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DÉPISTAGE du CANCER du SEIN: 1 diagnostic sur 5 un surdiagnostic? – The Lancet

Publié le 31 octobre 2012 par Santelog @santelog

DÉPISTAGE du CANCER du SEIN: 1 diagnostic sur 5 un surdiagnostic? – The Lancet19% des diagnostics sont des surdiagnostics mais le programme de dépistage du cancer du sein réduit de 20% le risqque de décès. Dur dilemne sur les bénéfices et les risques du dépistage généralisé par mammographie, relancé par ce rapport d'un comité d'experts indépendants, réalisé sur demande du Directeur du Centre britannique de recherche sur le Cancer et publié dans l'édition du 30 octobre du Lancet. Car si le groupe de recherche conclut à la nécessité de maintenir le programme de dépistage généralisé et confirme qu'il permet de réduire de 20% le risque de décès par cancer du sein, il estime qu'un diagnostic sur 5 est en réalité un « sur-diagnostic ». Les experts appellent donc à apporter aux femmes conviées à ce dépistage, des informations claires sur ce risque de faux-positif.


Le groupe d'étude réunissait des experts en épidémiologie, en statistiques, du diagnostic, en oncologie, ainsi que des représentants de groupes de patients. Le comité a mené une méta-analyse de 11 essais randomisés, réuni les observations des différents experts, avec « un focus » particulier sur les femmes âgées de 50 à 70 ans, qui, au Royaume-Uni sont invitées au dépistage tous les 3 ans. Des études précédentes ont suggéré que si le bénéfice, pour les femmes, d'un programme de dépistage généralisé par mammographie n'apporte aucun ou peu de bénéfice sur les 5 premières années de dépistage, la réduction du risque de mortalité perdure ensuite 10 ans 10 ans après la fin du dépistage.


L'éternelle question du sur-diagnostic : Les experts précisent, en préambule, que les programmes de dépistage du cancer du sein sont incapables –et ce n'est pas leur objectif- de prédire le résultat individuel ou pronostic pour les patientes car, dans certains cas, les cellules cancéreuses peuvent se propager rapidement et dans d'autres cas, le cancer peut être beaucoup moins agressif et sans impact sur l'espérance de vie. C'est d'ailleurs cette incertitude qui conduit à la question du «sur-diagnostic», une situation qui va entraîner d'autres examens, un traitement (qui ira de l'ablation chirurgicale d'une partie du tissu mammaire à la chimiothérapie ou la radiothérapie), des effets indésirables peut-être, alors que tous ces actes ne seront d'aucun bénéfice pour la patiente.


Dépistage signifie une réduction de 20% du risque de décès : L'examen systématique des données de la Cochrane Collaboration et la méta-analyse d'essais contrôlés randomisés révèle, qu'après 13 ans de suivi, le dépistage du cancer du sein réduit le risque de décès par cancer du sein chez les femmes invitées au dépistage de 20% par rapport aux témoins (RR : 0,80, IC : 95% de 0,73 à 0,89) et les autres études prises en compte aboutissent à une estimation similaire du risque relatif (RR) de 0,77 à 0,85.


A l'analyse, le groupe d'experts estime que pour 10.000 femmes invitées au dépistage dès l'âge de 50:


·   681 cancers du sein seront diagnostiqués (7%)


·   129 de ces diagnostics seront en fait des sur-diagnostics (1,3% des dépistages et 19% des diagnostics (IC : 95% de 15 à 23%))


·   43 décès dus au cancer du sein seront évités (soit 1 décès pour 233 dépistages effectués)


·   En synthèse, pour chaque décès évité, il est estimé 3 sur-diagnostics, avec une marge d'erreur possible, précisent les auteurs.


Alors que le taux de près de 1 sur-diagnostic sur 5 diagnostics au total, puisse être alarmiste, le Comité d'experts, qui rapporte ces résultats au Royaume-Uni, conclut que le programme de dépistage du cancer du sein apporte un bénéfice significatif et devrait être poursuivi. Ainsi, au Royaume-Uni, le programme de dépistage permettrait de sauver, 1.320 vies chaque année. Sur la durée totale de 20 ans de dépistage, à raison d'un dépistage tous les 2 ans, une femme aurait environ 1% de taux de risque de se voir confrontée à un sur-diagnostic.


Cependant, tout comme c'est le cas pour le dépistage par dosage PSA du Cancer de la prostate, dépistage qui a fait l'objet de débats identiques, il est aujourd'hui suggéré par le Groupe d'experts de communiquer plus clairement auprès des femmes sur le risque de sur-diagnostic: « Les informations doivent être mises à la disposition d'une manière transparente et objective des femmes invitées au dépistage afin qu'elles puissent prendre des décisions éclairées ».


Source: The Lancet doi:10.1016/S0140-6736(12)61611-0 online October 30 2012The benefits and harms of breast cancer screening: an independent review (Visuel@© Picture Partners - Fotolia.com)


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