Ainsi Soient-Ils // Saison 1. Episodes 7 et 8. Sept / Huit.
SEASON FINALE
Si l'on peut être rassuré par le fait qu'il y aura bien une saison 2 de Ainsi Soient-Ils, finalement ils ont tellement tout déconstruit dans le final de la saison que je me demande maintenant de
quoi sera faite la seconde saison. Mais avant de parler de ces deux épisodes de plus en plus prêt, j'aimerais saluer le courage des scénaristes et la prise de risque énorme durant ces deux
épisodes. Ils ont osé pas mal de choses et au final, je suis encore plus excité à l'idée de voir une nouvelle saison. Les scénaristes de la série ont notamment osé remettre en cause l'engagement
de presque tous les séminaristes de la saison. Alors qu'au début nous découvrions des personnes sûres de leur choix, finalement on s'est fourvoyés depuis le début. Notamment avec Yann. Dans
l'épisode précédent il avait couché avec la jeune fille avec qui il faisait de la musique, et il s'était rendu compte que finalement ce n'était pas Dieu qu'il avait entendu mais bel et bien ses
hormones. Il va alors changer de point de vue rapidement sur plusieurs sujets et notamment sa foi et son engagement.
J'ai trouvé ça intéressant de le faire revenir sur les traces de son premier amour. Il va évidemment avoir le coeur brisé quand celle ci va lui apprendre qu'elle va se marier avec quelqu'un Yann
que déteste. Mais finalement, c'était une belle histoire et surtout très soignée. Les scénaristes ont peut être détruit complètement l'idée que l'on pouvait se faire de Yann mais c'est pour
le bien de la série. Je trouve qu'il n'y avait même pas suffisamment d'épisodes pour parler de l'avenir de Yann. J'en voulais peut être trop. Mais cet épisode se permet aussi de développer
quelque chose d'autre : la relation entre Emmanuel et Guillaume. Le premier se demande s'il ne devrait pas quitter le séminaire. Ce n'est pas fait pour lui. Un peu comme Guillaume qui se rend
compte (malgré les recommandations de ses pairs) qu'il n'est peut être pas fait pour ça. Guillaume veut une chose : vivre son amour. Un amour impossible, et surtout dans l'Eglise (l'homosexuel
étant un péché très grave).
Dans l'épisode sept, José prépare le transferts d'hommes, femmes et enfants sans papiers et sans abris en les laissant squatter au séminaire. Il en faudra peu à la presse et à la Mairie pour commencer à montrer du doigt ce qu'il se passe. Mais je pense que José est surement le personnage le plus certain de sa foi dans la série. Il aime son engagement à Dieu et veut aider son prochain, comme la Bible le lui dit. C'est plutôt bien fait encore une fois et je trouve que la série joue très bien avec le personnage jusqu'au dernier moment. On va aller jusqu'à le croire mort bien évidemment (même si le geste aurait été encore plus couillu que ce qu'il ne s'est réellement passé). Ainsi Soient-Ils prend des risques, avance et propose aux personnages d'évoluer dans des directions d'autant plus intéressantes. José est l'un de ceux là. Il est celui qui était le plus sûr de sa foi et qui a tout fait pour la respecter, et pourtant, il est jeté comme un mal propre.
On peut également saluer l'histoire de Raphael, toujours en pleine remise en question, qui va revenir chez lui en Bretagne. Il va changer, notamment quand il va commencer à reprendre les rênes de l'entreprise familiale… Mais ce n'est pas tant ça qu'il y a de plus intéressant, c'est surtout la remise en question de la foi du personnage là aussi. Car ces deux épisodes sont là aussi pour ça, conclure la saison mais aussi préparer la suite. Et la suite ce sera donc une relève plus exactement. Finalement, ces deux derniers épisodes de la saison étaient vraiment bons, surtout le dernier, envoutant du début à la fin. Je suis certain que les français sont déjà fier de cette création originale. Je suis fier d'être français quand je vois ce genre de séries. Elles sont la preuve vivante que nous pouvons faire de très bonnes choses avec pourtant des moyens très en deçà de ceux des américains. De plus, Ainsi Soient-Ils est la série qui aura pris le plus de risques en cette année 2012. Je salue donc encore une dernière fois l'effort.
Note : 8/10 et 10/10. En bref, brillant jusqu'au bout.