Ils l’ont fait. Ils ont osé. Des « socialistes » en plus. Après les pigeons, les dindons… de la farce socialiste : les assurés sociaux. Comment peut-on avoir le culot phénoménal de présenter cette disposition comme une avancée, alors qu’elle pénalise de toute évidence les plus modestes d’entre nous, dont nous nous devons, si nous nous revendiquons de gauche, nous montrer solidaires ? Les dépassements d’honoraires ne sont pourtant pas sans conséquences dans les difficultés d’accès aux soins en France, qui sont de plus en plus préoccupantes. Ainsi, vis à vis par exemple des soins dentaires, comme je l’avais évoqué ici. La mesure n’en est donc que plus incompréhensible.
Grâce à Philippe Méoule, qui a publié un billet sur ce sujet, j’ai pu accéder à cet article de Que Choisir, dont cet extrait résume assez bien certains enjeux de la disposition décriée :
le texte signé lundi est loin des ambitions affichées. Le préambule mentionne certes un taux de 150 % du tarif de l’assurance maladie – c’est-à-dire 70 € pour une consultation chez un spécialiste – au-delà duquel un médecin pourrait être mis en cause. Mais il n’est qu’un « point de repère », à mettre en balance avec d’autres critères, comme la zone d’exercice, la fréquence des actes avec dépassements ou encore la notoriété du médecin. Sur tous ces points, aucune valeur de référence n’est évoquée, d’où une marge d’appréciation considérable pour trouver des circonstances atténuantes à bon nombre des médecins visés.
Au final, ce taux de 150 % a toutes les chances ne pas freiner les appétits des médecins les plus gourmands. Pire, il pourrait être interprété, par l’ensemble des médecins à honoraires libres, comme une incitation à pousser leurs tarifs jusqu’à ce niveau de dépassement.
Par ailleurs, j’ai consulté également d’autres articles de nature à me permettre d’appréhender la perception des praticiens concernés, comme ici, dans l’un des journaux les plus lus dans les salles d’attente… :
Je m’en doutais auparavant, mais je suis à présent certain que nous sommes de plus en plus nombreux à nous rendre compte grâce à de tels exemples que nous ne vivons plus sur la même planète. A l’heure où d’autres en sont réduits à veiller simplement à leurs moyens d’existence fondamentaux, comme manger, se nourrir, se vêtir, voilà qui est profondément choquant. Je comprends mieux maintenant (je n’avais pas eu le temps de m’y pencher avant…) le sens de ce communiqué du Parti de gauche ! Le fait de pouvoir se soigner, même quand ses revenus sont modestes, ne devrait-il pourtant pas être inscrit dans la constitution ?
Malgré tout, ce gouvernement a choisi d’organiser une négociation n’incluant pas les principaux concernés : les patients, c’est à dire nous. Les mutuelles n’ont d’ailleurs pas participé à la dernière phase de négociation. Cherchez l’erreur… C’est une grande déception que de constater si brutalement que le changement, c’est pas maintenant. Être trahis par ceux qu’on nous présentait comme étant « de gauche », ça fait toujours plus mal. Avant, on n’aurait pas été surpris…
Ceci dit, tout le monde n’est pas à mettre dans le même sac. Le Syndicat de la Médecine Générale (SMG) s’est élevé contre cette disposition dans un communiqué lisible ici, et appelle à signer cette pétition :
&baba;