Pour le gouvernement du PQ au Québec, le gouvernement est encore trop petit semble-t-il. Il est temps de s'inspirer des réformes suédoises.
Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec.
Réformes : à quand une réduction de l'Etat obèse?
Si vous croyez comme moi qu’on paye déjà trop de taxes, le discours de Pauline Marois mercredi, à la veille de l’Halloween, a de quoi faire peur.
Pour les péquistes, le gouvernement est encore trop petit, semble-t-il.
Faire la liste des nouvelles « patentes » annoncées prendrait trop de temps. On veut créer un « secrétariat au développement nordique », une « Banque de développement économique du Québec » (comme si on n’avait pas assez de bureaucrates qui s’ingèrent dans notre économie comme ça!) Le gouvernement va « inciter » les entreprises à transformer davantage chez nous les ressources (traduction : on va donner encore plus de subventions, à la discrétion des politiciens et bureaucrates). On va « déployer » des fonctionnaires sur les marchés étrangers, relancer le tourisme, l’agriculture, l’économie sociale…
Bref, tout essor économique passera par l’État. Celui-ci guidera les entrepreneurs égarés vers le succès, la prospérité et le bonheur. Laisser ces derniers se débrouiller et alléger leur fardeau fiscal? Oubliez ça! C’est bien connu, le dynamisme économique d’une nation passe par plus de comités, plus de « plans » et plus de tables de concertation…
Ce qu’on oublie de vous dire, c’est que tous ces nouveaux programmes seront gérés par encore plus de fonctionnaires… Que vous devrez payer, eux et leurs généreux fonds de pension, avec plus de taxes. Et plus de dettes. Et tenez-vous-le pour dit : aucun retour en arrière ne sera possible. Ces nouveaux « privilégiés de l’État » deviendront automatiquement indélogeables.
Pris à la gorge
À la place, pourquoi ne pas s’inspirer de la Suède? Un pays social-démocrate, qui a choisi de miser sur les forces du marché pour traverser la crise. Là-bas on soulage le fardeau fiscal des entrepreneurs, on choisit la voie de la concurrence — même en santé et en éducation —, et on coupe les dépenses. Et ça marche! Ce pays, où les taxes sont élevées, a compris une chose : l’individu est l’unité de base de la société, comme l’écrivait récemment l’historien suédois Lars Tragardh. Et c’est en encourageant son autonomie — et non sa dépendance au gouvermaman — qu’on arrive au bien commun.
Ici, on fait tout le contraire. On veut plus de ce qui ne marche pas. Les pourfendeurs du capitalisme aiment crier au « capitalisme sauvage » sitôt qu’une entreprise ferme ses portes. Tant qu’à user d’hyperboles, on peut dire que le chemin que trace le PQ, poursuivant le travail du Parti libéral, est celui de l’« Étatisme sauvage »…
En 2001, l’essayiste français Jean-François Revel écrivait, dans le magazine Le Point, « qu’un État tout à la fois pléthorique et incontrôlé tend à se mettre à son propre service plutôt qu’au service de toute la société. »
Il poursuivait : « Ainsi l’Étatisme sauvage, fort avec les faibles et faible avec les forts, justifie son existence par la correction des inégalités. Mais en introduit de pires qui sont, comme celles de l’Ancien Régime, structurelles et institutionnelles. Son tour de force consiste en outre à persuader les victimes du système qu’elles en sont les bénéficiaires. Et les sondages attestent que cette propagande réussit à duper une majorité de Français… »
Gardons une chose en tête : c’est vous et moi qui payons pour l’engraissement perpétuel du gouvernement. Et comme le montre le dossier ci-contre de mes collègues d’Argent, une part croissante de la population, prise à la gorge, ne peut plus payer pour les « initiatives » et les « plans » coûteux d’une poignée de politiciens de plus en plus déconnectés de leur réalité.
Lire aussi : quelles réformes mettre en oeuvre? Notre dossier sur le sujet.
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