Il y a deux mois à peine, j’organisais à la Sorbonne, avec le Centre d’étude sur les images et les sons médiatiques, que je dirige, un colloque international intitulé : “Qu’est-ce qu’une télévision de qualité?”. Je me souviens de la réaction agacée d’un membre de l’équipe dirigeante d’une grande chaîne, qui, à l’annonce de ce qui n’était encore qu’un projet, se mit en colère, me lançant qu’il ne me viendrait à l’idée de personne de faire un colloque sur la qualité du cinéma ou de la littérature.
Bonne ou mauvaise télévision : un débat difficile
Je me souviens aussi de la réponse que l’actuel président de France Télévisions fit, au cours d’une réunion publique ; à celui qui lui demandait "est-ce que le service public doit être populaire et de qualité ?", il répondit simplement, "populaire". Tout cela pour dire que la question de la qualité des programmes est un serpent de mer et qu’il faut du courage pour l’affronter. À cet égard, on ne peut que féliciter et remercier la ministre Aurélie Filipetti de l’avoir posée. C’est un peu plus positif que de rejeter la télévision en bloc en lui refusant son statut de pratique culturelle (gageons que certains commentaires iront dans ce sens !).
Revenons sur sa déclaration : "Je pense qu’il y a des émissions comme la 'scripted reality' qui n’ont pas leur place sur le service public parce que ce n’est pas un type d’émission de qualité qui correspond aux objectifs du service public."