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Tabaski chahutée

Publié le 23 octobre 2012 par Ksd @KarfaDIALLO

Comment à quelques jours de la fête qui consacre le sacrifice d’Abraham, des jeunes sénégalais se revendiquant membre d’une confrérIe musulmane peuvent t-ils troubler la quiétude et le recueillement d’une fête dont tout le sens est dans le pardon, le partage et la réconciliation? A qui reprocher l’embrasement socialo- politico-judiciaire qui a saisi le pays depuis plusieurs mois?

Le spectacle de centaines de jeunes ruant sur les boutiques des commerçants du centre ville, cassant tout sur leur passage et brutalisant des citoyens préoccupés par l’achat d’un mouton et la fête à rendre belle pour leurs enfants, est inacceptable pour tous les démocrates sénégalais.

Parce qu’un homme soupçonné de complicité dans un lâche et sauvage assassinat est transféré d’une prison à l’autre en toute légalité par les autorités judiciaires, des jeunes citoyens se croient autorisés à troubler l’ordre public et la quiétude spirituelle de ces deniers jours de l’année musulmane ? Parce que le régime précédent et la plupart des responsables moraux du pays ont tous démissionnés et se sont agenouillés devant des prédicateurs dont le savoir et la sagesse tiendraient dans un petit pois ? Parce que les médias sénégalais, presse, radio et télévision, font la course derrière un Audimat tenu désormais par l’explosion et la promotion des passions les plus viles ? Parce qu’un nouveau pouvoir déjà vacillant s’est immiscé dans une affaire judiciaire pendante en investissant comme Député un homme politique dont toute la carrière s’est faite dans une violence revendiquée et misérable ?

Hannah Arendt disait des enfants qu’ils sont des nouveaux venus au monde. Il incombe aux adultes de les y introduire. S’ils oublient cette responsabilité au nom du laxisme, ils commettent un crime de non-assistance. Dans l’attrait et la séduction qu’exercent ces prédicateurs et nouveaux hommes politiques sur la société sénégalaise, il y a évidemment, bien sur et avant tout, la faillite morale de toute une société dont la violence du quotidien laisse sur le bord de la route des centaines de jeunes  désœuvrés en recherche sinon de figures d’autorité tout au moins d’une espérance que ces charlatans nourrissent d’une folie qui ne se connait aucune limite. Ces gros bébés, dont le rapport au réel se nourrit d’un principe de plaisir et de jouissance infini, avec des femmes à profusion et des colts brandis comme des brochettes d’un paradis qu’il faut vivre ici et maintenant, mêlent à profusion une métaphysique animiste avec des référents islamistes saupoudrés d’une vulgaire culture américaine. Ayant renoncé à leur intelligence et choisis d’obéir aux ordres les plus stupides qui soient, ces jeunes vandales ne sont finalement que des victimes, de pauvres moutons dont le manque d’occupation, le désœuvrement est si insupportable qu’il les conduit à l’Inconcevable. Il me vient à l’idée quelquefois que n’eut été ces moments de folie peut-être assisterions nous à des attitudes suicidaires devant une réalité insoutenable.

Il convient d’y mettre un terme ! On ne peut plus laisser se piétiner les valeurs cardinales qui font l’Espérance sénégalaise par des marchands de folie qui ont pris en otage notre jeunesse, notre Avenir. Sont menacés non seulement, le droit, la morale, mais aussi les valeurs d’une civilisation malmenée depuis plus d’une dizaine d’années par la dislocation de ses repères traditionnels et projetée dans une modernité insaisissable et très peu pensée.

L’enjeu de nouveau pouvoir est là. Il faut absolument et rapidement trouver une occupation saine et utile à cette jeunesse. En faire un allié. Mais la solution reste dans l’Exemple, le Modèle, le Nouveau Type de Sénégalais que le pouvoir doit incarner dans ses moindres faits et gestes. J’y reviendrai.



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