujourd’hui souffrir quelque violence à essayer de rejouer à Alone in The Dark, il faudrait souffrir quelque naissante hypermétropie à trouver beau à nouveau le Pod de mon adolescence, même bluré avec une 3DFX.

Oui, je me fais vieux. Je n’aspire plus qu’à des parties de moins de 20 minutes, qui ne monopolisent pas ce temps que je voudrai dédier à toutes sortes de rêveries éveillées. Le manège sans fin du gamer a des traits communs avec les pérégrinations du philosophe. Sans coup férir il tourne, et de plus en plus vite, nous étourdit et nous pousserait presque à revenir jusqu’à Platon. Ce qui n’a rien de triste. Le jeu vidéo m’a fait brûler quelques années que j’aurais pu investir dans des quêtes plus en phase avec … mais avec quoi au fait ? Les gens, la société, le matérialisme, ce genre de marottes. Mais j’ai eu un rêve, et je l’ai mené à terme. Maintenant si vous voulez je peux continuer à voguer pour vous, à déchirer les voiles de mystère et à rendre service au gamers en mal de prose. Et croyez-moi, ce n’est pas un martyre.


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