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« Le chrétien ne peut que constater avec les lunettes de la foi le délitement mortel de l’occident », avec Dino Buzzati

Publié le 31 octobre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch
« Le chrétien ne peut que constater avec les lunettes de la foi le délitement mortel de l’occident », avec Dino Buzzati

Dino Buzzati

Dans la nouvelle « Les vieux clandestins« , Dino Buzzati parle du professeur Yamashita, propriétaire par hasard d’une paire de lunettes « pour voir les vieux« . Cet étrange objet permettait de voir non les apparences dans une nouvelle précision, mais bien la réalité dans une nouvelle perspective, celle de la proximité d’avec la mort, celle des vieux non dans leur distance avce la naissance mais dans leur proximité de leur fin terrestre.

Ainsi, un jeune soldat partant au front pouvait devenir un vieillard cacochyme, une jeune fille blonde une sorcière édentée.

Ainsi, parfois, paraît pour le chrétien le monde qui l’entoure. Connaissant les rouages intimes des hommes, leur appels fondamentaux et l’attente de leurs cœurs, faisant fi de la crasse du péché et écoutant l’appel de l’âme à la charité, le chrétien entend pourtant parfois l’inanité de ce monde mort, la vanité des vanités des structures et des devoirs de la modernité.

Œuvrant non pas sur le plan du monde, mais sur celui de l’amour trinitaire, le chrétien voit l’impossible survie dun ordre stérile, qui envahit peu à peu les volonté, durcit les cœurs, et déssèche les âmes. L’attente de Dieu et la vision de son infinie générosité n’étant plus le mètre étalon de notre organisation sociale – tout juste une triste fraternité orgueilleuse, comme un fruit tombé ou comme le sarment tombé dans les pierres, le chrétien ne peut que constater avec les lunettes de la foi le délitement mortel de l’occident, sa lente agonie, invisible aux yeux du monde mais hélas inéluctable dans la foi.

Reste qu’à la fin de la nouvelle de Buzzati, le professeur Yamashita se tire une balle en plein tête, celle du désespoir de la raison pure sans doute… Celle de notre folie meurtrière, le meurtre de Dieu, de la famille et de nos enfants non-nés.

Pour lier deux de héros littéraires, Raspail parle de Buzzati ici

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Pour aller plus loin : Dino Buzzati, Les Vieux Clandestins, in Le Rêve de l’Escalier, LDP, 1973

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