Le commerce électronique et la vente traditionnelle disparaissent au profit d’un nouveau mode d’achat qui marie mobilité, information, comparaison et visite en magasin.
Marc Lolivier, délégué général de la Fevad (Fédération du eCommerce et de la vente à distance). © D.R.
Pour s’informer, comparer, choisir, il n’y a rien de tel que le web. Mais pour toucher, prendre possession ou échanger un produit… la boutique reste incontournable. Demain tous nos achats devront, à un moment où à un autre, passer par une étape Web et boutique. Cette nouvelle révolution sonne la fin du eCommerce pur et dur tel qu’on le pratique depuis 10 ans. C’est aussi la fin d’un certain commerce traditionnel. Sous la pression des »mobiconsommateurs » qui usent et abusent de leur smartphone, un nouveau modèle de vente émerge : le cCommerce ou »commerce connecté ».
Surfer depuis le magasin. « Les professionnels de la distribution classique testent déjà différentes approches », explique Marc Lolivier, délégué général de la Fevad (Fédération du eCommerce et de la vente à distance). Monoprix ou les boutiques Petit Bateau diversifient les canaux et les catalogues, usent des réseaux sociaux, y proposent des conseils, des événements, des réductions. Lapeyre ou Décathlon déclinent les sources de commande via le Web, sur mobile ou tablette, installent des PC ou des Mac en magasin. Les plus connectés, la Fnac ou Darty, font du »Web to Store » et délivrent les commandes Web en magasin ou en point relais. Côté e-Commerçants, on inverse la tendance : Grosbill et LDLC possèdent déjà quelques boutiques en dur. Pixmania va ouvrir une centaine de magasins en Europe pour commercialiser une sélection de produits immédiatement disponibles. La commande se fait via le site, sur smartphone, téléphone ou sur place. Rien qu’on n’achète plus rien sans consulter le Web. Selon Médiamétrie, en 2012, 35% des mobinautes ont déjà surfé dans le magasin : un gros tiers pour comparer le prix d’autres enseignes, un tiers pour géolocaliser les concurrents, un petit tiers pour montrer le produit au vendeur. Mieux : 56% des internautes ont déjà déposé leur avis sur un produit dans un réseau social, 66 % les consultent avant d’acheter et 88% disent avoir été influencé par les réseaux sociaux.
Retourner en boutique. Le dernier enjeu est de faire venir l’internaute dans le lieu de vente. Les idées ne manquent pas. Groupon, eBuyclub et bien d’autres sites d’achat groupés vendent des prestations de boutique (massage, bronzage…). Rosedeal, proposé par Vente-privée, vend en ligne des bons d’achat à 20 ou 30 euros, valables en magasin pour 50 euros auprès des grandes enseignes comme Go Sport, Quick ou Carrefour. Lesquelles rentabilisent l’opération en incitant le consommateur à dépenser davantage lors de sa venue. Tous les grands distributeurs plongent. Voila pourquoi Auchan contrôle Grosbill, Casino dirige Cdiscount et Altarea-Cogedim a racheté Rueducommerce. Désormais on vient aussi en boutique pour l’atmosphère, toucher le produit, l’avoir tout de suite. Pas pour hésiter, comparer, lire une notice ou … chercher un vendeur. En témoigne la réussite des Applestore, de certains espaces téléphonie ou des boutiques Nespresso.
© Hubert d’Erceville
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