Magazine Info Locale

Régulation ou révolution ?

Publié le 02 novembre 2012 par Jplegrand

Les illusions de M. Hollande

Défendre le système capitaliste, être convaincu qu’il est le seul possible n’est pas très original par les temps qui court, mais cela est dans la nature des choses en ce qui concerne le président de la république française, personne ne s’en étonne. Par contre là ou cela est plus inquiétant c’est que ce président en vient à des déclarations quelque peu critiquables concernant l’économie.

En effet selon Paul Jorion qui cite François Hollande, ce dernier a déclaré que nous sommes dans une période de fin de cycle et que les choses iront mieux dans quelques temps. Bien entendu F. Hollande cherche à rassurer les gens alors que tout montre que la crise capitaliste conduit le pays vers de plus grandes difficultés et que le personnel politique dans sa grande majorité accompagne cette crise notamment avec l’adoption du traité budgétaire européen.

JPEG - 29.4 ko
Les cycles de Kondratiev

Sans doute aussi François Hollande est-il influencé par les théories économiques reposant sur la régularité historique de cycles comme la théorie de Kondratiev qui, analysant le développement du capitalisme a remarqué qu’après des phases de forte productivité et d’investissement, se produisait systématiquement des phases tendant à la décroissance, produisant des dévalorisations permettant au système de se relancer et d’accumuler de nouveaux des richesses, de réinvestir etc.

Ces théories ne sont pas a priori stupides et on a pu constater leur validité durant les deux siècles derniers. Cependant ce que nos politiciens et nombre d’économistes ont du mal à penser même si ils sont contraints de le constater c’est que le monde n’est plus celui de la domination exclusive de quelques états colonisateurs sur l’ensemble de la planète, qu’il n’ y a plus la guerre froide USA-Union soviétique, que le capitalisme s’est développé à la vitesse grand V dans toutes les nations, que le monde est devenu multi-polaire avec des contradictions nouvelles, inédites au sein même de la mondialisation capitaliste.

L’idéologie de nos dirigeants les enferme dans des visions bien trop classiques pour qu’ils puissent prétendre maîtriser l’anarchie de l’économie capitaliste. Ils sont d’ailleurs bien présomptueux de penser que quelques élites vont pouvoir réguler des forces qui les dépassent elles-mêmes y compris en faisant fonctionner leurs modélisations informatiques à plein régime, tout simplement parce qu’ils ne peuvent intégrer dans leurs modèles la variable ultra-complexe de la réaction de chaque individu aspirant à se libérer du système qui cherchant des issues notamment avec la maîtrise de nouvelles technologies peut créer avec des milliards d’autres individus des phénomènes en chaîne incontrôlables par le système.

Même pour ceux qui prétendent pouvoir réguler le système, c’est à dire de le maintenir dans une capacité à exploiter les gens avec leur consentement, la tâche apparaît quasiment impossible. Pas un seul de ces dirigeants pourtant ne veut admettre que si nous sommes dans une phase, c’est celle d’un phénomène inédit qui frappe à la porte de l’histoire : celui de l’exigence d’une transition vers un autre type d’organisation sociale, une société qui issue du capitalisme remette en cause les rapports sociaux et notamment ceux de la propriété des grands moyens de production et d’échange ; que l’humanité ne pourra avancer qu’en se débarrassant du capitalisme et en ayant une maîtrise de l’économie passant par une élévation massive des compétences économiques et de gestion des peuples eux-mêmes, en donnant à la société non comme but d’accumuler du capital, mais de satisfaire les besoins matériels et spirituels des hommes.

Ils se refusent à ce dessein car pour eux cela représente un coût tel que ce serait un sacrifice insupportable pour le capital. Or il n’ y a pas d’autre issue pour l’humanité : la question centrale est justement l’élévation du niveau de formation politique et économique du point de vue théorique et pratique de l’ensemble des masses populaires de la planète qui passe aussi par l’expérience des luttes y compris sous des formes nouvelles et par la transmission critique des connaissances populaires concernant les expériences antérieures du mouvement ouvrier et révolutionnaire ?

C’est la question centrale de la prochaine révolution qui ouvrira non un cycle, mais une nouvelle ère. Cette phase historique a commencé à œuvrer dès la naissance du capitalisme, puisqu’il porte en lui même les germes de son dépassement. Mais la condition est que la maîtrise politique de ce processus historique devienne l’affaire des plus grandes masses possibles de personnes sur la planète et que son orientation soit contre l’accumulation du capital qui elle si elle se poursuivait au rythme que nous connaissons nous conduirait alors inéluctablement vers la destruction de toute civilisation.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jplegrand 1025 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine