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Pourquoi le mariage gay incendie les esprits?

Publié le 05 novembre 2012 par Rsada @SolidShell

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Nous voici arrivés au premier moment de vérité du quinquennat de François Hollande. Six mois après son élection, son propre électorat et l’opinion publique en général, ne manquent pas de se rappeler au bon souvenir de ses promesses de campagne. Si la relance économique et la lutte contre le chômage demeurent au premier rang des priorités nationales, un autre front s’est ouvert avec le mariage homosexuel et l’adoption pour les couples de même sexe.

La « bataille des mots d’automne » succède à la « bataille des idées du printemps ». La nouvelle grande bataille de France annoncée a bel et bien commencé ! Sans prétention aucune, ce n’est pas sans une certaine sérénité que j’assiste au grand déballage politico-religio-médiatique dont nous sommes abreuvés depuis quelques semaines. Ce grand déballage ne me perturbe pas plus qu’il ne m’affecte.

Je suis en revanche très surpris d’être mis –presque violemment- en minorité par mes propres affidés qui voient dans cette sérénité certaine, au mieux un simple renoncement passager, au pire une vilaine volte-face idéologique. Ces deux pensées sont bien entendu parfaitement inexactes. Quant les miens appellent à un vote rapide, je défends bec et ongle les vertus d’une sage lenteur. Quant les même me martèlent qu’un débat prolongé conduira au chaos et qu’il convient de légiférer sans délai, je leur rétorque que sans débat la démocratie s’affaiblie et qu’une Loi mal ficelée votée à la hâte serait tout autant dévastatrice.

A l’inverse de certains de mes amis et autres connaissances LGBT, je ne stresse pas le moins du monde en observant la courbe de sondages qui indiquent une désaffection des français pour la « Gay friendly attitude ». Je ne m’offusque en rien des prises de position rétrogrades et ultraconservatrices de l’Eglise Catholique et de son porte-flingue politique incarnée par Christine Boutin. Je ne prends nullement ombrage des rétropédalages existants entre Gouvernement et Parlement.

« Diantre ! Mais pourquoi est-il si serein ? » s’énerveront encore quelques-uns…

Car les sondages reflètent toujours le sentiment de l’opinion publique à un instant T. Que l’opinion se soucie bien plus actuellement de son porte-monnaie que de ses propres droits et autres libertés individuelles. Que je maintiens, comme il y a 2 ans, que les français se répartissent en 3 tiers (1 très favorable, 1 très opposé et 1 qui s’en moque totalement). Qu’en 1981, malgré les 2/3 de français qui y étaient alors opposés, la majorité du moment avait fait voter l’abolition ferme et définitive de la peine de mort dans notre pays.

Car l’Eglise Catholique joue la survie de sa supposée suprématie spirituelle au sein d’une société en voie de déchristianisation avancée. Qu’il reste du devoir des guides spirituels de défendre la vérité de leurs écritures saintes. Que l’opposition aigrie de ses défaites du printemps dernier, est bien faible au point de jeter aujourd’hui les homos au bûcher après avoir carbonisé nos compatriotes musulmans durant les cinq dernières années. Que nous sommes en République et qu’en République chacun a le droit d’exprimer son opinion.

Car François Hollande, tout Chef de l’Etat qu’il est depuis mai, ne peut se soustraire au Parlement. Qu’il appartient à la majorité actuelle de faire taire ses propres dissensions en rejetant sur la seule opposition les pensées passéistes sur le sujet. Qu’une Loi n’est durable et bénéfique pour la société que lorsqu’elle est réfléchie et savamment étudiée. Qu’il convient de marteler que l’égalité des droits n’est en rien un gadget censé satisfaire une clientèle électorale, mais bel et bien un progrès et une maturité avérée de notre société.

Non chers lecteurs, je ne suis ni soucieux de cette exigence d’égalité, ni encombré de celles et ceux qui la juge nocive pour l’avenir. La mesure sera adoptée le moment venu. Cette promesse est un poids qui leste les pieds de ce Président et de cette majorité. Non tenue, ils sombreraient avec elle.

Non chers lecteurs, je suis bien plus inquiet d’entendre déjà quelques sinistres républicains de circonstance évoquer qu’au jour de leur retour en grâce ils décideront de retirer un droit légitime et fondamental acquis, au même titre qu’ils défiscaliseraient quelques heures supplémentaires !

Oui chers lecteurs, je gronde déjà ! J’affûte déjà mes armes ! Je refuse de croire en pareille hypothèse. Dans le cas contraire, je ne me déroberais pas et je défendrais ma propre Liberté et mes propres droits. Ce que la République donne, elle ne le reprend pas ! Il n’y a pas de mauvais droit, il n’y a que de mauvais politiciens songeant à le retirer !

A la manière de Ségolène Royal : « Un adversaire politique n’est pas un ennemi ; c’est un partenaire du débat démocratique. »


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