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"L’aile ou la cuisse..."

Publié le 05 novembre 2012 par Philippejandrok

Lorsqu’en 1976, Claude Zidi sortait sur les écrans « L’aile ou la cuisse », cette satyre sur la grande distribution des plats cuisinés, et la nourriture industrielle il ne savait pas combien il se rapprochait de la réalité.

C’est qu’aujourd’hui, il faut avoir du courage pour se rendre dans un restaurant en ville ou ailleurs et commander un plat traditionnel que l’on paye trois fois plus cher à l’extérieur que dans un supermarché, car malheureusement, la boite de confit de canard, par exemple, dont le contenu n’est pas à proprement parlé excellent, est souvent le même que l’on trouve dans son assiette dans un restaurant gastronomique ou un bistrot à la carte variée et riche en diversité.

Il suffit pour cela de réaliser combien de temps prendrait un plat à cuisiner et de le multiplier par la variété de plats proposés sur une carte, c’est tout bonnement impossible, il faut donc un moyen technique novateur, ou tout simplement réchauffer des plats déjà confectionné par d’autres, c’est-à-dire les lobby alimentaires qui réalisent au quotidien pour toute la France des plats cuisinés, dont je m’abstiendrais de parler en terme de qualité.

Dans notre pays, depuis les 20 dernières années, le marché de la restauration a changé. Si jusque dans les années 80 on allait dans un restaurant profiter d’un plat cuisiné, mijoté par un chef plus ou moins renommé, aujourd’hui, huit fois sur dix, le plat servi est réchauffé, sous vide ou surgelé et trop rarement confectionné sur place comme il se devrait.

Il n’est même plus nécessaire d’avoir des compétences de cuisinier pour faire ce commerce. Le problème, c’est que le plus souvent, on fait croire au consommateur qu’il s’agit de gastronomie, certes, mais préfabriquée. A cela s’ajoute des composants alimentaires qui entrent dans la fabrication de ces produits et qui ne figurent pas dans les recettes initiales ???

Ainsi, il se trouve souvent dans la composition de ces plats cuisinés sous vide, des fruits à coques, des traces de lait, du gluten, des noix, noisettes et amandes… Le restaurateur, lui, fait confiance à son fournisseur et ne s’interroge à aucun moment sur les conséquences de ces petits détails sur la santé de ses clients, il n’est pas médecin, qu’est-ce qu’il connait des allergies, lui, il vend ses plats réchauffés, les clients sont contents, c’est tout ce qui l’intéresse, gagner de l’argent.

En effet, des clients sont malgré eux allergiques et intolérants au lactose, d’autres au gluten, aux fruits de mers, aux noix, amandes…

Personnellement je ne mange plus au restaurant en France, la raison ?

Je suis systématiquement malade, j’en comprends aujourd’hui la raison, les restaurateurs m’empoisonnent en ne me demandant pas si je suis allergique à un composant du plat que je commande, il n’est pourtant pas inscrit sur mon front que je suis allergique, tout comme, il est impossible de savoir que votre voisin est allergique aux fraises ou au cacahuètes s’il ne vous le dit pas.

Les consommateurs ne doivent tout de même pas se promener comme des pestiférés, avec une rouelle ou une étoile jaune brodée sur le cœur pour indiquer leurs allergies, leurs malheureux défauts de fonctionnement. Ils ne sont pas responsables, ni à discriminer, ils doivent ê^tre naturellement informés, ce qui n'est pas le cas. Et combien même ils demanderaient au restaurateur s’il y a des traces de lait, de fruits à coques, de noix, de gluten ou de je ne sais quel ingrédient qui est toxique pour les allergiques dans le repas qu’ils ont choisi, ce n’est certainement pas la serveuse qui n’en sait rien, car elle n’a pas lu la composition du plat cuisiné dans son restaurant gastronomique et le signaler, viendrait à avouer que le plat n’est pas cuisiné sur place ce qui contrarierait l’enseigne annonçant restaurant gastronomique.

En Asie, lors de mes voyages, je n’ai pas une seule fois été malade au restaurant, même sur les marchés populaires, dans la rue où l’on cuisine devant nous des produits que l’on choisi. Pourquoi, parce qu’en Asie, Thaïlande, Corée, Japon, les aliments sont non seulement frais, mais cuits à la demande, le surgelé, le sous vide n’existe pas dans les restaurants populaires où la nourriture est systématiquement saine, on trouve les mêmes conditions en Turquie, mais en France, le pays de la gastronomie est progressivement acheté par les multinationales et les grands groupes alimentaires qui inondent le pays des mêmes produits, des mêmes plats et desserts.

Ainsi, vous pouvez manger à Brest, le même gigot qu’à Strasbourg ou à Marseille, sans la moindre différence de goût. C’est extraordinaire, on critique les américains pour leur bouffe infâme, mais qui sommes nous après tout ? Et les Japonais et les autres nationalités, qui viennent découvrir l’alimentation gastronomique française et à qui l’on sert non pas le meilleur, mais le plus rentable et le sous-vide ? C’est une tromperie, une duperie, une honte dont le ministère du tourisme ne semble pas prendre la mesure. Dans l’absolu, manger dans un fastfood ou un pseudo restaurant gastronomique revient presque au même, pire, le fastfood est moins coûteux.

Le pire est que si vous êtes soucieux de votre alimentation et que vous veillez à ne pas acheter des plats cuisinés à cause des conservateurs et colorants artificiels, et bien vous êtes trompés par certains restaurateurs qui vous servent justement des plats qui ont dans leur composition ces produits que vous tentez d’éviter pour le bien de votre santé et de celle de vos enfants.

Mais pourquoi, les restaurateurs qui étaient jadis des cuisiniers amoureux de leur art, pourquoi sont-ils réduit à devenir de simples réchauffeurs de plats manufacturés ?

La réponse est simple, et c’est le nerf de la guerre, l’argent !

En effet, une batterie en cuisine coûte cher, des employés, du temps, or les consommateurs sont aujourd’hui pressés, ils ont à peine une heure et demie pour s’alimenter, car ce n’est plus manger, c’est juste s’alimenter, alors qu’importe la qualité du produit, cela doit aller vite. De plus, le cuisinier n’a plus à se rendre quotidiennement aux halles pour choisir ses légumes, sa viande, son poisson, non, tout est près, et en plus, il a du choix. Du point de vue du coût, en dehors du temps, le restaurateur utilisant ces produits de la grande distribution, gagne peu ou prou 45 centimes, par rapport à un plat qu’il confectionnerait lui-même, mais s’il gagne du temps, des employés et financièrement en réduisant les coûts, il perd nettement en qualité car tous les critiques gastronomiques l’affirment, un plat sous vide, et le même cuisiné n’a pas la même valeur en matière de gout et de confort du palais.

Un plat cuisiné le jour et servi quelques heures après sa conception aura bien évidemment plus de saveur et une tenue que n’aura pas un plat industriel, même si on lui a accordé le plus grand soin.

Notons également que le plat industriel est cuit dans une enveloppe plastique, or que savons nous de la toxicité du plastique, même alimentaire, sur la santé ?

Il a déjà été question de repenser les emballages alimentaires pour en supprimer le polystyrène et autres composantes, alors cuire dans un emballage plastique sous vide ???

J’ignore les conséquences à court ou à la long terme sur la santé humaine, il serait nécessaire de mener une enquête scientifique, mais si celle-ci s’avérait positive en terme de danger, que se passerait-il ?

Cela remettrait en cause toute l’industrie du sous vide, des usines fermeraient, des employés seraient plongés dans la spirale du chômage ?

Alors que faire ?

Survivre économiquement et tomber malade, ou préserver la santé humaine et développer une autre forme de conservation et d’alimentation ? La question reste en suspend.

Alors, qui est responsable de ces pratiques alimentaires et des ces produits sous vide ?

 L’état, l’état est seul responsable de cette situation, car les taxes, les freins divers, les lois, les contraintes imposées systématiquement aux restaurateurs les font baisser les bras pour s’orienter vers la facilité, et donc pour survivre, ils doivent vendre ce type de produit plutôt que de s’acharner à faire de la qualité qui ne sera pas nécessairement appréciée et pour cause, les clients ne semblent pas se plaindre du sous-vide, c’est qu’ils n’y entendent pas grand-chose à la gastronomie.

La question qui se pose à présent est pourquoi sortir de la médiocrité si l’on ne connaît pas autre chose ?

Parce que la médiocrité fait vendre dans tous les domaines de la vie, au cinéma, dans la musique, dans la littérature, dans le show business, dans la presse, partout jusque dans nos assiettes. Les médiocres s’organisent pour favoriser la médiocrité et éliminer le beau, l’intelligent, le novateur, on abêti la population à force de sottise, de mauvais humour et d’une référence nouvelle qui s’installe, ainsi dans tous les domaines de la vie nous nous trouvons face à des restaurants médiocres, à des dentistes, à des médecins, à des artistes de music hall, à de la mal bouffe au quotidien, cela devient insupportable pour ceux qui ont un palais, pour ceux qui réfléchissent et qui s’interrogent, mais tout cela fait vivre une économie ; Sur les sites de vente sur internet, les mauvaises actions sont rarement sanctionnées, et pour cause, le site prélève systématiquement sa commission il n’est donc pas dans son intérêt de résoudre certains litiges, et pour cause, des commissions, font fonctionner une entreprise, qui elle-même acquitte des impôts, ce qui explique que la médiocrité fait vivre tout un système économique et que pour faire tourner la machine de guerre, il faut absolument la favoriser, idem pour la restauration, idem pour la culture, combien d’écrivains médiocres sont devenus des vedettes, des chanteurs populaires… des films de cinéma dont on vient nous parler comme de comédies désopilantes et qui ne font rire personne alors que la publicité nous les présente comme des chef d’œuvre de comédie. Le dernier film de José Garcia par exemple, « Les seigneurs » un film malheureusement médiocre, cousu de fil blanc, un film qui ne devrait pas exister, parce que trop mauvais, pourtant, la communication, les média tv, radio, internet, ont tout fait pour influencer le public en prétendant que c’était un chef d’œuvre, combien de bons films, de merveilleux auteurs et interprètes dont on ne parle jamais pour favoriser cette médiocrité lucrative ?

La médiocrité s’organise à un très haut niveau en France, comme ce directeur du journal Marie-Claire qui souhaitait se faire offrir généreusement son repas dans un restaurant en échange d’un article, le restaurateur ayant refusé, le restaurant n’a pas été répertorié, mais l’homme a été dénoncé.

Jusqu’en politique, nous avons de parfaits crétins incultes, la Droite a bel et bien brillé en ce domaine durant de longues années. Pourtant, deux sénateurs se sont opposés aux grands groupes alimentaires contre cette nourriture moyenne revendue par les restaurateurs prétendus gastronomiques. Une nourriture qui devient un standard au détriment de la qualité ; mais les grands groupes on fait comprendre à ces deux sénateurs qu’ils prenaient des risques et que ce ne serait pas forcément bien vu par les entreprises concernées qui créer des emplois en grand nombre.

Nous sommes donc contraints, en France, de trouver de moins en moins de restaurants capables de fournir au consommateur des plats cuisinés sans additifs chimiques, de conservateurs, de colorants et de produits allergogènes…

Je ne prétends pas qu’il soit nécessaire de fuir les restaurants aujourd’hui, mais il faut informer le consommateur de ce que l’on lui sert réellement, s’il en est conscient, c’est à ses risques et périls, mais il ne doit plus être maintenu dans l’illusion d’un mensonge alimentaire, il a le droit de savoir ce qu’il mange d’autant plus, qu’il le paye. Dissimuler au consommateur la réalité, c’est lui mentir et croire qu’il ne reviendra plus jamais dans son établissement, ce qui n’est pas faux, donc pour le garder en tant que client il faut assurément le contenter au mépris de la médiocrité forcée et organisée par ceux qui nous imposent ce dont nous ne désirons pas.

Nous vivons une époque formidiable…


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