Pourquoi mon bon Génie de la Bastille ?

Ô Génie de la Bastille ! Mon bon Génie de la Bastille ! Je viens ici te rendre hommage en osant le délicieux affront de t’avouer qu’il m’avait longtemps fait rêver ton petit postérieur doré ! Moi qui l’avait tant désiré, j’ai désormais le bonheur de l’apercevoir chaque matin si haut soit-il perché sur la Colonne de Juillet !

Me voici donc arrivé au terme de ma première année « à la Bastille ». Une année riche de découvertes et d’émotions. Après un exil forcé de dix longues années sur la commune de Puteaux aux contreforts de La Défense, je suis ravi d’être devenu un bobo parisien parfaitement assumé. Il m’aura fallu quelques semaines, pour ne pas dire quelques mois, pour intégrer ces us et coutumes que seuls les parisiens sont capables de maîtriser.

Quel bonheur, quel avantage non négligeable de résider au cœur de Paris. De ce Paris aussi authentique qu’historique. Au centre de ce Paris où le temps parait plus court, les distances moins longues et qui vous donne cette irrésistible impression d’être là où il faut être lorsque les grands moments viennent bousculer notre quotidien.

Ainsi donc, non content de rallier mes lieux de sorties sans le souci sécuritaire ou d’une heure de transport à surveiller, je me surprends à disposer à nouveau d’une kyrielle de commerces de proximité, de bars ou de restaurants voisins et d’amis qui ne trouvent plus mille et une excuse pour venir me visiter.

Ainsi donc, rendez-vous compte du plaisir acquis de pourvoir s’évader et flâner sur les bords de Seine, de pique-niquer presque comme à demeure et d’entendre ces bruits urbains si longtemps éloignés qu’ils m’étaient devenus étrangers.

Ainsi donc, imaginez l’avantage ressenti de pouvoir participer à nombre d’évènements sans perdre le temps précieux d’une minutieuse organisation. Se perdre Place de la Bastille un dimanche gris de mars, pour venir entendre un Jean-Luc Mélenchon s’épancher sur ce même Génie tant estimé ou vivre en direct, un soir de mai, une alternance attendue où des centaines de milliers de roses sont venues saluer l’élection du nouveau Président.

Tout le bénéfice d’une situation aussi privilégiée a un prix. Je dois bien l’avouer ici, ce prix me coûte un bras ! Si parait-il, Paris vaut bien une messe, ce Paris qui m’a rouvert ses portes voici un an, vaut bien le sacrifice d’une bourse déliée un peu plus que de raison. Cet avantage, ce privilège, je le dois bien moins à ce Génie de la Bastille aussi chéri soit-il, qu’à quelques personnalités tout autant vénérées.

Ô Génie de la Bastille, mon bon Génie de la Bastille, je dors depuis quelques temps du sommeil du Juste. Du sommeil apaisé et rassuré de celui qui a l’impression de ne plus être abandonné.

A la manière de Marie Bashkirtseff : « La vie c’est Paris ! Paris c’est la vie ! »