Je connais un superbe raccourci
C’est simple : monter tout droit
Puis prendre à gauche sous le gui
L’escalier de la rue Chauchat
Chauchat ? Chauds chauds chauds
Les marrons ! Il faut s’accrocher
Pour monter jusque tout là-haut
Marche à marche et sans peiner
Les nombreux paliers sont témoins
De haltes essoufflées et enivrées
Par la beauté du paysage. Au loin
Les volcans sont d’un bleu velouté
Vous n’êtes encore qu’aux prémices
De l’aventure. Derrière le tournant
Se dresse comme un futur supplice
Une folle montée fière tel Artaban
Vous êtes sur le flanc, aux confins
De l’effort et de l’abandon, au bord
Du ravin qui surplombe, fin cabotin
Les déambulements de l’alerte Durolle
Puis vient une lueur d’espoir. Un quidam
A bout de souffle a inscrit en capitales
« Courage », à la craie sur le macadam
Eureka ! Et mon cœur bat la chamade…
De nouveau, je gambade, transportée
Par un élan de liesse, bientôt je serai
Au centre de la sacro-sainte jolie cité
Je ne me sens plus de joie lorsque…
Notre bienfaiteur a de nouveau noté
« Plus que trois cent mètres, la fin » !
Ô rage Ô désespoir, je suis désarmée
A raccourci, raccourci malin…