Le débat sur le « mariage pour tous », me semble être l'un des bons moments pour signifier la place de l'Evangile dans la vie du Chrétien … A l'heure où nous parlons d'évangélisation, il me paraît opportun de ne pas « rater » cet exercice pratique …
Principe de réalité :
Nous découvrons, enfin peut-être, « une réalité qui s'impose » : l’homosexualité. Rien, ni sur le plan de la raison, ni de la spiritualité, ne peut nous empêcher de reconnaître une réalité d'amour, entre deux personnes de même sexe. Ce sentiment : l'amour, reste pour l'humain, le symbole d'une union avec le divin, il est « sacré », en quelque sorte ….
D'autres « réalités », s'imposent aujourd'hui à notre société. Et, il est légitime que le droit, s'en empare au plus vite pour exercer, en justice, le respect individuel... Après le divorce, l'adoption, le Pacs ouvert aux couples homosexuels … Il serait temps de préserver la place et le droit du conjoint homosexuel, dans tout ce qui constitue la vie d'un couple, jusqu'à la parentalité … Ce n'est à mon avis que, faire œuvre de justice !
Cependant sur le plan symbolique, et donc religieux ; notre tradition vieille de plusieurs siècles a pris l'union ( dans l'amour) du couple homme-femme pour l’icône de la relation divin-humain. Notre tradition insiste sur la création de l'humain, en « homme et femme » ; aussi il n'est pas anodin de toucher à la notion de « genre » (1) . Il serait constitutif de notre humanité … Ma tradition catholique, m'interroge et m'enjoint d'être prudent... Ce serait d'ailleurs le minimum que je devrais lui demander …. A noter que, je ne place pas le mariage religieux au même niveau que le mariage civil ...
Aujourd'hui, notre expérience , spécifiquement humaine, est de vivre une sexualité, qui est en soi un bien, et sans être lié à la procréation. Nous n'en sommes sans-doute d'ailleurs, qu'au début de la découverte …
Cette attitude d’ouverture est recommandée par l’Eglise au moins depuis le concile Vatican
II ( La «juste autonomie des réalités terrestres» reconnue au paragraphe 36 de la Constitution pastorale Gaudium et
Spes. )
A mon avis, il n'est pas « évangélique « de demander à une personne homosexuelle ( pourquoi la stigmatiser …?) de vivre sa sexualité dans la chasteté ( autre que la chasteté du couple …), et je ne comprends pas cette assertion dans la conclusion de la Note publiée par le Conseil Famille et Société de la Conférence des Évêques de France.
Je ne comprends pas bien également, l'argument des évêques sur le problème de « la lisibilité de la filiation » ; s'il ne s'agit plus du couple « traditionnel » … Il me semble que diverses traditions, et même la Bible, nous donnent des exemples contraires ; qui prouvent les trajectoires parfois « curieuses » d'une véritable filiation … ! ( ici, en illustration: les filles de Loth ...! )
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J'ai besoin de réfléchir, avec l'aide de ma tradition, sur des questions qui pourraient modifier la définition de l'humain... Certaines idéologies, et même si elles semblent consensuelles, pourraient nous faire craindre le pire …