De plus en plus la Crète se développe, se modernise sous l'effet du tourisme qui peut s'avérer particulièrement massif à certaines périodes de l'année. Nombreux sont les petits villages du bord de mer qui peu à peu perdent de leur charme, parce qu'innondés de boutiques de souvenirs qui sont loin de représenter l'artisanat local à sa juste valeur.
Pour partir à la découverte de la Crète, la vraie, l'authentique, celle que l'on voit peu sur les cartes postales et dont les noms des villages sont ignorés de la majorité des visiteurs de l'île, il faut partir dans la région du Lassithi, la plus à l'est.
Et c'est dans quelques villages typiques du Mont Dicté que j'ai pu enfin mettre un visage sur ces Crétois dont on parle tant à cause de leur longévité. Kroustas, situé à une dizaine de kilomètres d'Agios Nikolaos est probablement le bourg le plus pittoresque qu'il m'ait été donné de voir durant mon séjour. Un peu plus de 500 habitants peuvent jouir au quotidien de la vue splendide sur la baie de Mirabello et vivre de façon si coupé du monde, d'une certaine façon, est peut-être l'un de leurs secrets pour être en aussi bonne santé.
De ce village, je retiendrai surtout le rythme de vie des habitants, loin de l'agitation des citadins dont je fais partie. Aucun bousculement, aucune contrainte horaire, rien, juste le temps qui file en regardant une petite grand mère adorable qui décortique des kilos d'amandes devant la porte de sa maison. Je regrette un peu aujourd'hui de ne pas avoir capturé ce moment, car elle était belle cette grand mère qui à mon avis doit voir très peu de touristes au quotidien.
En revenant vers la côte, difficile d'échapper à Kritsa. L'arrêt y est presque obligatoire car la ville est au moins aussi pittoresque sinon plus que la précédente. Sa particularité ? Les maisons recouvertes (pour ne pas dire camouflées) par des centaines de broderies, de napperons, de linge de maison en tout genre, réalisés par les femmes du village, qui sont d'ailleurs assises à leur porte, un crochet dans une main, leur pelote de coton dans l'autre.
Il faut cependant reconnaître que tout n'est pas issu de l'artisanat local et c'est d'ailleurs attristant de mettre la main sur des produits venant tout droit d'Asie. Résultat très probable des cars entiers qui déversent chaque jours des dizaines de touristes en mal d'authenticité.
Au final j'ai passé peu de temps dans ces deux villages, mais ce sont ces visites-là qui m'ont le plus marqué et qui me donnent aujourd'hui envie d'y retourner pour partir à la découverte de tant de régions que je n'ai pas pu explorer.
Bonne semaine à tous.