Hier j’étais à Pau, ville de plus de 80 000 habitants au ras des Pyrénées (carte postale à l’annexe). Une fête foraine occupe une partie du plus grand parking de la ville jusqu’au 18 novembre. Avec les vacances scolaires et une météo clémente, je me dis que les manèges, même s’ils sont plus modestes qu’à Bordeaux, vont tourner à plein régime. Or c’est une vision pathétique, triste, qui s’offre à moi à la tombée de la nuit.
Les stands et manèges attendent le client.
Quelques manèges classiques attirent bien quelques badauds, comme les auto-tamponneuses, mais sur la version « enfants » du même manège, une seul marmot faisait des ronds sur la piste.
Musique gueularde et ringarde, odeur de barbe-à-papa, le cocktail est pourtant là. Il y a bien trois grand dadais qui se laissent tenter par les sucreries, mais ils se contentent de regarder les « cadeaux » des jeux de hasard, et, peu de temps après je les entends négocier le prix d’un manège dit « à sensation ».
Dans un de ces fameux manèges, il y a au mieux quatre clients par tour. Et de longs temps de pause entre les tours. Certains manèges, qui avaient ouvert en fin d’après-midi, tirent le rideau très tôt, les machines à sous n’engrangent pas la moindre pépette.
La crise semble bien être passée par là aussi. Les tours de manège coûtent 5 euros pour les plus sophistiqués d’entre eux. Pour l’exploitant, cela semble raisonnable, et l’est assurément quand on pense au coût global d’une telle installation (achat, maintenance, transport). Mais pour le client lambda, les temps sont durs. Officiellement, la fête doit battre son plein tous les jours jusqu’à minuit. Hier, peu avant 20 h, seul un confiseur était encore sur le pied de guerre, les autres attractions avaient plié boutique.
—> à cliquer :
- David BRIAND, « Fête foraine à Pau : des sensations qui ont un prix », Sud-Ouest, 5 novembre 2012