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Proposition de dialogue en rouge et rose

Publié le 08 novembre 2012 par Mister Gdec

 Proposition de dialogue en rouge et rose

 Le site Internet Greekpayback publie la photographie d’un jeune chômeur brandissant une pancarte en anglais: «Aidez-moi, mon professeur à Harvard était Georges Papandréou, je n’ai pas d’avenir.»

 .

  Si mes qualités d’écriture le permettaient, et bien que je sois cruellement cosncient de ce que mon style ne souffre guère la nuance, j’aimerais bien mettre à la fois en parallèle et en échos, afin qu’ils se répondent dans un dialogue fructueux,  le sentiment de deux collègues blogueurs… Pas nécessairement du même bord politique, mais je pense que le désarroi  et ce que j’interprète comme de la colère sourde de l’un pourrait contenir une esquisse de réponse à l’aigreur de l’autre…

Juan, dans un long billet publié dans ses coulisses, lâche ceci :  « Il n’y a qu’à lire, écouter, voir les critiques qui pleuvent aujourd’hui comme une mauvaise bruine. Hollande n’était que trahison. » Et d’égrener les étapes de l’accès au pouvoir de son poulain… par défaut. Nous rappelant que nous avions perdu, et nous invitant à plus d’humilité. Je crois qu’il fait fausse route et je vais tenter d’expliquer ci-dessous pourquoi.

Par ailleurs, ce matin, j’ai découvert à la suite de l’un de mes billets d’hier un commentaire du Partageux qui nous faisait part de son émotion face aux nombreux dépôts de bilans qui frappent son département, dont l’un pourrait bien mettre son copain au tapis. Je le comprends d’autant mieux que j’ai vécu le chômage assez douloureusement  et ne le souhaite à personne : un vrai cancer social, vous dis-je. Je partage donc la colère de tous ceux qui le redoutent, et qui voient le peu d’empressement de notre société française à mettre en place de véritables changements – qui doivent impérativement représenter de véritables bouleversements et non de simples mesurettes qui n’avantagent de surcroît qu’un seul pan de la société – pour répondre à ce fléau. Qui dure depuis plus de trente ans, avec toujours les mêmes belles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, les autres s’en lavant sans cesse les mains en se contentant de faire croire que c’est la faute aux autres, et à pas de chance. Ou, pire,  à l’Europe, cette autrefois belle idée, avant qu’elle ne se transforme en « pompe à phynance »

 Tu dois donc comprendre, Juan, que tant que le bonheur d’un seul être sur terre ne sera  pas assuré, que notre société ne sera pas capable d’assurer ce qui est par ailleurs prévu dans notre constitution, c’est-à-dire un toit, de la nourriture et des moyens de subsistance qui passent nécessairement,  jusqu’à preuve du contraire,  par un emploi pour assurer ce qui n’est par ailleurs pas prévu par la loi, la dignité,  elle même conditionnée par un équitable accès aux soins, alors que tel n’est pas le cas, nous n’aurons pas le cœur tranquille. Nous sommes les partageux.

 Surtout que le paysage politique, économique et social que peuvent observer au jour le jour nos concitoyens n’est franchement pas folichon et que les espérances sont donc d’autant plus grandes,  et difficiles à contenter. Chaque événement, chaque décision politique (et notamment celles qui opèrent sur les libertés publiques, auxquelles souviens toi nous avons été si sensibles sous Sarkozy) trace aux yeux du quidam que nous sommes tous  (et surtout ceux qui ne lisent pas nos billets)  une direction que nous ne sommes pas seuls à voir, nous autres qui sommes dans l’information jusqu’au cou…  Ainsi, l’exemple de cette banque que l’on renfloue comme un puit sans fonds laisse forcément de l’amertume dans les cœurs, qui peut aller jusqu’à la colère,  là où on préfère laisser crever de faim ces grecs qui assiégeaient hier leur parlement pour demander, à juste titre, des comptes à leurs dirigeants qui ont si gravement failli…  Et dont certains, et non des moindres,  peuvent aujourd’hui s’en tirer honorablement en allant donner (quelle mouche l’a piqué, ce socialisse européen ?) des cours à Harvard. Toute cette colère devra pourtant trouver une issue, ici aussi.

 Il est donc concevable que l’on puisse penser, Juan, que ce gouvernement n’est pas à la hauteur de cette grave crise sociétale qui demande des changements de cap importants, clairs et lisibles par tous (et pas seulement par le Medef)…  Lui dont sa propre majorité dit qu’il ne montre guère, justement,  de cap à tenir, alors que la crise est si profonde, et qu’elle n’est pas seulement économique. Ce qui a été décidé à l’issue du rapport Gallois n’est conforme ni aux attentes du peuple de gauche ni aux enjeux réclamés par cette situation, explosive. Cette décision ne fait que mettre de l’huile sur le feu.  Nous n’oublions certes pas qui était là avant (comment le pourrions nous, nous qui avons pris plus que  notre part à la chute de ce  « voyou de la République » ?)  et à quel point l’image de notre pays a été endommagée. Mais l’argument n’est manifestement pas suffisant pour répondre à la colère de ceux qui se lèvent tôt pour un salaire sur lequel on rogne de plus en plus, et qui doivent de surcroît tendre le dos et mettre leur poing dans leur poche quelles que soient les contraintes et les brimades qu’ils subissent de peur de se retrouver un jour au chômage. Et cette spirale de détresse qui va avec…  Et que répond Hollande à cela ? Les emplois d’avenir, me diras-tu ? Je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises ici, ce ne sont que cataplasmes sur une jambe de bois. Et ce gouvernement et ses têtes brûlées devraient se garder, et ce serait là leur honneur, de toute fanfaronnade. Car quand on est au chômage, il n’y a rien de pire que les promesses non tenues. Ce sont facteurs de (grave) désillusion, qui ne font que nourrir les risques d’implosion. Et ce que les politiques ne semblent guère voir, et déceler, c’est que nous sommes au bord… La tension sociale est palpable, dont nos écarts de langage entre blogueurs ne sont qu’épiphénomènes. Mais preuves tangibles ?  Bulles de savon, donc ? Où fritage sur une ligne à haute tension qu’il convient de traiter comme tel ? A vous de jouer… ou pas.


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